Une défaite pour apprendre
Titulaire ce mercredi de ses premiers championnats du monde juniors, le -60kg Kelvin Ray s’incline d’entrée face un rude combattant géorgien qui termina au pied du podium en fin de journée.
Il avait une revanche à prendre après des championnats d’Europe où il n’était pas parvenu à se classer. Titulaire logique dans la catégorie des -60kg après son titre de champion de France et trois médailles en coupe européenne, dont une victoire en Pologne, Kelvin Ray attendait ce rendez-vous avec impatience. Un an après sa finale mondiale disputée chez les cadets, ce combattant toujours porté sur l’attaque avait d’ailleurs mis toutes les chances de son côté. « J’ai fait une préparation qui, pour moi, était parfaite, entre un stage international à Strasbourg et une semaine de finalisation à l’INSEP. J’avais des sensations vraiment au top, avec un régime parfaitement géré. »
Il savait toutefois qu’il n’aurait pas la partie facile avec, dès son entrée en lice, un combattant géorgien, Kako Chapurishvili, troisième de la coupe européenne juniors d’Espagne cette saison. Un combat qui commençait tambour battant. Le premier sur l’initiative, agressant son adversaire pour placer son mouvement de hanche, le Parisien se faisait toutefois arracher du sol, puis dérouler sur le côté. Un waza-ari rapidement concédé qui mettait sous pression le judoka Rouge et Bleu. Tentant de revenir au score, Ray tentait, insistait, mais se faisait à nouveau contrer.
Une défaite que le junior première année avait du mal à s’expliquer à sa descente des tatamis portugais. « Tout était en place pour que je réussisse. Sur le combat, j’étais dominant à la garde. Mais je ne sais pas si c’est l’appréhension ou la peur de mal faire qui a joué, mais je n’ai pas osé m’engager à 100%... et je me suis fait contrer. J’ai des regrets, car j’ai battu la plupart des européens classés. Je n’ai pas combattu avec la même mentalité qu’en coupe européenne. Je dois trouver pourquoi et avancer maintenant. »
Une analyse à chaud mais pleine de lucidité, comme le confirmait Florent Urani, entraîneur haut niveau du club et présent dans les tribunes du Sports Complex Multiusos d’Odivelas. « Le Géorgien est le genre de profil qui ne convient pas vraiment à Kelvin. Contre des combattants de ce type, il faut attaquer à fond, ne jamais être dans l’hésitation. Il aurait sans doute fallu être plus patient, gérer la distance de manière plus optimale avec ce judoka qui aime le corps-à-corps. Après, Kelvin n’est que junior première année. Il a connu ce genre d’événements avec les cadets, mais là, nous sommes un cran au-dessus. Il emmagasine de l’expérience pour les prochaines années dans une catégorie où, il faut le dire, la densité est très impressionnante. »