Nicolas Gaudier : « Paris a été une magnifique aventure »

Nicolas, le Paris Saint-Germain vient prendre de tes nouvelles, que deviens-tu ?

« Je suis tout d’abord très touché par cette attention. Voir que le club ne m’a pas oublié est à la fois surprenant et surtout émouvant. Dix ans à Paris, ça marque un homme pour toujours ! J’ai passé un tiers de ma vie sous le maillot rouge et bleu, mon cœur palpite forcément à l’instant où je suis amené à vous répondre. J’habite à Poissy et je suis père de trois enfants. Je ne suis pas une journée sans voir le futur Centre d’Entraînement prendre forme, ce qui ravive en moi de nombreux souvenirs lorsque je le contemple. Sur le plan professionnel, je suis éducateur sportif diplômé. J’interviens dans différentes mairies, des écoles élémentaires et des salles de sport. En parallèle, je suis éducateur de football au club du Pecq. J’ai toujours eu cette fibre en moi, celle de vouloir transmettre aux enfants de bonnes valeurs, comme ce fut le cas pour moi lors de mon cursus de formation à Paris. »

La très grande majorité des anciens Titis parlent du club comme d’une véritable famille. Sentiment partagé ?

« Complètement ! Je n’ai d’ailleurs jamais regretté le choix de devenir interne au Centre de Préformation puis au Centre de Formation. Bien que j’habitais à Cergy, j’avais tout fait pour convaincre mes parents d’être hébergé sur place. Je voulais soulager ma famille car nous étions plusieurs enfants à nourrir, mais je voulais surtout vivre pleinement ma formation. Je savais que j’allais prendre part à une magnifique aventure que beaucoup d’autres jeunes footballeurs auraient aimé vivre, il était donc hors de question de manquer le moindre moment passé sur et en dehors du terrain avec mes coéquipiers. Il régnait une excellente ambiance, chacun était respectueux de l’autre. Nos encadrants savaient nous mettre dans les meilleures conditions possibles pour que l’on se sente comme à la maison ! Tellement de bons souvenirs ! Je suis encore en contact avec beaucoup de mes anciens coéquipiers, preuve que les liens tissés lors de notre adolescence sont très forts. »

Cette harmonie rayonnait elle également sur le terrain ?

« Si l’on additionne le nombre de victoires, il faut croire que oui ! Il nous a juste manqué un titre à l’échelon national. Pourtant nos aînés nous avaient montrés la voie à suivre avec leur titre de champion de France U18 décroché en 2006. J’ai quand même vécu de très grands moments sur la pelouse, notamment lorsque j’ai été élu parmi les meilleurs joueurs du tournoi U13 organisé au Camp des Loges par le Paris Saint-Germain. Entendre mon nom scandé par le speaker fut difficile à réaliser sur le moment pour le petit bonhomme que j’étais ! Quand on m’a remis le trophée sur le podium, j’ai vraiment compris que j’avais le potentiel pour espérer devenir footballeur professionnel. Ce jour-là est gravé en moi car les récompenses individuelles sont tellement rares dans ce sport. »

Quel type de joueur étais-tu pour ceux qui ne t’ont jamais vu jouer ?

« Lors de mes premières années, j’étais plutôt sur le flanc droit de la défense. À Paris, on m’a repositionné dans l’axe. J’étais un joueur agressif dans les duels, parfois de trop ! Je possédais un bon jeu de tête. J’aimais beaucoup réaliser de longues passes, surtout que j’avais une grosse frappe de balle. Il m’est arrivé de marquer plusieurs buts du milieu de terrain ! »

Un profil qui a plu aux sélectionneurs des Équipes de France de jeunes !

« Effectivement, j’ai eu cette chance de porter le maillot bleu frappé du coq sur le cœur. Impossible d’oublier la première fois où l’on m’a remis ma première tunique. En plus, j’avais fêté mon anniversaire lors de ce rassemblement. Représenter mon pays fût une émotion indescriptible. C’était très beau à vivre, car je représentais également mon club parmi les meilleurs joueurs nés la même année que moi. J’avais l’impression d’être en mission et qu’il était important de faire très bonne figure car c’était aussi une récompense pour tous mes entraîneurs. C’était une étape supplémentaire vers la conquête de mon rêve. »

Malgré une progression constante, tu n’as malheureusement pas réalisé ton rêve...

« Je n’ai pas su me montrer suffisamment patient. C’est tout simplement de ma faute. J’étais pourtant sérieux en ce qui concerne la diététique, le sommeil, les soins, le respect envers mes coéquipiers et mes entraîneurs. J’ai subi quelques blessures mais pas au point de remettre tout en cause. La vraie raison est mentale. Quand je suis devenu international, j’estimais avoir acquis un certain statut. Je voulais que le club me montre son intérêt mais ça n’allait pas assez vite pour moi. Je pensais que l’herbe était plus verte ailleurs, j’ai donc voulu partir mais sans réellement partir. Au final, ca s’est terminé ainsi. J’ai rebondi à Dijon, mais je n’ai finalement pas réussi à atteindre mon objectif. Je n’ai aucune animosité envers quiconque. On obtient ce que l’on mérite, c’est que je n’étais pas fait pour évoluer au plus haut niveau. J’ai ensuite entretenu mes ambitions en évoluant en N2 et en N3, mais le physique suivait de moins en moins. Mon corps m’a dit stop. Le retour à la réalité fut compliqué, car je ne savais pas qu’il y avait une vie en dehors du football. Heureusement, ma famille et mes amis d’enfance m’ont permis de ne pas lâcher. Quand il a fallu opter pour une reconversion, mon choix était vite fait : devenir éducateur sportif comme tous ceux qui m’ont transmis de bonnes valeurs tout au long de ma jeunesse ! J’en profite pour tous les remercier du fond du cœur. »

PROFIL :

Date de naissance : 27 février 1989
Lieu de naissance : Pontoise (Val-d’Oise)
Poste : défenseur

Clubs successifs : AHCN Cergy (1994 à 1995), Osny FC (1995 à 1997), Paris Saint-Germain (1997 à 2007), Dijon FCO (2007 à 2008), Montluçon Football (2008 à 2010), SO Châtellerault (2011 à 2012), FC Versailles 78 (2013 à 2016), Conflans FC (2016 à 2018), Houilles AC (2018 à 2019), Cergy Pontoise FC (2019 à 2020)
Équipe de France : U16 (5 sélections), U17 (5 sélections)

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