Samuel Essende : « De belles expériences vécues avec Paris ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Calvados, à Caen, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Samuel Essende (génération 1998), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Samuel, as-tu réussi à couper avec le football durant tes congés ?

« Cette trêve estivale est un peu plus courte que d’habitude car le championnat s’est terminé plus tard à cause de la Coupe du Monde. Je suis donc parti en vacances durant une dizaine de jours afin de décompresser et de profiter des miens. J’ai ensuite repris le rythme petit à petit, avec des activités telles que le vélo, le padle et le tennis. J’ai d’abord privilégié l’aspect ludique avant d’attaquer le renforcement musculaire. A l’aide d’un préparateur physique, je travaille mon cardio et ma force. Je fais également beaucoup d’exercices d’appuis et de courses. L’objectif est d’être opérationnel pour vendredi, jour de reprise de l’entraînement avec le SM Caen. »

Echangeons sur tes années vécues à Paris, te souviens-tu de ton but Zlatanesque inscrit en demi-finale du championnat de France U19 contre l’ASSE en 2016 ?

« Je m’en souviens comme si c’était hier ! C’est un but qui a marqué les esprits, car il est spectaculaire. A peine entré en jeu, j’ai repris d’une aile de pigeon un centre d’Alec Georgen, un peu à la manière de Zlatan Ibrahimovic contre Bastia en 2013. Le ballon s’est logé dans la lucarne du but adverse. Ce but est venu parachever une superbe victoire (4-0) contre les Verts et ainsi nous offrir une qualification pour la finale des Playoffs U19. »

Une saison ponctuée par un titre de Champion de France U19 et une finale de l’UEFA Youth League !

« L’année 2016 a été extraordinaire à vivre. Tous les joueurs de l’équipe se sentaient invincibles dans leur tête. Nous étions tellement sereins et sûrs de nos forces que le coach François Rodrigues était souvent obligé de nous piquer un peu dans notre fierté. Et ça a marché ! On remporte le titre de Champion de France, un an après la finale perdue en U17. C’était une belle récompense pour toute une bande de potes qui vivaient ensemble H24 depuis le Centre de Préformation. Quant à notre épopée européenne, nous ne sommes vraiment pas passés loin de soulever le trophée. Avec du recul, on peut s’apercevoir que c’est un réel exploit d’être parvenu en finale (défaite 1-2 contre Chelsea), car c’est tout de même la Ligue des Champions chez les jeunes. C’est une compétition fantastique à vivre pour tout Titi car il s’agit des premiers déplacements en jet privé, des premières interviews et des premières retransmissions télévisées. On a également eu la possibilité d’assister aux matches des pros, comme leur confrontation face au Real Madrid à Santiago Bernabeu. Une vraie chance d’avoir vécu tout cela si jeune. »

Malgré de nombreux buts marqués, tu as souvent été considéré comme un Supersub (super remplaçant). N’était-ce pas trop compliqué à vivre ?

« J’ai marqué beaucoup de buts pour le Paris Saint-Germain, là est l’essentiel pour moi. Il est vrai que je n’étais pas souvent titulaire, mais il y avait devant moi un phénomène, un certain Odsonne Edouard qui marquait 20 buts par saison ! Si on lui a décerné le Titi d’Or en 2016, ce n’est pas pour rien… Je suis toujours parti du principe que le meilleur doit jouer. Je n’avais donc aucune frustration à ce sujet. Odsonne est comme mon frère, il n’y a jamais eu la moindre animosité entre nous. Au contraire, on s’est servi de notre concurrence mutuelle pour progresser. Le plus important était que je sois performant pour l’équipe à chaque fois que l’on me donnait l’opportunité de jouer. Peu importe le chemin que j’allais emprunter, j’étais déterminé à l’idée de devenir un footballeur professionnel. »

Pour valider ton cursus de Formation, tu as signé un contrat professionnel avec Paris le 10 août 2018 suite auquel tu as été prêté à Eupen en Belgique. Cette expérience à l’étranger fut elle bénéfique ?

« La signature de mon premier contrat professionnel est un jour que je n’oublierai jamais. Depuis tout petit, j’étais supporter du club. C’est donc un rêve de gosse qui se réalisait ! C’était à la fois une fierté et un accomplissement. Cette étape était le résultat du travail effectué depuis mon entrée au Centre de Préformation, mais également une récompense pour tous les sacrifices consentis, que cela soit les miens mais aussi ceux de mes parents. Quant à mon expérience en Belgique, elle correspondait à mon projet de carrière. Chaque Titi possède sa propre trajectoire. J’avais besoin de sortir de ma zone de confort pour mieux aborder le football des adultes. J’ai pu découvrir une autre manière de jouer au football. Un choix qui s’est avéré positif même si c’était au sein d’un club qui luttait pour son maintien en première division. »

Tous tes potes du Centre de Formation connaissent ton admiration pour Zlatan Ibrahimovic. Emu par l’arrêt récent de sa carrière ?

« Vous êtes sacrément bien informés ! En effet, Zlatan était mon idole de jeunesse. Tout petit, je ne voyais que par lui. Il m’impressionnait par sa taille, son aisance technique et sa vitesse. Etant grand (1m93) et attaquant, je m’inspirais de son jeu lorsque j’étais au Centre de Formation. Pure coïncidence, j’ai pratiqué le Taekwondo tout comme lui, jusqu’à l’âge de 15 ans. Etant un enfant hyperactif, j’avais besoin d’un équilibre. Cette discipline m’a aussi permis de développer ma souplesse et mes appuis. Sur mes réseaux sociaux, j’ai toujours intégré son prénom dans mes pseudos. Malheureusement, j’ai intégré les entraînements du groupe professionnel lorsqu’il a quitté le club. Il a disputé ses meilleures saisons à Paris. Il a été le précurseur de tous ces joueurs qui ont repoussé la limite d’âge en professionnel. Forcément, ça m’a touché qu’il raccroche les crampons, mais il a pris cette décision au sommet de son art ! »

Dorénavant tu évolues au SM Caen en Ligue 2. Quel regard portes-tu sur le joueur que tu es aujourd’hui ?

« Je suis content du petit bout de chemin que j’ai effectué jusqu’à présent. J’aspire à jouer encore plus haut, sans oublier d’où je viens. Je vais donner le meilleur de moi-même car je veux faire partie de l’équipe qui va permettre au SM Caen de retrouver l’élite du football français. Le joueur que je suis a bien grandi et est devenu plus mature après Paris. Quitter mon club formateur n’a pas été simple, mais pour atteindre le plus haut niveau et y perdurer c’est encore plus dur. Je suis passé par le National pour y parvenir, il ne faut donc rien s’interdire. La seule vérité est celle du travail. C’est ce qu’on m’a enseigné à Paris où l’on m’a fait comprendre que l’on n’a pas rien sans rien. »

PROFIL

Date de naissance : 23 janvier 1998
Lieu de naissance : Montfermeil (Seine-Saint-Denis)
Poste : Attaquant

Clubs successifs : La Colombienne (2003 à 2004) - Racing CFF (2004 à 2010) - Paris Saint-Germain (2010 à 2019) – KAS Eupen (2018 à 2019/prêt) – US Avranches (2019 à 2021) – Pau FC (2021 à 2022) – SM Caen (depuis juillet 2022)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de France U19 (2016) – Finaliste de l’UEFA Youth League (2016) - Vice-champion de France U17 (2015) - Vainqueur de la Al Kass International Cup (2015)