Première réussie pour Teddy Riner

Il n’avait plus combattu depuis le 11 novembre 2017, jour de son dixième titre planétaire obtenu à Marrakech lors des championnats du monde toutes catégories. Ce dimanche, Teddy Riner faisait donc sa rentrée sur le circuit international lors du Grand Prix du Canada, à Montréal. Un retour gagnant pour le double champion olympique du PSG Judo.

Sa présence, lors de l’ultime journée de ce premier Grand Prix de Montréal, était un événement dans le monde du judo français et mondial. En effet, lorsqu’il monta sur le tatami central pour affronter l’Américain Tadehara lors de son premier combat, les « Teddy ! Teddy ! » montèrent très vite dans les travées de la Maurice-Richard Arena. Un adversaire modeste (l’Américain pointe à la 72e place mondiale), que le Parisien domine rapidement sur un sasae-tsuri-komi-ashi (blocage du pied en pêchant). Une bonne mise en train qui l’envoyait en quart de finale, où le niveau montait d’un cran avec le Roumain Simionescu, troisième du Grand Chelem d’Azerbaïdjan début mai et dix-huitième au classement mondial. Gêné au départ par ce combattant qui l’empêchait de poser sa main droite au col, le double champion olympique tricolore se montrait patient, pour finalement trouver la solution sur harai-goshi (balayage par la hanche).

La demi-finale s’annonçait comme le premier vrai test de la journée. Et elle le fut ! En effet, Teddy Riner y retrouvait le Tchèque Krpalek, champion d’Europe des lourds en 2018 mais aussi vainqueur des Jeux olympiques de Rio en -100kg. En clair, un duel de champions olympiques – deux dossards dorés face-à-face, un phénomène rare – pour un combat âpre lors duquel le Tchèque était le premier en action avec ses attaques de jambe et des initiatives au sol. Tentant de trouver la faille sur son uchi-mata (fauchage par l’intérieur de la cuisse), le Français trouvait finalement la solution, après deux minutes de golden score, à nouveau sur harai-goshi. Direction la finale donc, pour y retrouver son ultime adversaire des Jeux de Rio, le Japonais Harasawa. Une finale attendue, excitante et qui a tenu toutes ses promesses au niveau de l’intensité.

Sanctionné de deux pénalités comme son adversaire, le combattant parisien forçait la décision, à nouveau en mort subite, sur un o-soto-gari (grand fauchage extérieur) compté waza-ari (avantage décisif). Un superbe combat qui clôt une journée en forme de come-back victorieux pour Teddy Riner, revenu comme il est parti 603 jours plus tôt, en immense champion.