Un cadeau en bronze pour Gahié

Le jour de ses vingt-cinq ans, la Parisienne est allée décrocher son sixième podium en Grand Chelem à Abou Dhabi, là où elle l’avait déjà emporté en 2016. Ça n’a pas souri en revanche pour Luca Otmane.

Exemptée de premier tour du fait de son statut de tête de série, la championne du monde 2019 débutait son tournoi directement en quart de finale, où vingt secondes lui suffisaient pour envoyer sur le dos la Mongole Enkhchimeg Tserendulam, septième du dernier Grand Chelem de Paris. De quoi conserver toute son énergie pour la demie qui l’opposait à la Japonaise Shiho Tanaka, championne d’Asie 2019. Le duel était équilibré durant les quatre minutes réglementaires, et les deux jeunes femmes venaient de disputer une minute trente de mort subite lorsque la Nippone s’élançait pour un petit fauchage intérieur qui surprenait la Francilienne. Reversée en petite finale, Gahié repartait de l’avant sans trembler, prompte à manœuvrer et à immobiliser au sol la Russe Taisia Kireeva pour la médaille.

« Ce tournoi va dans le sens de son état d’esprit démontré lors des championnats de France par équipes, a pu apprécier Nicolas Mossion, responsable du haut niveau au PSG Judo. Elle semble moins perturbée par le contexte, libérée de la concurrence qui faisait rage lors de la fin de l’olympiade, et ça se ressent sur son judo. Elle fait preuve de plus d’envie, se montre plus concentrée, comme en ne-waza où elle enchaîne vite ses liaisons pour saisir la moindre opportunité. Pour une reprise internationale, c’est encourageant. »

Luca Otmane (novembre 2021) 3

Pour son premier Grand Chelem depuis celui de Paris en février 2020, Luca Otmane n’avait pas hérité du tirage le plus clément puisqu’il affrontait Armen Agaian, un jeune Russe tout récemment sacré champion d’Europe des moins de vingt-trois ans. À l’initiative sur la prise de garde lors des deux premières séquences du combat, le Parisien se faisait malheureusement aspirer sur le mouvement de hanche de son adversaire, qui le maintenait dos au sol malgré ses efforts pour se libérer de son étreinte. « C’est un coup de judo, enclenché au bon moment, par un combattant solide qui finit sa journée sur le podium, analyse Nicolas Mossion. Ce revers ne doit pas le stopper dans tout ce qu’il a mis en place dernièrement. Luca sait parfaitement gérer ses régimes, son état de forme à l’approche des compétitions, et j’espère qu’il bénéficiera à nouveau de sorties à l’international pour le prouver. En tant que champion de France, il sera à coup sûr sur Paris en février, ce qui lui laisse du temps pour bien se préparer. »

Auparavant, Luca, comme Marie-Ève et les autres internationaux du PSG Judo, s’envolera dans une dizaine de jours vers Prague (République Tchèque) pour disputer les championnats d’Europe des clubs – Europa League sous la bannière du PSG Judo.