Corentin Louakima : « Mon passage à Paris est inoubliable ! »

Corentin, te rappelles-tu de ta signature au Paris Saint-Germain ?

« C’était il y a presque dix ans ! J’ai signé à l’Association du Paris Saint-Germain à l’âge de dix ans en provenance du club de Carrières-sous-Poissy. J’avais participé à une détection à l’issue de laquelle on m’a confirmé que j’étais retenu. Lorsque je suis rentré chez moi, j’ai couru dans toute la maison tellement j’étais heureux. C’était une sorte de concrétisation ! Quand on est gamin, porter le maillot rouge et bleu est un rêve. J’avais conscience d’avoir des qualités mais de là à rejoindre cet immense club… J’en profite d’ailleurs pour remercier mon éducateur de l’époque qui m’avait poussé à tenter ma chance. »

La deuxième grande étape est lorsque tu as intégré le Centre de Préformation. Quels y sont tes principaux souvenirs ?

« Avant de rejoindre cette structure, j’évoluais au poste de milieu droit voire même d’attaquant. Le jour de la détection, j’ai participé à un match amical contre une équipe composée de joueurs venant de toute l’Île-de-France. Le coach des U14 de Paris, Thomas Leyssales, m’a positionné dans le couloir droit mais en défense ! Il a été séduit par ma prestation et a renouvelé l’expérience lors d’un autre match. C’est ainsi que j’ai convaincu le staff pour rejoindre la base de Verneuil. Finalement, je me suis bien adapté à ce nouveau poste car j’aime réaliser de longues courses vers l’avant et être décisif avec de bons centres. Sur le plan purement sportif, je me souviens d’un tournoi que nous avions réalisé au Qatar, avec des équipes locales. C’était incroyable car nous avions pris l’avion et étions logés dans un magnifique hôtel. Les matches s’étaient déroulés sur des pelouses sublimes. C’était beau à vivre si jeune ! De plus, nous avions vraiment une bonne équipe avec Édouard Michut et Djeidi Gassama, pour les plus connus des supporters du club. »

Viennent ensuite tes années au Centre de Formation…

« J’y ai suivi une très bonne formation, mais je me suis malheureusement gravement blessé aux ischio-jambiers lors d’un entraînement. Une rupture totale qui m’a freiné dans ma progression. Quand j’ai appris qu’il fallait m’opérer, ce fut un choc terrible. On n’est jamais prêt à subir ça si jeune. Ma période de rééducation fut longue, heureusement que j’étais bien entouré par mes proches. Ils m’ont permis de mieux appréhender mentalement cette épreuve difficile. Une fois revenu sur les terrains, j’ai constaté que la concurrence n’avait pas attendu mon retour. Des coéquipiers se sont imposés à mon poste, ce qui a engendré ma décision de tenter ma chance ailleurs car j’étais privé de temps de jeu. C’est la loi du football, je n’en veux à personne. Je ne garde que les bons moments vécus avec mes potes ! Par exemple, cette belle victoire (4-0) sur notre pelouse contre Le Havre AC en U17 Nationaux. Beaucoup d’observateurs nous voyaient perdre avant même d’avoir joué, ce qui nous avait mis une certaine pression. Finalement, nous avons remporté le match avec la manière, en dégageant de la force et une grande confiance en nous. Cette victoire représente parfaitement mes années à Paris. »

En 2020, tu franchis les Alpes pour rejoindre l’AS Rome. Partir à l’étranger est un pari osé ?

« Ça peut l’être, mais j’avais mesuré le poids de ma décision. Tout d’abord, mon ex-coéquipier Ruben Providence y évoluait depuis une année. Il m’avait rassuré sur de nombreux points. Le directeur du club m’avait vraiment montré un réel intérêt en me proposant un contrat pro de trois ans. J’ai donc foncé sans me poser de questions. Je ne parlais pas un mot d’italien, ni d’anglais. J’ai suivi des formations accélérées pour faciliter mon intégration, tout en évoluant avec la Primavera (équipe réserve). Il a fallu m’adapter à un jeu plus direct et plus rude que celui pratiqué à Paris, où nous favorisions la conservation du ballon. J’ai réalisé quelques entraînements avec l’équipe professionnelle. À moi de tout donner lors des mois à venir pour y retourner plus régulièrement ! »

Quels sont les points positifs depuis ta venue en Italie ?

« Tout d’abord, je me suis refait une santé morale et sportive, car j’avais besoin de m’épanouir sur le terrain. Actuellement, nous sommes en tête de notre championnat, ce qui contribue à mon épanouissement au quotidien ainsi que celui de toute l’équipe. Il règne une super ambiance entre nous tous. J’ai également découvert une nouvelle culture, avec tout ce que ça engendre. Ça m’a ouvert l’esprit, mais également développé ma personnalité. De base, je suis quelqu’un de réservé. Le fait d’être le seul français, puisque Ruben est parti, me pousse à aller vers les autres. Je ne regrette en rien mon choix car je tente beaucoup plus de choses sur le terrain, j’ai gagné en confiance. C’était le bon moment pour moi d’opter pour un nouveau projet, ce qui ne m’empêche pas d’être resté en contact avec tous mes potes du Centre de Formation. »

Titi un jour, Titi pour toujours ?

« Oh que oui ! Sept ans à Paris, ça ne peut pas s’oublier. Le club m’a transmis de bonnes valeurs qui font de moi l’homme que je suis devenu. Je serai éternellement reconnaissant envers mes coachs Thomas Leyssales, Saïd Aigoun, Laurent Huard et Stéphane Moreau, qui m’ont toujours soutenu. Sans la crise sanitaire, je suis persuadé que ma génération aurait pu remporter un titre de champion de France, mais voir certains de mes coéquipiers évoluer au plus haut niveau est également une très belle victoire ! »

PROFIL :

Date de naissance : 28 février 2003
Lieu de naissance : Carrières-sous-Poissy (Yvelines)
Poste : défenseur

Clubs successifs : AS Carrières Grésillons (2009 à 2013), Paris Saint-Germain (2013 à 2020), AS Rome (depuis juillet 2020)

Équipe de France : U16 (5 sélections)

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