Devon Romil : « Paris m’a transmis une rigueur professionnelle »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Devon Romil (génération 1996), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Devon, quel est ton meilleur match disputé avec les jeunes du Paris Saint-Germain ?

« Spontanément, je vais citer ma bonne prestation réalisée lors de notre victoire (5-1) sur la pelouse de l’Entente SSG, en 16es de finale de la Coupe Gambardella (le 1er mars 2015). Ce jour-là, tout m’a réussi aux côtés de joueurs tels que Christopher Nkunku, Jonathan Ikoné et Fodé Ballo-Touré. J’ai inscrit deux buts que j’ai célébré avec les supporters parisiens, venus en très grand nombre pour nous encourager. On joue au football pour vivre de telles émotions. Le plus grand quotidien régional avait même rédigé un article sur moi dans son édition du lendemain. Huit ans après, c’est toujours gravé dans ma mémoire ! »

Malheureusement, tu t’es gravement blessé quelques jours plus tard…

« J’ai effectivement subi une rupture des ligaments croisés lors d’un entraînement, juste avant de disputer le 8e de finale de Coupe Gambardella contre Nancy. J’ai pris un gros coup au moral car j’étais vraiment en très grande forme. J’étais régulièrement décisif pour notre équipe dirigée par Laurent Bonadéi. Ce fut dur à accepter mais j’ai bossé avec patience et sérieux pour tenir bon lors des neuf mois d’arrêt. Mes coéquipiers m’ont encouragé tout au long de ma convalescence, tout comme les différents staffs du club. Une fois de retour sur les terrains, j’ai logiquement ressenti de l’appréhension lors des premiers duels mais très vite, ma détermination a repris le dessus. »

Tu as tout de même vécu d’autres bons moments à Paris ?

« Je garde énormément de bons souvenirs de mes années passées en Rouge et Bleu, notamment celles vécues au Centre de Préformation ! Notre entente était parfaite avec mes coéquipiers, que cela soit sur comme en dehors du terrain. Nous allions tous ensemble au Collège Jean Zay de Verneuil-sur-Seine, comme une véritable bande de potes. Ces années-là sont marquantes car il y a une forme d’insouciance. On était encore loin de penser à devenir des footballeurs professionnels. C’était d’abord la passion pour le football avant tout le reste. »

Quelle place occupe l’école dans un cursus de formation ?

« Elle est primordiale même si j’ai mis du temps à le comprendre. Alors que tout allait bien pour moi sur le plan sportif, j’ai décidé de stopper mon CAP (option métiers du football) lors de ma deuxième année d’études. J’éprouvais un réel manque d’intérêt car j’étais convaincu d’être sur la bonne voie en football et que tout allait me sourire. Sauf que ma blessure au genou est intervenue par la suite, et que tout a failli s’arrêter du jour au lendemain. Il est donc important d’avoir un bon bagage scolaire pour trouver du travail dans n’importe quel domaine. Je regrette vraiment de ne pas être allé au bout de ma formation. J’encourage vivement les Titis actuels à obtenir des diplômes afin d’être bien armé pour leur futur ! »

Comment as-tu vécu ton départ du club ?

« Ca n’a pas été facile à vivre pour ma mère et moi quand le Paris Saint-Germain m’a laissé libre de tout contrat. C’est une décision qui fut difficile à accepter, mais le football est fait de choix. Sur le moment, on a l’impression que le monde s’écroule. Ma mère avait réalisé tellement de concessions pour me permettre de suivre ma formation... Les mois qui ont suivi mon départ du club ont été très compliqués à vivre car je suis tombé en dépression. Ne trouvant pas d’autre club, j’ai vécu une année blanche. Grâce à son soutien, j’ai toutefois pu me reconstruire moralement et de nouveau y croire. »

Tu as su rebondir en N1 avec Concarneau ! Où as-tu trouvé la force pour réaliser une telle performance ?

« Je me suis appuyé sur la rigueur professionnelle que m’ont transmis mes entraîneurs à Paris. Que cela soit sur comme en dehors du terrain, il fallait adopter une attitude irréprochable pour franchir les étapes les unes après les autres. Si j’y ai passé huit années, ce n’était pas pour rien. Il fallait en sortir plus grand ! J’ai donc entretenu ma forme pour être opérationnel dès qu’un club ferait appel à moi, ce qui n’est jamais simple quand on est tout seul. J’ai également choisi mon entourage afin de m’appuyer sur des conseils constructifs. Lors de ma première titularisation avec le club breton, j’ai inscrit un but. Quand on est bien dans sa tête, ça suit sur le terrain ! »

Et aujourd’hui, quels couleurs défends-tu ?

« Je suis à la recherche d’un club, après avoir joué la saison dernière pour l’ESA Linas-Montlhéry en N3 (8 matches), puis le Stade Beaucairois en N3 (13 matches, 3 buts). Je me suis entraîné cet été avec la JA Drancy. J’ai eu plusieurs propositions de clubs de N2 mais qui n’ont pas abouti. Je suis donc ouvert à tout projet. À Paris, j’évoluais davantage sur le flanc droit de l’attaque. Ces dernières années, j’ai amélioré mes qualités de vitesse et de finition. J’occupe désormais le poste d’avant-centre. J’ai faim de buts ! »

PROFIL :

Date de naissance : 12 juin 1996
Lieu de naissance : Villepinte (Seine-Saint-Denis)
Poste : attaquant

Clubs successifs : Sevran FC (2004 à 2007), FC Bourget (2007 à 2008), Paris Saint-Germain (2008 à 2016), US Concarneau (2017 à 2018), Stade Briochin (2018 à 2022), ESA Linas-Montlhéry (2022 à 2023), Stade Beaucairois 30 (2023)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : vainqueur de l'Al Kass International Cup (2012)