Romane Dicko, novice mais ambitieuse

Pour les premiers championnats du monde individuels de sa jeune carrière, la Parisienne va fouler les tatamis de Tashkent avec le statut de tête de série n°1 du tableau des +78kg. Pas de quoi freiner cette offensive dans l’âme.

Depuis le temps qu’elle attendait ce moment… La faute à des blessures ou à la préparation des Jeux olympiques de Tokyo, Romane Dicko avait dû assister en spectatrice aux trois dernières éditions des championnats du monde, après n’y avoir goûté que lors du par équipes mixtes en 2017 à Budapest. « Je n’étais même pas majeure (rires) ! J’en garde d’excellents souvenirs, avec notamment le point de la victoire que je vais chercher en petite finale et les copains qui me portent ensuite. J’ai donc déjà cette petite expérience des mondiaux, et puis j’ai quand même cette médaille olympique dans mon sac aussi ! J’ai goûté à la médaille olympique, je veux désormais croquer dans l’or mondial. Pour y parvenir, je vais me présenter en conquérante, car je sais, notamment au regard de ma dernière saison, que je suis capable d’aller chercher cet or qui obsède chaque compétiteur. »

Romane Dicko (septembre 2022) 4

Préservée par le tirage au sort du fait de sa première place mondiale au 17 juillet dernier (moment retenu par la fédération internationale pour établir les têtes de série de ces championnats du monde, NDLR), la Parisienne devra attendre le combat opposant la Chinoise Xin Su, qui vient d’enchaîner quatre compétitions cet été (troisième au Grand Chelem de Budapest et aux championnats d’Asie, puis victorieuse de l’open asiatique d’Aktau et de la coupe européenne de Coimbra) après quatre ans sans sortie, à l’Américaine Nina Cutro-Kelly, médaillée panaméricaine ces deux dernières saisons et qui s’apprête à disputer ses neuvièmes mondiaux à trente-sept ans. Pas d’inquiétude particulière sur ce premier combat, tandis que se présentera vraisemblablement ensuite la Néerlandaise Marit Kamps, championne du monde juniors l’an passé et troisième au Grand Prix du Portugal et aux Grands Chelems de Tbilissi et Antalya en 2022. De quoi monter en régime avant une demi-finale où les choses sérieuses pourront alors véritablement commencer. Les expérimentées Rochele Nunes, Nihel Cheikh Rouhou ou Kayra Sayit – que Dicko avait dominée pour le bronze olympique à Tokyo – se disputeront certainement la place, à moins que l’autre Française, Julia Tolofua, quatrième mondiale, ne mette tout le monde d’accord pour une demie 100% tricolore. De la densité donc, mais Dicko s’y prépare depuis déjà longtemps. « Notre catégorie fait partie de celles où nombreuses sont les prétendantes crédibles à l’or, analyse-t-elle. Là, en plus, nous sommes à deux ans des Jeux, tout le monde sait que chaque point compte désormais sur la route de Paris. » Une route qu’elle compte bien emprunter dès les prochaines semaines avec le dossard rouge distinctif de championne du monde.

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