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Lumière sur... Laura Espadinha et Arnaud Aregba

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Dans les rangs du PSG Judo depuis la rentrée dernière, Laura Espadinha et Arnaud Aregba, pointés parmi les potentiels d’avenir par leurs résultats en jeunes, comptent bien appuyer sur l’accélérateur avec les couleurs Rouge et Bleu sur leur judogi.

 -52kg
Laura Espadinha, la rage de vaincre

« Ambitieuse et très engagée dans son projet, Laura est toujours prête à "foncer" pour y arriver. » En peu de mots, Nicolas Mossion, responsable du haut niveau de la section judo du PSG, condense la personnalité de Laura Espadinha. Une judokate qui a fait ses premiers pas sur un tatami à quatre ans, du côté d’Aix-en-Provence. Marseillaise et hyperactive de naissance, elle trouve dans la discipline une manière « d’extérioriser ». « Dans mes souvenirs, j’étais beaucoup plus disciplinée sur un tatami qu’à la maison », se rappelle-t-elle en riant. En cadettes, Laura rejoint le pôle espoirs de Marseille et l’OM Judo où, pendant plusieurs années, Frédéric Perricone, l’un des entraîneurs du club phocéen, couvera celle qui suit actuellement une formation BPJEPS « Judo/Jujitsu ». « Laura, c’est la rage de vaincre personnifiée, explique-t-il. Elle est parfois un peu trop entière, prenant trop à cœur des choses qui mériteraient d’être relativisées. Mais ce ne sont que les défauts de ses qualités », sourit ce dernier.

Si elle avait remporté une médaille d’argent aux championnats de France par équipes en cadettes en 2017, le samedi 2 mars 2019, Laura devient championne de France juniors en individuels, après une journée en forme de prise de conscience. « D’habitude, mes parents sont toujours à mes côtés. Mais, ce jour-là, il n’y avait que mon père car ma mère est souvent plus stressée que moi ! Ce fut une journée très dure : j’ai dû m’arracher comme jamais pour aller chercher le titre. Du coup, cela reste mon souvenir judo le plus fort. » Une seconde médaille nationale dans sa jeune carrière qui lui ouvre les portes de l’INSEP. Le moment opportun pour Laura, dont le mouvement favori est uchi-mata (fauchage de la cuisse par l’intérieur), d’entrer en contact avec Nicolas Mossion. « Avec mon entrée à l’INSEP, je cherchais un club et un entraîneur pour me suivre au quotidien. Le PSG Judo avait beaucoup d’atouts, notamment dans l’accompagnement de ses athlètes. Et puis je savais que Nicolas pouvait beaucoup m’apporter, en particulier au niveau technique. »

Fan de Teddy Riner, Clarisse Agbegnenou (« j’admire sa capacité à se donner les moyens de réussir à tous les niveaux »), la Japonaise Uta Abe (double championne du monde 2018 et 2019 en -52kg, « une vraie prestance sur le tapis ») et de la gymnaste américaine Simone Biles (quadruple championne olympique), celle qui se verrait aide-soignante après sa carrière n’aime rien tant, en dehors du judo, que se détendre avec ses copines à Marseille. Devant normalement remonter sur le tatami d’ici un mois, Laura sait qu’elle aura à mettre les bouchées doubles pour revenir à son meilleur niveau. « Je vais devoir reprendre mes marques au kumikata (la garde) et continuer à travailler la technique, en particulier au sol. Pour être honnête, cela n’a jamais été ma tasse de thé (rires) mais je me suis rendue compte que si je voulais aller loin, il fallait que je me penche sérieusement dessus. » Une ambition claire et une motivation sans faille qui ne peuvent que plaire à Nicolas Mossion : « Réussir à canaliser et à organiser au quotidien cette envie qu’elle a sera une vraie force pour la suite ». On a déjà hâte de voir cela.

-81kg
Arnaud Aregba, le réfléchi

La voix est posée, les mots choisis avec soin, le discours structuré. Discuter avec Arnaud Aregba, c’est avoir en face de soi un jeune homme de dix-huit ans aux idées claires et profondément passionné par sa discipline. Sportif depuis toujours, le natif de Bordeaux découvre le judo à huit ans, au sein du JSA Bordeaux. « Ce qui m’a tout de suite plu, c’est l’aspect "combat" de cet art martial. Je pouvais ainsi libérer l’énergie – débordante – que j’avais en moi. Et puis l’idée de toujours se relever après la chute a fait immédiatement "tilt" dans ma tête et ne m’a, depuis, jamais quitté. »
Un garçon aux qualités physiques au-dessus de la moyenne et à l’envie de progresser jamais rassasiée, comme s’en souvient Loïc Maillard, son professeur au sein de la structure girondine. « Il avait des qualités gymniques énormes. C’était un acrobate ! Il était devenu presque l’attraction du cours de son âge, car il marchait facilement sur les mains. Mais Arnaud, c’était aussi des qualités physiques qui le mettait au-dessus du lot. Et un perfectionniste, à la recherche permanente du beau geste. »

Fin 2016, alors qu’il est minime deuxième année et survole sa catégorie au niveau régional, Arnaud connaît le goût amer de la défaite lors de la coupe de France minimes. « Paradoxalement, cette désillusion m’a fait encore plus aimer ce sport. En effet, j’ai compris que le physique ne faisait pas tout et que je devais donc faire évoluer ma façon de penser le judo. J’ai alors pris notre art martial – et je le prends toujours – comme un jeu, avec des prises de risque calculées. » Accepté au pôle espoirs de Bordeaux, le jeune homme d’1m74 doit alors choisir entre le basket-ball et le judo. « Nous avons eu de longues discussions ensemble à ce propos, se rappelle Loïc Maillard. Un des arguments qui a fait basculer sa décision était qu’il avait un déficit de taille pour poursuivre dans le basket. »

Sa première perf’ au niveau national arrive en cadets deuxième année, terminant troisième de la catégorie des -81kg en avril 2018. « Pour le bronze, je bats Kenny Liveze (ce dernier deviendra champion d’Europe et du monde cadets en -90kg l’année suivante, NDLR). C’était l’un des deux leaders de la catégorie depuis le début de saison. J’appréhendais beaucoup mais j’ai sorti toutes mes tripes ! »
Un an plus tard, Arnaud devient champion de France cadets, toujours en -81kg. Une performance qui fait de lui l’incontestable n°1 français de la catégorie. Fin juillet 2018, ce lycéen, actuellement en terminale S, marque les esprits en s’adjugeant le Festival olympique de la Jeunesse (une compétition équivalente en niveau aux championnats d’Europe). « C’est drôle mais je me souviens davantage de ma demie que de ma finale, car je bats l’Israélien Badash à huit secondes de la fin du temps réglementaire alors que j’étais mené ! Un adversaire qui m’avait toujours dominé jusque-là. C’était la délivrance car elle m’assurait ma sélection pour les championnats du monde (en septembre 2019 au Kazakhstan). »

Désormais passé chez les juniors et interne à l’INSEP, Arnaud a rejoint cette saison le PSG Judo. « C’est un judoka complet, autant à l’aise techniquement que physiquement. Un garçon sérieux au judo efficace », analyse Nicolas Mossion, responsable du haut niveau. Adepte des mouvements d’épaule, comme ippon-seoi-nage ou sode-tsuri-komi-goshi, ou du corps-à-corps (un domaine dans lequel il se sent à l’aise), Arnaud, fan du judoka belge Mathias Casse (champion d’Europe et vice-champion du monde 2019 en -81kg, NDLR) se dit très heureux d’être désormais un judoka parisien. « Le PSG Judo est un club très « pro » dans son approche et son suivi. Il est aussi très médiatisé dans notre discipline. Avec une image, un standing à défendre », déclare celui qui se verrait bien étudiant en école de commerce, une fois le bac en poche. Ambitieux, persévérant, « mais aussi très à l’écoute », comme le note Loïc Maillard, Arnaud va devoir « donner encore plus de sens à ses entraînements afin d’atteindre ses objectifs », explique Nicolas Mossion. Récent cinquième aux championnats de France juniors, Arnaud Aregba sait que la route est encore longue. Mais la détermination, elle, est plus que jamais là.

Retrouvez les épisodes précédents de "Lumière sur..." en cliquant ci-dessous : 

Épisode 5 - Ophélie Vellozzi et Sina Sadroleslami
Épisode 4 - Habi Magassa et Faiza Mokdar
Épisode 3 - Tanou Keita et Christopher Mvuama
Épisode 2 - Widdman Laudort et Hugo Métifiot
Épisode 1 -Yhonice Goueffon, Eniel Caroly et Mélanie Vieu