Mickaël Paupin : « Paris compte beaucoup pour moi ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction Saint-Germain-en-Laye, non loin du centre d’entraînement, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Mickaël Paupin (génération 1991), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Mickaël, les U19 Nationaux du Paris Saint-Germain vont disputer dimanche prochain la demi-finale du championnat de France face à l’Olympique de Marseille. Quels souvenirs gardes-tu des deux phases finales que tu avais disputées ?

« Des bons et des moins bons. En 2009, nous avions perdu la finale face à l’OM en U16. Perdre le match ultime c’est dur, mais face à cet adversaire c’est encore plus difficile à encaisser. J’avais été élu meilleur joueur de la phase finale, pas suffisant pour contenir ma peine, d’autant plus que j’avais perdu mon papa un an jour pour jour auparavant. Tous mes coéquipiers ainsi que le coach Jean-Luc Vasseur m’avaient beaucoup soutenu tout au long de la saison. Cette défaite fut en quelque sorte bénéfique pour la finale disputée l’année suivante contre Monaco en U19. Il était hors de question de repartir sans le trophée. David Bechkoura a su tirer le maximum d’un groupe pourtant très jeune. Une belle revanche prise devant nos familles et les supporters du PSG qui avaient fait le déplacement à Orléans. Cela faisait plusieurs saisons que le Centre de Formation n’avaient pas remporté de titre, nous avions à cœur de laisser une trace de notre passage ! Etre champion de France avec ses potes, il n’y a rien de plus beau. Je le souhaite aux Titis actuels ! Croyez en votre potentiel ! »

Comment ta personnalité a-t-elle évolué au cours de ton cursus de formation ?

« Avant mon arrivée à Paris, j’étais une personne plutôt réservée, voire timide. Au Centre de Préformation, je me suis ouvert aux autres. Il régnait une parfaite cohésion au sein du groupe U13 encadré par Morad Mouhoubi. Petit à petit, mon équipe est devenue comme une seconde famille. Je ne me souviens pas avoir eu le moindre problème. C’est avec le sourire que je me rendais chaque jour sur le terrain et à l’école. Je me sentais bien dans ma vie de tous les jours. Etant un combattant dans l’âme, j’ai toujours tout donné pour le groupe mais aussi pour ce maillot qui comptait plus que tout pour moi. »

Ton passage au Centre de Formation a pourtant failli ne pas se réaliser…

« Malgré une très bonne saison effectuée avec les U14 Fédéraux du Centre de Préformation dirigés par Cédric Cattenoy, j’ai connu quelques soucis avec ma lente croissance. Le staff n’était vraiment pas certain de pouvoir me conserver à cause de cela. J’ai donc subi des tests osseux afin de réaliser une projection sur les années à venir. Finalement, ils m’ont gardé. Quel soulagement ! Je suis devenu interne pour la première fois en intégrant le Centre de Formation. J’ai écouté les conseils de mes entraîneurs en adoptant une bonne hygiène de vie au quotidien. Je savais que j’avais une immense chance de pouvoir porter le maillot de Paris ! On a vécu de très grands moments comme évoqué précédemment. »

Tu as également eu l’occasion de t’entraîner avec le groupe professionnel. Magnifique ?

« Etant titulaire avec l’équipe réserve en N2 (ex-CFA), il m’est arrivé de m’entraîner avec les pros, notamment lors des trêves internationales. Le joueur phare de mon époque était le Brésilien Nenê. Sa technique était époustouflante ! Un joueur comme Mathieu Bodmer m’avait également impressionné. Mon intégration avait été facilitée par Mamadou Sakho, issu lui aussi du Centre de Formation. Il me donnait beaucoup de conseils. Il me répétait sans cesse qu’il ne fallait surtout pas avoir peur de montrer mes qualités. Lors des premières séances, j’étais un peu intimidé. Quel Titi ne l’a pas été ! »

Tu as été laissé libre en 2011. Comment as-tu rebondi par la suite ?

« A notre époque, il était très difficile de signer un contrat professionnel. Pour preuve, aucun joueur de la génération 1991 n’a atteint cet objectif (ndlr : Kévin Rimane y est parvenu lors de son retour au club en 2014). Pourtant, on jouait chaque année le haut du tableau chez les jeunes. Lorsque j’ai été laissé libre, je ne me suis pas effondré car j’avais suffisamment la tête sur les épaules pour comprendre que le monde ne s’arrêtait pas de tourner. Le plus difficile n’était pas le fait de quitter le Paris Saint-Germain, mais plutôt la quête d’un nouveau club. Quand on est habitué à évoluer dans un certain confort, on espère retrouver ce cadre par la suite. Je n’avais pas d’agent, j’ai dû me débrouiller tout seul pour trouver un club. Jean-Luc Vasseur, mon formateur en U16, m’a permis de réaliser un essai à l’US Créteil (N1) où il avait été nommé coach. Malheureusement, je me suis fait une double entorse de la cheville. Quand le train passe une fois… J’ai connu une année blanche lors de laquelle je me suis entraîné avec l’Entente Sannois Saint-Gratien. Je me suis refait une santé et j’ai rejoint le club de Chartres en N3, dirigé par le regretté Manu Abreu (ancien joueur du Paris Saint-Germain, de 1983 à 1984). »

Tu ne joues plus en compétition depuis l’été 2021. As-tu pris ta retraite sportive ?

« La fin n’a pas encore sonné ! Je me suis blessé pendant la crise sanitaire lorsque j’évoluais à Fleury en N2. Je n’ai pas pu réaliser ma rééducation comme je le souhaitais, à cause des différents confinements. Je me suis fait opérer à deux reprises du ligament rotulien. La reprise a été difficile. Voilà pourquoi j’ai pris le temps de me préparer physiquement avant de retrouver le terrain. J’espère trouver un projet sportif l’été prochain, afin d’entretenir ma passion pour le football. Les blessures sont derrière moi, je suis dorénavant opérationnel ! »

Quelle est ton actualité professionnelle ?

« Je travaille pour le Groupe Vauban Automobiles à Saint-Germain-en-Laye où je suis metteur en main de véhicule. Ma principale mission est de procéder aux contrôles et aux dernières étapes de la préparation du véhicule avant de le remettre au client. Je fais également du convoyage. J’ai toujours été un grand passionné du monde de l’automobile. N’étant pas footballeur professionnel, il m’était obligatoire de trouver du travail. Le hasard fait que je prends tous les jours le chemin du Camp des Loges pour me rendre à la concession. Je ne suis donc pas prêt d’oublier mes années en Rouge et Bleu. »

Avant que l’on se quitte, quel message aimerais-tu transmettre à ton papa ?

« Je lui dirais : merci pour tout papa ! Il a fait de moi l’homme que je suis devenu. Il m’a transmis de belles valeurs et m’a appris à ne jamais renoncer. Et dans un second temps, je lui demanderais pardon car je n’ai pas réalisé mon rêve de devenir footballeur professionnel. Il avait fait tellement de sacrifices pour m’aider à y parvenir. Il m’a tant encouragé pour atteindre le plus haut niveau possible. J’espérais vraiment le rendre très fier de moi. Voilà pourquoi je reste un fidèle supporter du club. Quand j’encourage l’équipe, j’ai l’impression qu’il est toujours à mes côtés. Paris, c’est à vie. Titi pour toujours ! »

PROFIL

Date de naissance : 14 juin 1991
Lieu de naissance : Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise)
Poste : Défenseur
Clubs successifs : Montigny-lès-Cormeilles FO (1998 à 2004) - Paris Saint-Germain (2004 à 2011) - Chartres Football (2012 à 2014) – AC Boulogne-Billancourt (2015 à 2019) – FC Fleury 91 (2019 à 2021)
Palmarès : Vice-champion de France U16 (2009) Champion de France U19 (2010)