Sébastien Cibois : « Paris m’a forgé un mental d’acier »

Sébastien, peux-tu nous expliquer comment es-tu devenu gardien de but ?

« Mon père jouait à ce poste au club de Maisons-Laffitte. Tout petit, j’allais voir ses entraînements et ses matches. J’aimais plonger dans la boue ! J’étais un enfant hyper actif, ce poste me correspondait parfaitement car je n’avais peur de rien. Dès mon premier entraînement avec le club de Houilles, dans les Yvelines, j’ai enfilé les gants pour ne plus jamais les quitter. »

Tu as intégré le Centre de Préformation avec un an d’avance ! Raconte-nous tes débuts au club...

« Bonne mémoire, j’ai effectivement rejoint le Centre de Préformation avec les Titis nés en 1997. Avant cela, Paris m’avait repéré lors d’un tournoi U8. Le staff du club m’avait sollicité par l’intermédiaire de mes parents sans que je ne le sache. Mes proches ont préféré repousser cette proposition. J’ai finalement rejoint l’Association PSG par la suite sans connaître l’existence du Centre de Préformation. Les coaches ont décelé en moi certaines aptitudes et c’est ainsi que l’on m’a proposé de rejoindre la base de Verneuil avec les U13. Le rythme des journées était intense : lever à 6h30, puis école, entraînements, devoirs et coucher vers 23h. Il fallait être très solide mentalement. Ma famille a joué un grand rôle pour que je tienne le coup. Nous étions également très solidaires avec l’ensemble de mes coéquipiers. La concurrence n’a pas lieu d’être à un si jeune âge. Nous avions tous conscience que l’on n’y arriverait pas les uns sans les autres. »

Quel est ton meilleur moment vécu sur le terrain avec les jeunes de Paris ?

« Notre victoire lors de l'Al Kass International Cup en 2015. Nous avions battu les Brésiliens de São Paulo lors de la séance des tirs au but en finale. L’équipe avait pratiqué un très beau jeu tout au long de cette compétition. L’organisation du tournoi était exceptionnelle, avec des terrains magnifiques. J’avais été décisif lors de plusieurs séances de penalties bien que je m’étais fait une entorse de l’épaule lors du deuxième entraînement. J’ai disputé tout le tournoi avec un strapping de l’épaule ! Il y a eu beaucoup d’autres bons moments vécus avec mes potes de formation, notamment en Youth League, une compétition fantastique. Devant moi j’avais Georgen, Doucouré, Zagadou, Nsoki, Callegari, Soumaré, Bernede, Ikoné, Edouard, Kanga... Sacrée "team" n’est-ce pas ! »

Te souviens-tu de ton intégration au sein du groupe professionnel ?

« Avant de prendre part à mon premier entraînement avec les pros, je n’ai pas dormi de la nuit tellement j’étais excité à l’idée de me retrouver parmi tous ces grands joueurs. Une fois sur la pelouse, je n’ai pas eu le temps de gamberger. Les gardiens de but expérimentés comme Kevin Trapp et Alphonse Areola m’ont très bien accueilli. J’ai énormément appris à leurs côtés en écoutant et en appliquant tous leurs nombreux conseils. En travaillant face à des attaquants comme Kylian Mbappé, Neymar Jr, Angel Di Maria et Edinson Cavani, j’ai progressé à une vitesse stratosphérique tellement leur précision est au millimètre. Quand je redescendais jouer avec l’équipe réserve, j’avais l’impression que c’était plus facile car les frappes me paraissaient moins rapides. »

Lors de ta dernière année au club, tu as même eu le privilège d’évoluer aux côtés du légendaire Gianluigi Buffon... Impressionnant ?

« Quand j’y repense, c’est quand même dingue pour le Titi que j’étais de vivre ça ! Nous avons eu un très bon feeling. J’ai passé une année extraordinaire en sa compagnie. C’est un grand homme, humble, toujours souriant et qui est très accessible. C’est surtout un bosseur acharné. Il m’a appris à mieux gérer mes émotions. Il me répétait sans cesse de rester calme et surtout concentré. J’ai beaucoup observé le travail en salle qu’il réalisait avant les séances d’entraînement. Il faisait preuve de prévention. Il sollicitait souvent les kinés pour prendre soin de son corps car il avait le souci du détail. C’est véritablement une légende vivante. Ce qu’il fait encore à son âge, c’est très fort ! »

Le 6 mars 2021, tu as affronté le Paris Saint-Germain avec le Stade Brestois 29 lors des 8es de finale de la Coupe de France. Malgré la victoire du club de la capitale (3-0), ce match fût sans doute particulier à vivre ?

« Affronter Paris fut délicat car j’avais passé tellement de bons moments avec cette équipe... Avant la rencontre, j’ai pu discuter avec les joueurs et des membres du staff. Ça fait toujours bizarre de croiser des anciens partenaires, encore aujourd’hui lorsque j’évolue avec Rodez en Ligue 2. Lors des premières minutes de la rencontre, j’avais l’impression de participer à une opposition à l’entraînement comme par le passé. Et puis très vite, un certain Kylian Mbappé m’a rappelé qu’ils n’étaient pas là pour rigoler. Au coup de sifflet final, il est venu me chambrer amicalement car il m'avait marqué deux buts ! »

Quelle place occupe Paris dans ton cœur ?

« Paris m’a forgé un mental d’acier. Tout n’a pas été simple pour moi ces dernières années, mais j’ai toujours trouvé la force de me relever face à l’adversité. Rien que pour ça, je serai à jamais reconnaissant envers le club. J’y ai quand même passé onze années de ma vie, ce n’est pas rien ! J’y ai tout appris. Je dois tout à Paris. Ce fût un véritable honneur de porter le maillot rouge et bleu. Je souhaite remercier tous les bons formateurs qui m’ont éduqué et surtout fait de moi un véritable compétiteur : Jean-Luc Aubert, Alfred Dossou Yovo et François Rodrigues. »

PROFIL :

Date de naissance : 2 mars 1998
Lieu de naissance : Argenteuil (Val-d’Oise)
Poste : gardien de but

Clubs successifs : Houilles AC (2003 à 2005), Maisons-Laffitte FC (2005 à 2006), ES La Colombienne (2006 à 2008), Paris Saint-Germain (2008 à 2019), Stade Brestois 29 (2020 à 2022), Rodez AF (depuis juillet 2022)
Palmarès : vainqueur de l'Al Kass International Cup U17 (2015), vice-champion de France U17 (2015), champion de France U19 (2016)