Champions League : des filles en or et du bronze masculin pour le PSG Judo

Un an après le bronze décroché à Gori, les Parisiennes sont cette fois passées à l’or, avec une autorité remarquable tout au long de la journée. De leur côté, les masculins ont su relever la tête après leur demie perdue de justesse pour s’inviter sur la troisième marche du podium.

Si les équipes serbes avaient bien évidemment les faveurs des encouragements nourris de la Stark Arena de Belgrade ce samedi, les regards se tournaient aussitôt vers les deux formations Rouge et Bleu dès lors qu’elles faisaient leur apparition sur l’une des trois surfaces de combat, le pedigree des engagés comme gage de spectacle. Et à ce petit jeu-là, les féminines ont tout simplement été parfaites, ne cédant qu’un combat pour glaner les neuf points nécessaires pour éparpiller toute concurrence sur leurs trois rencontres du jour.

Jamais menées, elles ont tout d’abord disposé des Bosniennes du JC Bosna (3-0), avant d’imposer leur force contre les Turques du Galatasaray, couronnées à deux reprises (2014 et 2021) ces dix dernières années, en demie (3-1). Ne restait alors qu’à conclure face aux Françaises du JC Pontault-Combault, elles-mêmes victorieuses du RSC Champigny au tour précédent.

De match, il n’y en aura point puisque Priscilla Gneto et la Britannique Lucy Renshall mettaient sur orbite la championne d’Europe 2023 Marie-Ève Gahié pour aller, avec rage et détermination, chercher en quelques secondes le ippon du titre contre la Néerlandaise Hilde Jager sur un grand fauchage extérieur (photo ci-dessous).

Marie-Eve Gahié (décembre 2023)

Le premier titre européen d’une section féminine du PSG était bien pour les protégées de Nicolas Mossion, satisfait sur toute la ligne. « Nous avions pu voir l’an passé que rien n’était jamais gagné d’avance mais, cette fois, elles étaient véritablement en mission. Je retiens qu’elles ont tenu leur rang toute la journée, pendant les tours, en chambre d’appel comme en salle d’échauffement, où l’ambition de gagner était très présente. Je les ai trouvées sérieuses et rigoureuses, avec un esprit d’équipe également très appréciable. »

Une cohésion qui rendait aussi très fière la capitaine Amandine Buchard. « Même si cette compétition est peu évidente à appréhender en cette fin d’année, nous avons réussi à rassembler la force nécessaire pour aller chercher chaque point afin d’avancer jusqu’en finale, où il n’y a pas eu photo. C’est encore plus fort d’aller au bout de la sorte quand tu es attendue, et nous avons pu compter sur chacune d’entre nous pour donner le meilleur de soi-même, que ce soit celles qui sont montées sur le tapis ou les autres qui nous ont mises dans les meilleures conditions tout au long de la journée. Toutes ensemble, nous marquons l’histoire du club. »

Teddy Riner (décembre 2023)

Une histoire toute proche d’être encore plus belle avec l’équipe masculine qui coinça aux portes de la finale après une entame de compétition bien maîtrisée contre les Espagnols du JC Stabia, bourreaux des Parisiens en repêchages il y a un an (3-1). Face aux locaux de l’OJK Beograd, Alexis Mathieu pensait avoir pris l’ascendant après avoir obtenu un waza-ari sur un mouvement d’épaule en bordure imposé au vice champion d’Europe 2022 Darko Brasnjovic, mais l’assistance vidéo annulait la valeur, estimant son action dangereuse pour son intégrité physique et incitant l’arbitre central d’éliminer le Parisien. Teddy Riner (photo ci-dessus) remettait ensuite les deux équipes à égalité, avant que Walide Khyar, pourtant devant au jeu des pénalités contre Alberto Gaitero Martin, ne se fasse piéger au golden score par l’Espagnol. Lasha Shavdatuashvili laissait finalement échapper le troisième point fatidique à Jorge Cano Garcia sur un contre impeccable du vainqueur du Grand Prix de Zagreb cet été.

Une désillusion qui allait quelque peu s’estomper avec la victoire arrachée lors du combat pour le bronze aux Géorgiens du Golden Gori, grâce au dernier combat remporté par le champion olympique en titre des -90kg Lasha Bekauri contre son compatriote Zaur Dvalashvili, sacré champion d’Europe des moins de vingt-trois ans il y a trois semaines. « Je ne vais pas dire que je suis content, parce que l’on venait vraiment pour le titre, mais il faut se servir de cette journée pour la suite, souligne Teddy Riner, vainqueur de ses trois combats du jour. Honnêtement, je ne voyais pas qui pouvait nous battre, et cela doit nous faire comprendre une chose : ce n’est pas parce que tu débarques avec la meilleure équipe que tu es assuré de l’emporter. Cela reste donc une belle claque, mais l’essentiel est d’avoir bien fini cette journée. On va tout de même garder en mémoire tous ces bons moments partagés depuis notre arrivée jeudi. À titre personnel, je me nourris de tout ça, c’est ce qui me fait continuer aussi. »

PSG Judo (décembre 2023) 3

Jusqu’au titre dans les prochaines années ? Cela ne fait pas de doute dans l’esprit de Damiano Martinuzzi, sur la chaise des masculins ce samedi. « Ce n’est que partie remise, et nous allons pouvoir nous appuyer sur cette expérience de Belgrade pour atteindre ce but. Nous avons un peu subi les concours de circonstances, comme avec le hansokumake reçu par Alexis Mathieu au début de la demi-finale alors qu’il avait le combat bien en main. Une rencontre, ce n’est que cinq points en définitive, et tout se complique quand tu en perds un d’entrée. Walide avait lui aussi pris son combat par le bon bout, devant aux shidos avant de sortir de la stratégie et de se faire piéger au golden score… Nous n’avons pas su enrayer cette spirale négative, qui est totalement différente sur une compétition par équipes. Nous repartons toute de même avec deux médailles et, même si nous ne pouvons pas nous satisfaire du bronze lorsque nous visons l’or, je ne veux pas noircir le tableau non plus. Ce premier titre chez les filles, ce n’est pas rien tout de même… Maintenant, place aux Jeux olympiques, pour lesquels nous devons focaliser toute notre attention désormais. »