La passe de sept pour Teddy Riner à Paris

Cinq combats victorieux, des projections, une parfaite maîtrise du bloc final… la journée du décuple champion du monde à l’Accor Arena lance de belle manière son année 2023, lors de laquelle il compte bien monter en puissance en vue des Jeux olympiques de Paris l’an prochain.

Invincible à Bercy entre 2008 et 2013, Teddy Riner inscrit ce dimanche son nom tout en haut du palmarès de l’épreuve phare du circuit international pour la septième fois de sa carrière, égalant au passage le record de sa compatriote Lucie Décosse. Au terme d’une journée totalement contrôlée par le Guadeloupéen de trente-trois ans. Le Bahreïnien Azamat Chotchaev décollait en moins de trente secondes sur uchi-mata (projection par l’intérieur de la cuisse) lors de son premier passage dans l’arène, tout comme le Kazakhstanais Adil Orazbayev en huitième de finale. S’il devait ensuite par le golden score pour mater l’Azerbaïdjanais Dzhamal Gamzatkhanov, médaillé mondial juniors 2018 pour la Russie, il ne lui fallait que trois petites minutes pour s’inviter en finale, épuisant l’Ouzbèk Alisher Yusupov, sixième mondial depuis sa troisième place au Masters de décembre dernier, jusqu’à l’élimination par accumulation de pénalités. Pour conclure, le Français ne laissait pas respirer le Japonais récent vainqueur du Grand Chelem de Tokyo Hyoga Ota, lui aussi sanctionné à trois reprises. Le public parisien lui réservait alors une ultime acclamation, heureux d’avoir assisté au retour réussi de leur idole, lucide à sa descente du podium.

Teddy Riner (février 2023) 2

« Le vieux est de retour ! Retrouver ce Grand Chelem de Paris fait plaisir, d’autant plus qu’il était important dans la préparation qui suit ma blessure, même avec soixante-dix pourcents de mes capacités et un judo pas extraordinaire. Pour mon staff, ma famille et tous ceux qui sont venus, parvenir en finale et aller chercher cette médaille d’or fait réellement plaisir. Je ne suis pas venu pour montrer quoi que ce soit, mais simplement pour gagner et empocher des points. Je sais très bien qu’il ne sera pas le Japonais sélectionné aux Jeux, alors il fallait aller vite, ne pas perdre de temps ni prendre de risque, donc le travail est fait. Lorsque j’ai ma garde, c’est toujours très compliqué d’attaquer lorsque mes adversaires se concentrent simplement à défendre. Alors j’arrête de faire les mêmes erreurs et fais monter les pénalités. Les certitudes acquises aujourd’hui ? Très peu, mais je mise tout sur l’entraînement, le travail que nous allons effectuer à la suite du tournoi, même si bien sûr cela permet toujours de cocher des points. Je suis encore très loin de mon meilleur niveau, très loin du niveau que j’avais avant de me blesser, mais il faut rester positif. Il reste encore un an et demi, je suis prêt à travailler et bénéficie d’un superbe staff autour de moi. Même si je sens ma cheville a posteriori, aucune douleur ne s’est déclarée en combattant, et c’est bien là le principal. »

Teddy Riner (février 2023) 3

Présent ce week-end dans les tribunes, le Président de la section Judo du Paris Saint-Germain Djamel Bouras a apprécié la performance de celui qui briguera un troisième titre olympique individuel dans dix-huit mois dans la capitale française. « C’est une très belle victoire pour Teddy. Ce septième titre à Paris est un signal fort et une belle récompense pour les efforts fournis depuis sa blessure à la cheville, qui l’a privé des derniers championnats du monde. Teddy a démontré une nouvelle fois aujourd’hui qu’il reste au sommet de sa catégorie. Ce succès au Grand Chelem de Paris va lui donner confiance pour les mois à venir et les prochaines grandes échéances de 2023, à commencer par les championnats du monde au Qatar, en mai. Une étape importante dans le chemin qui doit l’emmener jusqu’aux Jeux olympiques de Paris 2024. »