Léonard Aggoune : « La formation à Paris, c’est le graal ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l’Allier, à Yzeure, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Léonard Aggoune (génération 1997), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Léonard, comment ta saison en National 2 avec Moulins Yzeure Foot 03 se passe-t-elle ?

« Après avoir rejoint ce club l’été dernier dans le rôle de gardien remplaçant, le coach me fait confiance depuis la 6e journée de championnat. Je suis plutôt satisfait car j’ai du temps de jeu, mais il est vrai que c’est compliqué sur le plan collectif car nous luttons pour le maintien. La réforme des championnats ne nous facilite pas la tâche car au moins cinq équipes seront reléguées à l’issue de cette saison. Tant que c’est jouable mathématiquement, nous ne lâcherons rien. Notre groupe vit très bien, il faut donc s’appuyer sur notre solidarité. »

Comment en es-tu venu à enfiler la panoplie de gardien de but ?

« Lorsque j’ai débuté le football à Versailles, j’occupais le poste d’ailier droit. Lors d’un entraînement, le gardien de but en avait marre de plonger sur le terrain stabilisé. J’ai pris sa place pour faire un essai. Sur le premier tir subi, j’ai réalisé un arrêt qui m’a convaincu que je pourrais être efficace dans ce rôle. Finalement, je n’ai plus jamais enlevé mes gants ! Un an après, j’ai signé à l’Association Paris Saint-Germain puis j’ai intégré le Centre de Préformation par la suite. Le rêve absolu pour tout gamin. À croire que j’étais vraiment fait pour ça ! J’en profite pour saluer mon tout premier coach Momo qui a toujours cru en moi. On ne les cite pas souvent mais ils ont pourtant une importance capitale dans notre évolution. »

Quels sont tes meilleurs moments vécus avec le maillot rouge et bleu ?

« J’ai défendu le blason de Paris durant huit années donc il y en a tellement ! Le titre de champion de France U19 en 2016 fut l’apogée pour les générations 97 et 98. Nous avions battu l’Olympique Lyonnais en finale (2-1). Une belle revanche, car cette équipe nous avait dominé deux ans plus tôt en finale U17 (1-3). Ce fut la récompense d’une saison exceptionnelle sous la coupe de François Rodrigues. Remporter ce titre validait la suprématie du Centre de Formation à l’échelle nationale, ce qui nous avait rendu très fiers. Cette même année, nous avions également atteint la finale de l’UEFA Youth League. J’étais remplaçant lors de l’ultime match perdu contre Chelsea (1-2), mais ce fut une aventure exceptionnelle à vivre. Sept ans après, beaucoup de mes anciens coéquipiers évoluent au plus haut niveau, ce qui ne me surprend pas tant notre équipe était talentueuse. »

Est-il simple d’être le dernier rempart d’une équipe dominante, comme c’est souvent le cas avec les jeunes de Paris ?

« Détrompez-vous, bien au contraire ! Il faut être encore plus concentré car si les occasions adverses sont effectivement plus rares, on se doit d’être performant le peu de fois où l’on est sollicité. Le jeu a également évolué, on nous demande de participer davantage pour les relances au pied. On doit aussi être acteur par la voix, même si le jeu se passe de l’autre côté du terrain. »

Être gardien de but, c’est aussi participer à des entraînements spécifiques bien souvent difficiles…

« On sait qu’on va souffrir, mais une fois sous la douche après la séance, on ressent une fierté incroyable d’avoir tenu le rythme. Mon coach Eric Leroy m’a permis d’améliorer mon jeu au pied lorsque j’étais au Centre de Préformation. Un magicien avec une bonne humeur quotidienne ! C’était le top. Au Centre de Formation, Jean-Luc Aubert et Alfred Dossou-Yovo m’ont rendu plus fort dans tous les domaines. Ils sont incroyables car ils envoient le ballon là où ils veulent ! Si on s’accroche, on ne peut que progresser à leurs côtés. À l’image d’Areola, Maignan, Diaw, Descamps, Mpasi… Il n’y a pas de mystère, on joue comme on s’entraîne. Les formateurs du Centre de Formation à Paris sont hyper compétents ! »

As-tu eu la possibilité de t’entraîner avec l’équipe professionnelle ?

« Une bonne quinzaine de fois lors de mes deux dernières saisons au club. J’étais en plus fan d’Angel Di Maria lorsque j’étais plus jeune. Imaginez ma joie lorsque je me retrouvais face à lui ! Le niveau était incroyable. Les premières fois furent impressionnantes car je me demandais si j’aurais le niveau face à des joueurs comme Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani. Au fil du temps, j’ai gagné en confiance et j’ai fait bonne figure. J’ai côtoyé Salvatore Sirigu, Kevin Trapp, Alphonse Areola et Nicolas Douchez. Ils m’ont donné beaucoup de bons conseils. J’ai observé tous leurs faits et gestes, ce qui m’a permis de progresser encore plus vite. Leurs exercices en salle avant l’entraînement m’avaient surpris car je n’avais pas cette habitude de travail. Rien n’est laissé au hasard, chaque détail compte. C’est ce que j’ai retenu lors de ma présence parmi eux. »

Tu as été laissé libre à l’issue de ton contrat stagiaire professionnel. Est-ce compliqué à vivre ?

« Pour être honnête, oui, ce fut difficile à vivre car j’ai un amour profond pour Paris. Il ne faut pas avoir honte de le dire car il ne faut surtout pas le prendre comme un échec. J’y ai grandi et appris à jouer au football. C’est comme une famille ! Lui dire au revoir ne fut donc pas simple à réaliser. Je me suis ensuite retrouvé à faire un essai à Versailles en National 3 car il fallait bien rebondir quelque part. Un mois avant, je repoussais les frappes de Zlatan ! C’est ça le plus difficile à encaisser. Et la chance a sonné à ma porte, car le Pafos FC m’a sollicité pour jouer en D1 à Chypre. Ma carrière a pu réellement décoller. Certes, je regrette certains choix sportifs qui ont suivi, mais j’ai toujours en tête ce rêve de jouer au plus haut niveau en France. Je n’abandonnerai jamais, je vais tout faire pour y parvenir. La vie d’un footballeur est faite d’épreuves, tout est une question de mental. S'il y a bien une chose que je ne regrette pas, c’est le fait d’avoir été formé au Paris Saint-Germain car c’est le graal ! »

PROFIL :

Date de naissance : 18 décembre 1997
Lieu de naissance : Paris
Poste : gardien de but

Clubs successifs : FC Versailles 78 (2007 à 2009), Paris Saint-Germain (2009 à 2017), Pafos FC (2017 à 2018), US Créteil (2018 à 2019), CO Les Ulis (2019 à 2021), US Créteil (2021 à 2022), Moulins Yzeure Foot 03 (depuis juillet 2022)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U19 (2016), finaliste de l’UEFA Youth League (2016), vice-champion de France U17 (2014)

 

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