Guédé Kipré : « Que des magnifiques souvenirs vécus à Paris ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Maine-et-Loire, à Saumur, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Guédé Kipré (génération 1995), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Guédé, dans quelles circonstances as-tu été amené à rejoindre le Centre de Formation du Paris-Saint-Germain ?

« J’ai signé un contrat stagiaire professionnel avec Paris en juillet 2013, après avoir porté durant trois années les couleurs du Mans FC. J’ai été repéré par Bertrand Reuzeau lors du dernier match de championnat disputé face au Paris Saint-Germain avec les U19 Nationaux. J’avais réalisé une prestation très aboutie en aidant mon équipe à obtenir le point du match nul (2-2). Il y avait une sacrée attaque alignée en face avec des joueurs comme Kingsley Coman, Roli Pereira De Sa et Hervin Ongenda. Ma performance défensive a joué en ma faveur. L’opportunité de rejoindre Paris s’est présentée au meilleur des moments pour moi. Une véritable chance car Le Mans FC avait perdu son agrément pour maintenir en vie son Centre de Formation. Les Girondins de Bordeaux s’étaient également positionnés, mais en tant que Parisien de naissance mon choix était vite fait ! »

Tu as débarqué au camp des Loges à 18 ans, un âge plutôt tardif dans un cursus de Formation… Ton intégration fut-elle simple ?

« Bien que je ne connaissais personne, le staff et mes nouveaux coéquipiers m’ont très bien accueilli. Le regretté Jordan Diakiese m’a pris sous son aile pour faciliter ma venue. Je logeais dans mon propre appartement à Poissy. Lors de ma première saison, tout s’est très bien passé en U19 Nationaux sous la direction de Laurent Bonadéi. J’ai eu énormément de temps de jeu dans l’axe défensif. Nous formions une belle doublette avec Dylan Batubinsika. »

Quels sont tes principaux souvenirs vécus en Rouge et Bleu ?

« Je n’oublierai jamais notre épopée en UEFA Youth League, notamment le match nul (0-0) obtenu sur la pelouse de l’Olympiakos. C’est assurément le meilleur match de ma carrière. On aurait pu jouer des heures, les Grecs n’auraient jamais marqué tellement j’étais en état de grâce ! Nous avions disputé cette rencontre dans un grand stade, avec une grosse ambiance acquise à la cause de nos adversaires. De quoi forger une solidarité à toute épreuve au sein de notre équipe ! Nous avions un groupe de joueurs qui vivaient bien ensemble. Personne ne se prenait pour une star. Pourtant certains d’entre nous fréquentaient régulièrement l’effectif professionnel mais ils savaient rester humbles quand ils revenaient à nos côtés. On a vécu de magnifiques déplacements lors de cette compétition européenne. Nous avions l’impression d’être des pros avant l’heure tellement tout était bien organisé ! Nos matches étaient diffusés à la télévision, pour le plus grand plaisir de nos proches. Il ne faut pas oublier que nous étions la toute première génération de Titis à vivre cette expérience. »

Dans cette génération 1995, il y avait un certain Presnel Kimpembe ! Es-tu surpris par sa spectaculaire évolution ?

« Surpris ? Oh que non ! A mes débuts au club, il évoluait en tant que défenseur latéral gauche. La saison suivante, il a intégré le groupe professionnel où il fut repositionné défenseur axial. Etant donné qu’il redescendait chaque week-end au sein de l’équipe réserve (N2), il était prioritaire dans le onze type aligné par le coach David Bechkoura. J’ai donc vécu une seconde saison très difficile mentalement car j’ai dû faire face à une concurrence très relevée. Je n’en ai jamais voulu à qui que ce soit, c’est le football qui est ainsi fait. Je n’oublie pas d’où je viens, j’ai franchi tellement d’étapes dans ma vie que j’ai appris à relativiser les choses en grandissant. Et puis, nous sommes de très bons amis ! Tout comme avec l’ensemble de nos anciens coéquipiers avec qui nous partons en vacances chaque année. J’en profite d’ailleurs pour souhaiter à Presko un prompt rétablissement et qu’il revienne encore plus fort ! »

Tu as eu la possibilité de t’entraîner à plusieurs reprises sous la houlette de Laurent Blanc. Le top du top ?

« C’est peu dire ! Tout simplement inoubliable ! Les appels incroyables de Cavani, la technique de Maxwell, la couverture de balle de Verratti… C’était impressionnant à vivre en vrai ! Lors d’une opposition, je me suis retrouvé positionné en milieu gauche face à Serge Aurier. Au début, il y allait tranquillement. Le coach lui a demandé de passer la seconde vitesse, il m’a rendu dingue tellement il était rapide ! Quand on est jeune, on donne le meilleur de soi-même pour espérer vivre cette expérience le plus souvent possible. Bien que je n’ai pas signé en professionnel à Paris, je n’en garde que d’excellents souvenirs. Encore aujourd’hui, on me colle l’étiquette d’ancien joueur du Paris Saint-Germain. J’ai beau avoir porté d’autres maillots par la suite, ça ne compte pas ! Moi, ça me va ! »

Espères-tu toujours signer un contrat pro à 28 ans ?

« Il ne faut jamais dire jamais, tout comme il faut savoir garder les pieds sur terre. Je me sens très bien à Saumur, un club très familial au sein duquel je vis du football à plein temps. Nous avons obtenu la montée en N2 dès ma première saison au club. L’équipe s’est ensuite maintenue deux saisons consécutives, en flirtant avec le haut du tableau. Le staff est ambitieux, tout comme moi. Pourquoi ne pas viser le N1 ? Dans l’immédiat, on se prépare très sérieusement pour vivre une saison exceptionnelle comme ce fut le cas ces dernières années en championnat et en Coupe de France. »

PROFIL :

Date de naissance : 9 mars 1995
Lieu de naissance : Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)
Poste : Défenseur

Clubs successifs : FC 93 Bobigny (2005 à 2008) – FCM Aubervilliers (2008 à 2010) – Le Mans FC (2010 à 2013) - Paris Saint-Germain (2013 à 2015) – C’Chartres Football (2016 à 2018) – FC Ouest Tourangeau (2018 à 2019) – Avoine OCC (2019 à 2021) – Olympique de Saumur (depuis juillet 2021).