Martin Mimoun : « Porter le maillot de Paris rend plus fort ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de Martin Mimoun (génération 1992), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Martin, pourquoi as-tu choisi de rejoindre le Paris Saint-Germain en 2008 après avoir fréquenté l'INF Clairefontaine ?

« Le Paris Saint-Germain via sa cellule de recrutement m'a suivi tout au long de mon cursus de Préformation à l'INF. Le projet du club m'a beaucoup plu car de nombreux Titis évoluaient au sein de l'équipe professionnelle : Sakho, Ngog, Ngoyi, Arnaud, Mulumbu, Chantôme, Mabiala, Sankharé. C'était le meilleur des arguments pour me convaincre de rejoindre Paris. La proximité géographique a également beaucoup pesé, car j'avais la possibilité de rentrer chez mes parents chaque week-end. Avant même de rejoindre officiellement le Centre de Formation, j'avais eu la possibilité de participer à des tournois avec mes futurs partenaires, ce qui avait accéléré mon intégration. Le club m'avait également invité à assister à des matchs au Parc des Princes, comme le tout dernier de Pedro Miguel Pauleta ! Un beau moment à vivre pour le gosse que j'étais, car ça m'avait donné encore plus l'envie de fouler cette pelouse si mythique ! »

Te souviens-tu de tes débuts sur le terrain avec le maillot Rouge et Bleu ?

« Mon adaptation avec les U16 Nationaux fut très rapide sous la coupe de Jean-Luc Vasseur puisque je connaissais déjà mes coéquipiers. Je n'ai pas perdu de temps pour inscrire des buts et faire des passes décisives. Ma progression fut fulgurante au point d'intégrer à mi-saison les U18 Nationaux. Alors que tout allait bien, je me suis malheureusement blessé lors d'un entraînement au mois de mars, en subissant une rupture du ligament externe au genou. Grâce au staff médical, j'ai pu retrouver toutes mes capacités mais pas à temps pour participer à la phase finale avec les U16. Forcément, cette épreuve fut compliquée à vivre sur le moment, mais avec le recul elle m'a rendu plus fort pour affronter la suite de mon apprentissage. »

Conserves-tu malgré tout de belles images de tes deux années passées au club ?

« Bien sûr, beaucoup de belles images ! Je vais peut-être vous étonner, mais je dirais déjà le fait d'avoir obtenu mon baccalauréat ES. Nous étions seulement deux élèves en classe, avec mon ami James Chalk. C'était important pour mes parents et moi-même d'avoir de bons résultats sur le plan scolaire au cas où je n'atteindrais pas le plus haut niveau. Sportivement, je vais citer le titre de champion de France U19 en 2010, même si là encore je n'ai pas pu prendre part à la phase finale. J'ai également adoré m'entraîner avec l'équipe réserve qui évoluait en CFA à l'époque car je voyais cette équipe comme une sorte de vitrine du Centre de Formation. Je n'oublierai jamais mon but inscrit sur un coup-franc direct face à Versailles en coupe Gambardella. Je venais juste d'entrer en jeu, les joueurs cadres de l'équipe m'ont dit de tenter ma chance ! J'ai envoyé un missile en pleine lucarne, j'étais sur un nuage ! Je me souviens également du tournoi disputé à Cannes lors duquel nous avions brillé avec les U17 Nationaux. Mais ce que je retiens surtout, c'est que nous remportions quasiment tous nos matchs. Nous avions une grande confiance les uns envers les autres ce qui nous donnait souvent l'impression d'avoir déjà gagné nos matchs avant même de fouler la pelouse ! Porter le maillot de Paris rend plus fort. »

Dans quels domaines as-tu vraiment progressé d'un point de vue sportif ?

« Avant même de signer à Paris, j'étais un compétiteur dans l'âme. Paris n'a fait qu'amplifier cet état d'esprit ! A chaque début de saison, l'objectif était clairement d'atteindre la phase finale du championnat de France de notre catégorie d'âge. Etant un joueur offensif, les entraîneurs m'ont appris à défendre et de ce fait à muscler mon jeu. A la base, j'étais un meneur de jeu, un vrai numéro 10 à l'ancienne. Pour me faire passer le message, ils m'ont parfois fait jouer défenseur latéral gauche ! J'ai ainsi pu élargir ma palette technique et tactique, mais surtout athlétique car je devais aller au duel, chose que je ne faisais pas à mon arrivée au club. Au fil des mois, j'ai gagné en intelligence dans le placement, les déplacements et surtout le replacement. »

Quel bilan tires-tu de tes deux années passées à Paris ?

« Il est positif ! Je n'ai aucun regret car ce fut une bonne expérience. Le regret aurait été de ne pas la vivre ! Encore aujourd'hui, les supporters des jeunes du PSG me parlent de mon passage au club. Partout où j'ai pu jouer par la suite, on m'a posé des tonnes de questions sur le club. Avec mes anciens coéquipiers, nous sommes toujours restés en contact. Nous sommes liés pour la vie ! Rien que pour cela, je suis très heureux d'avoir joué pour Paris. Bien évidemment, j'aurais pu faire mieux, mais je sais aussi que si j'ai pu devenir footballeur professionnel par la suite, c'est que mon passage à Paris m'a grandement servi pour grandir sur tous les aspects. »

Etant issue d'une famille de grands sportifs reconnus, avais-tu une pression particulière à l'idée de devenir footballeur professionnel ?

« En effet, mon papa a notamment été pro au Stade Lavallois et mon grand-père (Michel Le Milinaire) a été un entraîneur emblématique également dans ce club. Quant à mon grand-oncle (Alain Mimoun), il a été champion olympique du marathon ! Mais toutes leurs performances dataient bien avant que je sois en âge de comprendre qu'ils avaient réussi de grandes performances sportives. Je n'ai donc jamais été empreint d'une quelconque pression quant au fait de faire aussi bien qu'eux. Tout comme, je n'ai jamais bénéficié de passe-droit pour franchir les étapes dans ma carrière sportive. Mes parents ont toujours été bienveillants avec moi et m'ont accompagné du mieux possible pour essayer de réaliser mes rêves. Ils ne souhaitaient que mon bonheur au contact du ballon tout en ayant de bons résultats à l'école. »

A 31 ans passés, quelle est ton actualité footballistique ?

« J'ai complètement arrêté le football pendant la crise sanitaire fin 2020. Certaines mauvaises expériences m'ont lassé mentalement. J'ai ressenti le besoin de me poser pour de bon auprès des miens, de stopper tous les déplacements et les déménagements qu'imposent le métier de footballeur. J'ai fait une sorte d'overdose du foot ! J'ai opté pour une voie professionnelle totalement différente puisque j'occupe le poste de conseiller bancaire. Je n'exclus pas pour autant un retour dans le monde du ballon rond. Après avoir fréquenté un centre de Préformation puis un centre de Formation et enfin avoir joué une dizaine d'année en pro, la suite logique serait d'endosser la panoplie d'éducateur pour partager ce que l'on m'a transmis. J'ai en moi ce besoin de délivrer aux plus jeunes de bons conseils pour les aider à mieux appréhender leur future carrière. Pour preuve, la maîtresse de mon petit garçon m'a demandé d'échanger avec sa classe pour leur faire part de mon expérience. Un moment vraiment plaisant et enrichissant. Dans l'immédiat, je profite des premiers ballons tapés par mon fiston qui fréquente la PSG Academy ! Rouge et Bleu de père en fils ! »

PROFIL

Date de naissance : 11 juin 1992
Lieu de naissance : Compiègne (Oise)
Poste : milieu de terrain

Clubs successifs : AFC Compiègne (1997 à 2006), INF Clairefontaine (2005 à 2008), Olympique Saint-Quentin (2005 à 2006), Paris Saint-Germain (2008 à 2010), Stade Lavallois (2012 à 2015), US Quevilly (2013/prêt), Olimpija Ljubjana (2015 à 2016), US Créteil (2016 à 2017), SC Bastia (2017), Paris FC (2017 à 2018), Politehnica Iasi (2018 à 2019), RE Virton (2019), Les Herbiers VF (2019 à 2020), FC Villefranche (2020)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de France U19 (2010)

Equipe de France : U16 (10 sélections, 2 buts)