Will-Césaire Matimbou : « Grâce à Paris, je sais faire preuve d'adaptabilité ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l'Oise, à Crépy-en-Valois, pour prendre des nouvelles de Will-Césaire Matimbou (génération 2000), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Will, est-il vrai que le Paris Saint-Germain est le seul club à bien avoir voulu te donner ta chance malgré une croissance tardive ?

« Oui, c'est totalement vrai. Paris m'a fait part de son intérêt en 2013 lorsque j'ai passé les tests de l'INF Clairefontaine. Le staff du club n'a pas tenu compte de ma 'petite' taille, là où d'autres clubs n'ont pas donné suite pour cette raison. C'est une époque où les gardiens longilignes étaient privilégiés. J'étais si heureux de rejoindre le club de mon coeur ! On sentait que Paris se développait positivement et que le Centre de Formation offrait un réel projet d'évolution. »

Comment s'est déroulée ton intégration au Centre de Préformation ?

« Une fois le maillot rouge et bleu sur les épaules, j'ai vite ressenti le poids du blason. Dès l'âge de treize ans, il y a de grandes responsabilités car nous étions l'équipe à battre chaque week-end. Il est donc important d'être le plus sérieux et le plus respectueux possible, sur comme en dehors du terrain. La concurrence, l'exigence et l'autonomie rythment le quotidien. Il faut être très fort mentalement à un très jeune âge. Ca forge un caractère à toute épreuve. »

Tu fais partie de la génération de joueurs qui a remporté le titre de champion de France U17 en 2017. Joie totale ?

« Remporter un titre de champion de France en jeunes est une récompense pour la vie car c'est un souvenir ancré en nous pour toujours. Quand on se revoit avec mes anciens coéquipiers, c'est le premier sujet de conversation dont on parle ! C'est l'aboutissement de plusieurs années de travail et de la bonne ambiance qui régnait au sein du groupe avec les Weah, Adli, Gomes, Mbe Soh, Zagre... Nous avions battu (3-0) l'AS Monaco lors d'une finale télévisée. Le trophée, la médaille, les cris de joie... Inoubliable ! Je n'ai qu'un regret : celui de ne pas avoir disputé le match ultime alors que j'avais été titulaire en quart de finale (victoire aux tirs au but contre Auxerre) et en demi-finale contre Sochaux (5-1). Sur le moment, c'est très dur à vivre. C'est la loi du football. Les joueurs doivent accepter les choix quels qu'ils soient. »

Tu as participé à l'UEFA Youth League le temps d'une victoire (1-0) sur la pelouse de l'Etoile Rouge de Belgrade. Bon apprentissage ?

« Plus que cette compétition, c'est toute la saison entière vécue en U19 Nationaux qui fut instructive. Alors que j'ai démarré en tant que remplaçant, j'ai gagné ma place petit à petit pour finalement réaliser une super saison. Thiago Motta a su me piquer au vif quand il le fallait pour me faire franchir un palier et m'accorder toute sa confiance. Cette période n'était pas évidente à vivre pour moi, car mes coéquipiers du même âge jouaient avec l'équipe réserve en N2. J'étais un des rares joueurs nés en 2000 avec la génération des Kalimuendo, Aouchiche et Nianzou Kouassi. Au final, j'ai adoré garder le but de cette équipe. Nous avons passé de très bons moments tous ensemble, à l'image de cette victoire remportée à Belgrade. »

Bon nombre de gardiens de but formés au Paris Saint-Germain évoluent au plus haut niveau. Quelle est la clé de cette réussite ?

« Tout est mis en place pour que le jeune gardien de but fasse preuve d'adaptabilité lorsqu'il arrive aux portes du plus haut niveau. Que cela soit sur le plan technique, athlétique, tactique ou bien mental, les Titis sont préparés pour intégrer n'importe quel effectif. L'exemple parfait est celui de Mike Maignan devenu le numéro Un en Équipe de France. Il est complet dans tous les domaines : sur sa ligne, dans les airs, dans son jeu au pied, dans sa communication... Les coachs nous permettent de choisir ce que l'on souhaite devenir. Ils cherchent à ce qu'on prenne le meilleur pour l'appliquer à notre propre style. Quand on sort du Centre de Formation, on possède une palette énorme de qualités que l'on met ensuite en place en fonction des consignes du coach qui nous dirige mais aussi de l'équipe avec laquelle on joue. »

A ce propos, faut-il être un peu 'fou' pour enfiler les gants toute une carrière ?

« J'ai enfilé la panoplie de gardien de but dès mon plus jeune âge. J'allais jouer au football avec mon plus grand frère. Comme j'étais le plus petit de toute la bande, on me disait d'aller au but ! J'ai donc vite été amené à me confronter à plus grand que moi. Jouer dans le champ, ce n'était pas fait pour moi. Pas que je n'étais pas bon, mais je ne supportais pas de voir certains coéquipiers ne pas faire les efforts nécessaires à la perte du ballon. Alors que dans le but, j'ai une mission individuelle au sein d'un collectif. Je me sens davantage responsabilisé. J'y ai pris goût d'année en année. »

Dorénavant tu évolues à l'US Pays du Valois (club promu en National 3), comment se passe cette première partie de saison ?

« Si on m'avait dit il y a dix ans en arrière que j'évoluerais en N3 aujourd'hui, je ne l'aurais pas imaginé un seul instant. Quand on aspire à devenir footballeur professionnel, il est forcément difficile d'accepter de jouer à ce niveau. C'est dur à encaisser, mais il faut l'accepter. C'est à moi d'être performant sur le terrain pour prétendre à évoluer plus haut lors des saisons à venir. Je dois me tenir prêt pour être à la hauteur de la confiance placée en moi. Je me sens bien dans ce club au sein duquel règne un esprit familial. L'équipe a démarré très fort le championnat avec trois succès de rang. Nous sommes petit à petit rentrés dans le rang. Nous espérons acquérir le maintien le plus tôt possible. En parallèle, nous avons réalisé un beau parcours en Coupe de France qui s'est conclue le week-end dernier lors d'une séance de tirs au but perdue contre l'AJ Auxerre. Cette épopée a consolidé notre collectif. En dehors du football, j'endosse le rôle d'animateur dans un centre de loisirs. J'ai également été éducateur spécialisé par le passé. Il est important de sortir du football pour s'enrichir personnellement. Tout ne tourne pas qu'autour du ballon rond, même si mon rêve d'enfant est toujours bien présent ! »

PROFIL

Date de naissance : 11 février 2000
Lieu de naissance : Paris
Poste : gardien de but
Clubs successifs : FC Villiers le Bel (2006 à 2007), Cergy Pontoise FC (2007 à 2013), Paris Saint-Germain (2013 à 2019), Entente SSG (2019 à 2022), FC 93 Bobigny (2022 à 22023), US Pays du Valois (depuis juillet 2023)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U17 (2017)
Equipe du Congo : U20 (2 sélection) A (2 sélections)