Romane Dicko : « C’est le début du vrai travail »

Quelques jours après l’officialisation de sa sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo, et à une grosse centaine de jours de son entrée en lice, Romane Dicko (+78kg) est déjà dans les starting-blocks pour briller au Japon. Elle sait pouvoir compter sur ses entraîneurs du PSG Judo Nicolas Mossion et Laurent Calléja, heureux de pouvoir accompagner la jeune femme vers les sommets.

Quelle a été ta première réaction en apprenant ta sélection pour les Jeux olympiques ?
« Avant l’annonce officielle faite en direct sur les réseaux sociaux de la fédération française, Larbi (Benboudaoud, directeur de la haute performance et sélectionneur) m’a appelée pour me prévenir que j’étais bien dans la liste. Mais ça ne m’a pas empêchée de regarder pour voir mon nom écrit en noir sur blanc ! C’est la concrétisation d’un premier gros bloc de travail de trois ans, car il ne faut pas oublier que ce n’était pas gagné en 2018 lorsque j’ai dû me faire opérer après ma victoire aux championnats d’Europe de Tel-Aviv. Maintenant, c’est le début du vrai travail parce que, désormais, c’est sûr que je fais les Jeux (sourire) ! Ça nous a valu quelques larmes avec mes parents, mais aussi beaucoup d’émotions quand Karim Dahli, mon premier professeur, m’a appelée. Je l’ai chaudement remercié parce que c’est lui qui m’a fait aimer le judo dans son club de Villeneuve-le-Roi, lui qui m’a donné confiance en moi. »

Nous sommes désormais à un peu plus de cent jours du début des Jeux. Es-tu déjà pressée d’y d’être ?
« D’un côté, je suis bien sûr impatiente d’y participer, mais, de l’autre côté, je n’ai pas envie de brûler les étapes. Il y a encore du travail pour pousser tous les curseurs au maximum et perfectionner tout ce qui doit l’être. Je n’ai pas encore eu l’expérience d’une compétition de cette envergure, organisée sur une semaine entière, avec une préparation et une ambiance forcément différentes des autres épreuves. Il faut donc que j’intègre également cette dimension, car je sais que tout se joue sur de petits détails à ce niveau. Il y a aussi des points à aller encore chercher au Grand Chelem de Kazan (5-7 mai) pour m’assurer une place parmi les huit têtes de série de ma catégorie à Tokyo. »

Avec une attention toute particulière sur la Japonaise Akira Sone, championne du monde en titre …
« Effectivement, on travaille beaucoup sur son profil de petite gauchère, que ce soit à l’INSEP ou au club avec Laurent (Calléja). Notre seule confrontation remonte à 2017, en juniors, et nous avons toutes les deux mûries depuis. Cela aurait été bien de l’avoir à nouveau dans les mains avec les Jeux, mais nous avons tout mis en place pour que je ne sois pas surprise si je me retrouve face à elle. Il ne faut pas oublier les autres combattantes non plus, car plus je m’avance sur les compétitions et plus je suis consciente d’être regardée, observée, étudiée. Il ne faudra pas faire la moindre erreur si je veux aller loin au Japon. »

Romane Dicko (entrainement février 2020) 2

Nicolas Mossion (responsable du haut niveau au PSG Judo) : « Un très bel exemple à suivre pour tout le groupe »

« Au club, nous sommes forcément heureux de la sélection olympique de Romane car il s’agit de la première pour le PSG Judo depuis le retour de la section en 2017. Cela valide l’équilibre trouvé entre Romane, l’encadrement national et le club depuis son arrivée l’été dernier. Tous ensemble, nous avons su créer l’environnement idéal pour que tout soit en place pour aller chercher la plus belle des médailles cet été. C’est aussi très positif pour tout le groupe, qui possède sous les yeux un très bel exemple à suivre, que ce soit en termes d’investissement, d’écoute et de confiance. C’est un vrai régal d’entraîner Romane, qui est brillante, intelligente et hyper sérieuse. C’est une somme d’ingrédients qui font qu’elle n’en est pas arrivée là par hasard. »

Laurent Calléja (entraîneur du groupe élite du PSG Judo) : « Qu’elle laisse parler son cœur »

« En 2016, Romane avait pour objectif de disputer les Jeux olympiques de Paris en 2024, mais elle a su gagner du temps pour être déjà de la partie cet été à Tokyo. C’est extrêmement satisfaisant. Maintenant, il faut la préparer pour cette journée pas comme les autres, avec des objectifs très précis d’ici là afin qu’elle possède toutes les solutions techniques pour se présenter avec le moins d’appréhension sur les tapis japonais. Depuis quelques mois, Romane sait qu’elle peut gagner toutes les compétitions, tant elle est capable de déclencher ses attaques dans de très nombreuses directions. Nous allons mettre l’accent sur tous ses points forts, et faire en sorte de préserver sa santé physique. Et le jour J, il faudra simplement qu’elle laisse parler son cœur, afin d’appliquer tout ce qu’elle sait faire pour n’avoir aucun regret en fin de journée. »