Lumière sur ... Habi Magassa et Faiza Mokdar

Amies sur et en dehors des tapis, Habi Magassa et Faiza Mokdar ont brillé pour leur première année au PSG Judo. Focus sur ces deux combattantes qui défendent ardemment, en France comme à l’étranger, les couleurs du club de la capitale.

-78kg
Habi Magassa, la cérébrale déterminée
« Elle est très intelligente. » Ces mots louangeurs sont de Nicolas Mossion, son entraîneur au pôle espoirs de Brétigny-sur-Orge pendant trois ans, et maintenant au PSG Judo. Élève en Terminale S, Habi Magassa, junior première année, frappe par sa faculté à savoir ce qu’elle veut pour son avenir : « Être championne olympique à Paris en 2024. Et après ma carrière, être journaliste ou documentariste, pour montrer un autre visage de la banlieue, dans le style de ce que fait le Bondy Blog. » Native de Saint-Denis, cette adepte d’uchi-mata à gauche et d’ippon-seoi-nage à droite, débute le judo à huit ans à l’AS Pierrefitte Judo. « Je dois beaucoup à Arnaud Sequin, mon premier prof. Il m’a donné l’amour du judo. Je le vois comme un papa, un protecteur. » Un club auquel elle offrira une médaille de bronze aux championnats de France juniors en 2018.
« Longue à la compréhension mais qui ne s’arrête pas tant qu’elle n’a pas réussi » selon ses propres mots, Habi n’aime rien tant que « se sentir progresser et voir que ses efforts portent leurs fruits en compétition ». Fan du judo relâché et complet de Nicolas Mossion (« c’est que je recherche en permanence ») autant que du film La Haine (« je le connais par cœur, et j’adore la mise en scène ») et des acteurs Omar Sy et Aissa Maiga, cette jeune femme d’1m77, immédiatement enthousiasmée par le projet du PSG Judo – « je le vois grand ! », rétorque-t-elle spontanément – souhaite intégrer SportCom à l’INSEP l’année prochaine, formation spécialisée dans le journalisme et la communication.
Et lorsqu'on lui demande un des moments marquants de sa jeune carrière, l’ancienne élève du collège Pablo-Neruda évoque spontanément les championnats de France juniors qui se déroulaient l’année dernière au Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette en Essonne. « Deux amies qui ne connaissaient absolument rien au judo sont venues me voir, situe la -78kg. Il y a eu une pause avant le bloc final. J’étais stressée mais elles ont contribué à me sortir de ma bulle. On a tapé un foot en guise d’échauffement, superbe moyen pour décompresser ! Je gagne derrière mon combat, et je vois l’une de mes copines sauter par-dessus la barrière des tribunes pour tenter de me rejoindre. Elle a été bloquée par une personne de la sécurité, mais c’était un véritable moment de folie ! »

-52kg
Faiza Mokdar, la surdouée
Elle est déjà entrée dans l’histoire du judo tricolore après un triplé unique en son genre l’année dernière : championne de France cadettes, juniors et seniors en -52kg ! Faiza Mokdar ? Un petit bout de femme de 161 centimètres, née au judo alors qu’elle n'avait que cinq ans. « Mes parents m’ont inscrite au club de Chilly-Mazarin car ma grande sœur en faisait déjà. Cela m’a tout de suite plu ! Au début, parce que cela me défoulait et m’amusait. Et puis Denis Boinquet, mon premier professeur, était génial pour nous faire travailler en jouant. Après, c’est l’adrénaline que provoque la compétition qui m’a fait aimer le judo. »
Faiza Mokdar, qui fêtera ses dix-huit ans le 16 juillet, n'est encore que junior première année quand elle rejoint le club parisien l’année dernière, suivant en cela son entraîneur du pôle espoirs de Brétigny-sur-Orge, où elle a passé quatre ans, Nicolas Mossion. « J’aime beaucoup travailler avec lui, raconte la championne d’Europe juniors en titre. Il est très technique et voit très vite ce qui pourrait être améliorer dans mon judo. »
Actuellement en Terminale STMG, Faiza, qui suit un peu le football – « le PSG évidemment parce que c’est l’équipe préférée de mon frère mais aussi et surtout Naples, parce que mon cousin, Adam Ounas, international algérien, y joue » – aimerait, à l'issue de sa carrière, rester dans le monde du sport. D'où son inscription en STAPS pour la rentrée prochaine. Logique tant la jeune femme, récente médaillée d'or de la très relevée coupe européenne juniors d’Autriche, apprécie se changer les idées en faisant du sport en famille : vélo, foot, karting.
Imperméable à la pression et le sourire constamment vissé aux lèvres, Faiza Mokdar se souvient avec amusement « les négociations acharnées pour entrer au pôle » alors qu'elle n’était que minime. « Denis a finalement réussi, pour ma plus grande joie », rapporte celle qui est aussi simple dans la vie qu'intimidante sur les tatamis.