Mario Mongelli : « Mon apprentissage du football a véritablement débuté à Paris ! »
Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l'Essonne, à Morangis, pour prendre des nouvelles de Mario Mongelli (génération 1958), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.
Mario, peux-tu nous décrire ton parcours qui t'a mené sous le maillot rouge et bleu ?
« J'ai commencé le football très tard puisque j'ai signé à seulement 14 ans ma première licence pour le FC Morangis-Chilly en catégorie minimes, puis en cadets et juniors en 1976. Cette saison-là justement, nous avons réalisé un bon parcours en Coupe Gambardella. Nous sommes parvenus à sortir de la ligue Paris et jouer contre Saint-Etienne que nous avons battu à Geoffroy-Guichard en lever de rideau d'un Saint-Etienne-OM. Ce soir-là, j'ai marqué deux buts et nous l'avons emporté 2-1. A partir de là, j'ai été contacté par Pierre Garonnaire le recruteur de Saint-Etienne et René Baule, son homologue du Centre de Formation du PSG. J'ai choisi Paris pour deux raisons. Premièrement parce que je suis Parisien et que je vivais en Ile-de-France. Mais aussi parce que je connaissais bien Jean-Marc Pilorget qui est lui aussi sorti de Morangis. Il était au PSG depuis déjà un an et m'avait vanté les mérites de ce club. »
Te souviens-tu de tes premiers pas au club ?
« Je suis arrivé au PSG pour la saison 1977-78 en tant que stagiaire professionnel avec l'équipe réserve en D3 Nationale. Nous avions un groupe fantastique avec les Tanasi, Merelle, Jean, Lemoult, Toffolo, les frères Brisson ou encore Luis Fernandez. Cette saison-là, nous terminons 4e sous la direction de Pierre Alonzo. J'avais mon propre appartement et je venais prendre mes repas avec mes coéquipiers dans l'ancien Centre de Formation situé avenue Foch à Saint-Germain-en-Laye. »
Ta première année au club fut ponctuée par une finale de la Coupe Gambardella !
« Malheureusement perdue avec les juniors contre l'INF Vichy (défaite 3-1). Le match s'était disputé à Sainte-Sigolène au sud de Saint-Etienne, contrairement aux précédentes éditions organisées à Paris. Cette finale avait été délocalisée et décalée d'une semaine à cause d'un évènement lié aux Bleus pour leur participation au Mondial en Argentine. Le staff nous avait laissé une semaine de repos, grosse erreur... Le futur parisien Alain Couriol (1983-1989) ne nous a pas fait de cadeau à l'image de son doublé, alors que nous menions pourtant au score. Nous n'avions pas mis tous les ingrédients avant et pendant le match pour espérer mieux. Dommage, car j'aurais tant aimé soulever le premier trophée remporté par une équipe issue du Centre de Formation. »
Puis vînt le jour où tu as de nouveau affronté les Verts, mais cette-fois ci en D1 !
« La saison suivante, je suis reparti avec l'équipe réserve, mais en cours de saison, l'entraîneur de la première, Velibor Vasovic a voulu sanctionner les attaquants titulaires, à savoir Mustapha Dahleb et Carlos Bianchi après une série de deux défaites. Je venais dans le même temps de marquer le but de la victoire en réserve contre Saint-Quentin (1-0), il a donc décidé de m'appeler, ainsi que Bernard Bureau pour jouer avec l'équipe première. Il nous a bien précisé que cela allait être dur pour nous puisque le match en question était contre Saint-Etienne, mais qu'il nous sélectionnerait aussi pour les trois ou quatre matches suivants, le temps de faire nos preuves. Bien qu'étant ailier gauche, j'ai eu l'impression de jouer défenseur latéral toute la rencontre tellement la pression était forte. Gérard Janvion m'a rendu fou ! Nous avons perdu 4-1 à Geoffroy-Guichard et la semaine suivante en Coupe de France contre la Roche-sur-Yon il ne m'a pas rappelé, il ne m'a d'ailleurs jamais rappelé. Ce fut mon seul match officiel avec l'équipe première, celui qui m'a permis de devenir le 99e joueur de l'histoire du club ! Et ça, j'en suis très fier ! »
Malgré une seconde saison pleine disputée avec la réserve du Paris Saint-Germain, tu as été laissé libre par le club...
« C'était juste après le départ de Daniel Hechter au profit de Francis Borelli. Dans ce contexte instable, tous les joueurs en fin de contrat n'ont pas été conservés. Il y avait Philippe Jean, Bernard Moraly, Franck Tanasi et moi-même. Nous avons tous les quatre signés au Paris FC en deuxième division. Sur mon passage au PSG, je n'ai pas trop de regrets. J'ai vécu deux grandes saisons avec des gens formidables. Je regrette simplement de ne pas avoir pu jouer ces fameux trois ou quatre matches avec l'équipe première. Mais très franchement, je n'aurai jamais pu devenir titulaire au PSG ni même en première division d'ailleurs. J'avais un bon pied droit, je dribblais plutôt bien, j'étais assez technique, j'allais vite mais mon pied gauche n'était pas assez bon pour jouer en première division, et puis le poste d'attaquant demande beaucoup. J'aurais pu jouer quelques matches mais il faut dire que la concurrence avec Dahleb et Bianchi était plus que difficile pour le jeune joueur que j'étais. Et même si je faisais de bons matches avec la réserve, c'était plus souvent mon coéquipier Hervé Porquet qui était appelé avec les pros. »
Bien qu'arrivé sur le tard au Centre de Formation, te considères-tu comme un 'vrai' Titi du PSG ?
« Et comment ! Paris a fait de moi un autre joueur et un autre homme. Mon apprentissage du football a véritablement débuté au PSG. Sans dénigrer mon ancien club, tout a changé pour moi en revêtant ce maillot mythique. Les entraînements, la tactique, le niveau des joueurs, l'alimentation... Ce fut un réel tremplin pour découvrir le monde pro. Si je n'avais pas vécu cette expérience, je n'aurais jamais pu atteindre le plus haut niveau et encore moins jouer avec de très grands joueurs. Et puis j'y ai construit de belles amitiés avec certains de mes coéquipiers. Ces deux années ont fait de moi un Titi pour la vie. C'est toujours avec une certaine impatience que j'attends le rassemblement annuel des anciens formés au club organisé par l'association des Titis du PSG. Les retrouvailles sont toujours pleines d'émotions et de bons souvenirs. Et je reste bien évidemment un supporter à vie de Paris. Je suis revenu de temps en temps au Parc des Princes où j'ai pris énormément de plaisir à encourager l'équipe. »
Quel est ton avis sur les Titis apparus ces derniers mois au sein de l'équipe pro ?
« Ce que réalise Warren Zaïre-Emery est exceptionnel. Ses compères Mayulu et Zague ont également été à la hauteur. Luis Enrique a parfaitement géré leur intégration. Ils démontrent que les Titis ont véritablement leur place dans le projet sportif du club. Cela fait maintenant plusieurs années que bon nombre de jeunes font leurs débuts professionnels au sein du club. C'est très bien, il faut s'appuyer sur les Titis car ils ont ce petit truc en plus que tous les autres apprentis footballeurs de France n'ont pas. Le titre de champion de France U19 récemment acquis en est également la preuve la plus parlante. »
Mario, le jeune retraité que tu es rechausse-t-il parfois les crampons ?
« J'ai repris une licence vétérans au FC Morangis-Chilly lorsque j'avais 35 ans. Le football me manquait trop. En parallèle, j'étais gérant d'un commerce de scooters avec mon frère. J'ai ensuite été entraîneur-joueur de l'équipe vétéran A en DH. Aujourd'hui j'ai 65 ans, je ne joue plus, je suis seulement entraîneur des plus de 45 ans (palmarès : 8 championnats remportés, 2 coupes départementales). Je tape seulement dans le ballon à l'entraînement et c'est toujours un très grand plaisir. Je souhaite d'ailleurs à tous les anciens pros de vivre ce que je vis aujourd'hui avec les vétérans. J'ai l'amour du football, ils me le rendent bien et j'espère que les générations actuelles auront le même état d'esprit après leur carrière. »
PROFIL
Date de naissance : 25 octobre 1958
Lieu de naissance : Villejuif (Val-de-Marne)
Poste : attaquant
Clubs successifs : FC Morangis-Chilly (1972 à 1977), Paris Saint-Germain (1977 à 1979), Paris FC (1979 à 1981), RCP Fontainebleau (1981 à 1983), USL Dunkerque (1983 à 1984), Paris FC (1985 à 1986), FC Morangis-Chilly (1987 à 1988)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : finaliste de la coupe Gambardella (1978)