Ophélie Vellozzi : « Être prête dès la première compétition »

Championne de France juniors 2020 en -57kg, Ophélie Vellozzi attendait avec impatience l’autorisation de la reprise des sports de contact début juillet. Depuis, elle travaille d’arrache-pied, focalisée sur les grands rendez-vous juniors à venir.

Comment as-tu vécu cette longue période sans judo, inédite pour beaucoup ?
J’étais sur une bonne dynamique, avec mon premier titre national décroché en juniors fin février, qui venait confirmer ma médaille de bronze aux championnats de France seniors première division en novembre dernier à Amiens, et ce confinement m’a stoppée net dans ma lancée. Mais avec les préparations physiques du PSG et celles de l’INSEP, je n’ai pas eu de quoi m’ennuyer. Une période sans judo dont j’ai aussi profité pour travailler musculairement, au niveau de mes jambes, et autour de la proprioception. Après, je ne le cache pas, j’étais très heureuse de remettre le judogi sur le stage organisé par le club à Morillon. Cela m’a permis de me remettre dans le bain, dans un cadre génial et avec un accueil vraiment top ! C’était dur mais cela a tellement plu au groupe que l’on a demandé à Nicolas (Mossion, responsable du haut niveau) de refaire un stage de ce style l’année prochaine. Après, c’était reparti avec le premier stage national d’été à Montpellier (organisé du 15 au 24 juillet, NDLR).

Au contact des meilleures combattantes françaises…
Oui, j’ai par exemple pu faire randori (combat d’entraînement) avec Clarisse Agbegnenou (vice championne olympique 2016 et quadruple championne du monde en -63kg), et ça a été peu compliqué (sourire) ! Impossible de poser les mains… En plus, je suis une -57kg plutôt légère pour la catégorie, donc la différence d’impact physique était très nette. J’ai aussi fait avec Hélène Receveaux (médaillée de bronze des championnats du monde 2017 en -57kg) que j’ai réussi à faire tomber. J’ai alterné les partenaires entre les juniors et les seniors qui ont une puissance physique et une expérience évidemment supérieures, pour travailler mes déplacements, mes attaques, essayer de nouvelles choses. Au niveau « cardio », tout était OK, les sensations physiques sont de retour.

Avec le flou qui règne sur la suite de la saison, dans quel état d’esprit es-tu ?
Dans ma tête, les choses sont claires. Je me prépare comme si les compétitions allaient avoir bien lieu. Je veux être prête si c’est le cas. Voilà pourquoi, même si nous en repos avant le second stage national (du 17 au 26 août à Soustons), je continue à faire un peu de musculation du bas du corps et de la proprioception. J’ai trois objectifs pour cette fin d’année : les championnats d’Europe (11-13 octobre à Porec en Croatie) et du monde (reportés à une date encore inconnue) juniors ainsi que les championnats de France seniors (les 28 et 29 novembre à Villebon-sur-Yvette). Je veux faire ma place chez les seniors dès que possible. L’année dernière, je finis en bronze. Cette année, je veux encore monter des marches sur le podium. Je suis très déterminée.

Tu attaques par la même occasion ta deuxième saison au PSG Judo. Comment te sens-tu au club ?
Cela peut paraître un peu bête mais, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est de dire que je m’y sens bien ! Sans doute parce que cela n’allait pas trop dans mon club précédent. Là, j’ai trouvé plusieurs choses : un vrai groupe, soudé, avec de vrais moments de partage, de complicité, de cohésion. Avec les copains et copines du groupe, on se voit tous à l’INSEP. Sans oublier l’entraînement au club le mercredi après-midi, les stages entre nous, comme ceux organisés avant les championnats de France seniors ou dernièrement en Haute-Savoie, qui sont des moments qui permettent de créer de la solidarité, des liens plus forts. Des moments que j’adore !
Il y a aussi Nicolas et Julien (Boussuge, entraîneur haut niveau du club) qui m’ont permis de me faire évoluer en tant que judokate, aussi bien sur le plan technique que mental ou tactique. Je pense que c’est d’ailleurs sur ce point que j’ai le plus progressé : sur la gestion de mes combats – j’avais tendance à vouloir gagner trop vite – et plus globalement de ma compétition. Des petits détails qui, mis bout à bout, font la différence : mon alimentation pendant la compétition, ne pas être impatiente lorsque je suis appelée en chambre d’appel sur les tournois internationaux, etc.

Que retiens-tu de cette première année ?
Je vais retenir trois beaux souvenirs de cette saison. En premier lieu, ma médaille de bronze aux France seniors à Amiens. Pourtant, je me souviens que je n’avais pas de bonnes sensations sur la journée. Je me suis donc focalisée sur mon schéma et j’ai essayé de rester concentrée du début à la fin. Et puis Nicolas a été derrière moi toute la journée pour me rassurer.
Le deuxième moment, c’est le titre national par équipes juniors, une sensation totalement différente. Ce jour-là, je n’ai pas combattu dans ma catégorie habituelle mais en -63kg. Ce que je retiens ? L’état d’esprit collectif. On s’est arraché les unes pour les autres. Enfin, il y a bien sûr mon titre juniors en individuel. Mon premier titre national, l’année ou jamais puisque j’étais dans ma troisième année de juniors. Cette fois, j’ai eu de bonnes sensations. Plein de gens autour de moi, après cette victoire, m’ont dit que je m’étais « baladée » sur la journée. Je n’ai pas eu cette impression même si, c’est vrai, j’ai gagné tous mes combats avant les quatre minutes du temps réglementaire (sourire).