L’or aux Jeux méditerranéens pour Mélanie Vieu

Déjà retenue il y a quelques années pour disputer le Festival olympique de la jeunesse européenne puis les Gymnasiades, Mélanie Vieu a débarqué en Algérie en parfaite connaissance de l’environnement d’un événement multisports de cette envergure. « Savoir gérer la fatigue due à la cérémonie d’ouverture, ne pas se mettre la pression trop tôt avant le début des épreuves de judo, ne pas non plus arriver en touriste, … Je savais à quoi m’attendre avec ce tableau à seulement onze combattantes qui t’oblige à être prête d’entrée de jeu. J’ai été surprise par l’impact physique de ma première adversaire – la Kosovare Erza Muminoviq, médaillée européenne et mondiale juniors l’an passé en -52kg – mais j’ai réussi à bien appréhender le duel en place pour finalement trouver l’ouverture sur mon sumi-gaeshi (technique de sacrifice, NDLR). Derrière, je ne me suis pas affolée lorsque l’Italienne Sofia Petitto (victorieuse du Festival olympique de la jeunesse européenne et vice championne du monde cadettes en2015, NDLR) me marque waza-ari dès la première séquence sur un mouvement d’épaule. Au contraire, je me suis appuyée sur mon ascendant physique et, sur une erreur de sa part, je recolle au score avant de passer ensuite devant en saisissant la bonne opportunité. »

De quoi lui assurer une place en finale et une médaille à l’issue de la journée, ce qui n’était pas encore suffisant à écouter la médaillée de bronze des derniers championnats de France seniors. « Ce n’est jamais simple de se remotiver après la coupure pour disputer une finale, et je pense avoir trouvé la clé en analysant mon adversaire, Milica Nikolic, huitième mondiale très expérimentée sur le circuit. Je savais qu’elle allait se montrer agressive, sans forcément chercher à construire un beau judo. Ce fut le cas, j’ai saigné du nez, j’ai perdu un peu de peau au niveau de mes doigts, mais j’ai répondu présent, avec beaucoup d’envie et en étant forte mentalement. En ressortant au passage une technique que j’essaie de ne plus trop sortir pour explorer d’autres schémas, mais qui était adaptée à ce moment du combat (après presque deux minutes de golden score, NDLR) et à la perte de lucidité que j’ai ressentie chez Nikolic. Ce combat, et plus globalement cette compétition, doit me servir de référence pour la suite sur le registre de la combativité et de l’engagement. »

Une jolie démonstration réalisée sous les yeux des entraîneurs nationaux et du directeur de la haute performance Larbi Benboudaoud, assurés de tenir en Mélanie Vieu une combattante qui ne manque pas d’appétit pour la suite. « Cela fait un petit moment que je confirme des choses, sortie après sortie, pour me situer dans cette catégorie ultra concurrentielle en France. Ces Jeux ont été une formidable expérience, j’espère forcément en revivre d’autres… » D’ici là, c’est du côté de la Croatie que Mélanie Vieu tentera mi-juillet de confirmer sa bonne passe actuelle, à l’occasion du Grand Prix de Zagreb.