Jean-Baptiste Habert : « Paris fait partie intégrante de ma vie »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction la Vendée, à Fontenay-le-Comte, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Jean-Baptiste Habert (génération 1987), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Jean-Baptiste, que deviens-tu après avoir rangé officiellement tes gants de gardien de but en 2017 ?

« Ils ne sont pas tout à fait rangés ! En effet, je suis dorénavant entraîneur de gardiens de but. Je viens d’ailleurs de participer à un stage organisé par Laurent Fournier qui est venu transmettre son savoir et surtout sa passion à la jeunesse vendéenne. C’est la deuxième année consécutive qu’il fait appel à mes services puisque je réside dans cette région. C’est touchant de vivre ça en compagnie de Lolo qui fut coach des jeunes à Paris ! Je me suis occupé des spécifiques dédiés aux jeunes portiers âgés de 12 à 16 ans. Je remplis également des missions pour le district de football de Vendée et la Ligue de Football des Pays de la Loire. Je détecte les meilleurs éléments afin d’organiser des stages lors des vacances scolaires. Les plus prometteurs sont invités par ces deux organismes. Les plus méritants sont amenés à intégrer des clubs professionnels. »

Ta formation suivie à Paris a-t-elle été bénéfique pour te permettre d’endosser le rôle de coach ?

« Complètement ! Lorsque j’étais apprenti footballeur au Centre de Formation, j’ai obtenu mon baccalauréat STT mais également mes diplômes d’entraîneur de football (Initiateur 1 et 2, Animateur sénior). Une fois parti de Paris, j’ai pu continuer sur cette voie de l’encadrement en décrochant mes BEES 1er et 2e degrés via l’UNFP. J’ai ensuite pu être éligible au certificat d’entraîneur de gardiens de but (CFGB), me permettant d’entraîner jusqu’au niveau N1, comme ce fût le cas aux Herbiers après ma carrière de joueur. Le Paris Saint-Germain m’a véritablement mis le pied à l’étrier. »

Suffisant pour te permettre de ne vivre que du football ?

« Pour être sincère, il est très difficile de ne vivre que du football lorsqu’on retombe dans le monde amateur car les contrats en CDI n’existent pas. J’ai donc anticipé ma reconversion car j’avais un projet de vie, à savoir fonder une famille. Pendant 10 ans, j’ai donc travaillé dans la menuiserie en parallèle du foot. C’est ainsi que je me suis forgé une expérience qui m’a permis de créer ma propre société dans le bâtiment et la rénovation. Étant gérant, ça me laisse du temps libre pour animer les entraînements de gardiens de but. »

On te propose un flashback de 24 ans, lorsque tu débarques au Centre de Préformation du Paris Saint-Germain… Quelles images te reviennent à l’esprit ?

« C’est le recruteur Jean-François Laurent, originaire du Loiret, qui m'a offert la chance de rejoindre Paris. J’étais le seul joueur hors Île-de-France à intégrer la promotion 87. Pour être franc, ce fut un choc pour le petit provincial que j’étais. Mes premiers mois n’ont pas été évidents, mais je me suis accroché car je savais que cette opportunité était inestimable. Mes proches m’ont soutenu et j’ai su franchir les étapes les unes après les autres. J’ai réussi à m’adapter à ce nouvel environnement et vivre ma formation à fond. Il était hors de question de plier face à la moindre difficulté. Quand on a un rêve, il faut se donner les moyens de l’atteindre ! »

Tu as fait partie de l’équipe U18 championne de France en 2006 ! Fantastique ?

« Oh que oui, une immense fierté ! La récompense d’un travail débuté au Centre de Préformation sous la coupe de Frank Bentolila et de François Gil. À notre entrée au Centre de Formation, Cédric Cattenoy a pris le relai avant de nous confier à David Bechkoura. Ce dernier nous a fait bosser durement, avec une exigence de tous les instants. Il a su tirer le maximum de tout un groupe afin de nous préparer pour le haut niveau, tout comme Eric Leroy, notre entraîneur des gardiens de but. Lorsque nous avons battu Monaco en finale (2-0), ce fut une explosion de joie comme jamais je n’en ai connu par la suite, tellement c’était beau de vivre ça entre potes d’adolescence. Nous avons ensuite été accueillis au Parc des Princes pour présenter le trophée aux supporters. Entendre nos noms de famille scandés par les ultras nous a tous touchés. J’ai d’ailleurs des images de notre tour d’honneur car j’avais une petite caméra ! Il m’arrive de montrer ces images à mes deux garçons, la larme à l’œil... »

Dans la foulée de ce titre, tu as participé au stage de préparation de l’équipe professionnelle. Impressionnant ?

« Un autre monde pour le Titi que j’étais ! Pour être honnête, ma présence fut possible suite à l’absence de Mickaël Landreau retenu avec l’Équipe de France au Mondial en Allemagne. Il faut savoir saisir une opportunité qui se présente ! Je n’ai pas du tout été impressionné. Étant parti de chez moi depuis l’âge de 12 ans, j’étais blindé mentalement. J’étais surtout dans l’analyse et non dans l’émotion. Je n’avais qu’un seul objectif, montrer mes qualités. J’ai pris cette convocation à ce stage comme une étape logique dans mon cursus de formation. Sur le terrain, tout allait plus vite, plus loin, plus haut, plus fort ! Pour tenir le rythme, il n’y avait qu’une chose à faire : bosser sérieusement. Un joueur comme Amara Diané m’avait vraiment bluffé ! Un joueur imprévisible contre qui il était très difficile d’anticiper lorsqu’il se présentait face à moi. Des joueurs comme Mario Yepes et Vikash Dhorasoo avaient été très accueillants, tout comme le coach Guy Lacombe qui adorait les Titis du club. »

Aujourd’hui, es-tu toujours un supporter du Paris Saint-Germain ?

« Jusqu’à la mort ! Toujours à fond derrière le club dans les bons comme dans les moments les plus difficiles. Les années passent, mais mon amour pour Paris reste intact. Ce club fait partie intégrante de ma vie, car j’y ai grandi sur comme en dehors du terrain. On m’a nourri, logé, blanchi et transmis de belles valeurs... ça ne s’oublie pas. Mon cœur est rouge et bleu, comme l’est celui de chacun de mes deux fils qui kiffent Paris ! Avec Laurent Fournier et Vincent Guérin (présent au stage en Vendée), nous avons passé des heures à nous remémorer tous nos bons souvenirs vécus en commun. Paris pour la vie ! »

PROFIL :

Date de naissance : 24 février 1987
Lieu de naissance : Montargis (Loiret)
Poste : gardien de but

Clubs successifs : USM Montargis (1992 à 1996), J3S Amilly (1996 à 1999), Paris Saint-Germain (1999 à 2007), TVEC Les Sables (2007 à 2008), AS Yzeure (2008 à 2009), Vendée Fontenay Foot (2010 à 2015), VF Les Herbiers (2015 à 2017)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U18 (2006)

 

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