Luka Mkheidze, argent content
Déjà médaillé de bronze aux JO de Tokyo en 2021, Luka Mkheidze est allé chercher une nouvelle médaille, en argent cette fois, contribuant ainsi au meilleur départ de l’équipe de France depuis 1972.
Exempté du premier tour, le combattant parisien a réalisé une journée pleine, qui a débuté contre le Mongol Ariunbold Enkhtaivan : un premier waza-ari sur un ko-uchi-gari (petit fauchage intérieur) de folie, puis un second, en fin de combat, sur uchi-mata (fauchage par la jambe). Un Luka Mkheidze bondissant, précis, qui laissait présager le meilleur. Le tour suivant confirmait cette bonne impression contre un combattant d’un tout autre calibre : le Sud-Coréen Won Jin Kim. Une figure du circuit mondial, très expérimenté, double médaillé mondial et 5e des JO de Tokyo… après avoir été battu par Luka Mkheidze au Japon. Un arraché de plomb faisait lever la salle et il conservait cet avantage jusqu’au bout. Le tour suivant, c’est une surprise, l’opposait au Turc Salih Yildiz, venu auparavant à bout du Géorgien Giorgi Sardalashvili au sol. Un sacré client sur le plan physique, rugueux, pour un combat totalement étouffant ! Offensif dès le départ, le Parisien était ensuite mené par le récent médaillé de bronze européen, le Turc faisant pénaliser le Français par deux fois. Un enroulé très dangereux de Yildiz faisait même passer un frisson dans l’Arena. Mais, porté par un public en folie, Luka Mkheidze trouvait la solution sur un kata-guruma (roue autour des épaules) du bout du monde. Le genre de ceux qui permettent une médaille olympique… De quoi s’offrir une finale contre Yeldos Smetov. Déjà double médaillé olympique, le Kazakhstanais trouvait ce petit truc en plus pour contrer le Français, qui ponctuait sa journée avec l’argent sur le podium, dans son style, avec sourire et humilité.
« C’est une médaille, une deuxième médaille olympique, qui représente beaucoup pour moi, parce que j'ai énormément travaillé pour cela. Tout de suite, là, je pense à tous ceux qui étaient avec moi tout au long de cette préparation, qui ont cru en moi. Une vie d’athlète, ce n’est pas facile : il y a des joies comme aujourd’hui, mais aussi des déceptions, des blessures, des hésitations, ils ont toujours été là, ils ont toujours cru en moi. Ma manière de les remercier, c’est de remporter cette médaille. J'ai vécu une journée extraordinaire et je suis content de cette médaille d’argent, même si je sais que je suis passé tout près de l’or. Je me suis un peu précipité peut-être, avec une attaque de trop… C’est encore ma générosité qui a pris un peu le dessus, mais c’est comme ça. Il faut savoir apprécier ce que l’on obtient. J’ai eu la chance de partager ça avec le public français qui a mis une ambiance incroyable.
D'habitude, quand je suis dans un combat, je suis extrêmement concentré et j'entends rarement ce qui se passe autour. Mais là, j'entendais tout le public qui chantait La Marseillaise. Contre le Turc en demi-finale, je mène puis il arrive à remonter, et commence à me faire douter… Mais le public m'a donné cette force de ne rien lâcher, d’aller au bout du combat. » Ça a payé.