Lucas Maronnier : « Paris m’a appris à ne jamais rien lâcher ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction les Côtes-d’Armor, à Guingamp, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Lucas Maronnier (génération 2000), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Lucas, il y a un peu plus de 5 ans tu remportais le titre de champion de France U17 avec Paris. Quelles images te reviennent à l’esprit ?

« C’est d’abord celle du trophée que toute l’équipe soulève à bout de bras après avoir battu en finale l’AS Monaco de Benoît Badiashile et Kephren Thuram (3-0). On ne faisait plus qu’un à cet instant, en oubliant tous les efforts consentis pour atteindre cet objectif. Ce n’était que de la joie ! Une grande fierté pour le club, pour notre staff dirigé par Laurent Huard et surtout pour nos proches. Nous n’étions pourtant pas cité parmi les favoris en début de saison. Pour parvenir à atteindre cet objectif, nous avons su faire preuve de régularité tout au long de l’année. Nous formions un groupe très soudé. On bossait très dur aux entraînements, tout en nous encourageant les uns et les autres. Petit à petit, nous avons revu nos ambitions à la hausse. Nous avons avancé sans pression. En finale, nous avons été plutôt dominés par Monaco, mais nous nous sommes montrés plus décisifs dans les zones de vérité. Ce titre fut un aboutissement pour toute une bande de copains. Nous en parlons encore aujourd’hui. Une superbe aventure qui nous marquera à vie ! »

Pourquoi avais-tu choisi de rejoindre le Paris Saint-Germain 4 ans plutôt ?

« Le club m’avait repéré lorsque j’évoluais à l’USF Trilport. J’avais réalisé des essais qui furent concluants. Toutefois, le staff m’a demandé de rejoindre un club de niveau régional avant d’intégrer le centre de préformation. J’ai donc signé au CS Meaux afin d’améliorer mon niveau de jeu. Lors de cette saison, plusieurs clubs professionnels m’ont invité à réaliser des tests mais je n’avais en tête que le Paris Saint-Germain. J’ai répondu aux sollicitations mais je n’ai pas donné de suite favorable. Je supporte Paris depuis mon plus jeune âge. C’était un rêve pour moi de pouvoir porter le maillot rouge et bleu. C’était Paris ou rien ! »

En 2013 tu quittes tes proches pour la base de Verneuil-sur-Seine. La séparation fut elle difficile à vivre ?

« Elle l’est forcément lors des premières semaines pour la grande majorité des joueurs, mais on s’y habitue assez rapidement. Pouvoir pratiquer le football tous les jours, notre plus grande passion, n’est pas donné à tous les enfants de notre âge. On prend vite conscience de la chance qui nous est donnée. Le fait de pouvoir rentrer chaque week-end dans notre famille est un réel avantage. Comme la semaine est très rythmée entre les cours scolaires et les entraînements de football, on n’a pas réellement le temps de se poser des questions. Il est vrai que parfois il peut y avoir des petits coups de blues, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Comme évoqué précédemment, nous étions tous solidaires les uns avec les autres. Vivre une telle expérience si jeune permet de devenir autonome très tôt, mais également de faire face à une certaine forme de pression. Dès la préformation, nous étions amenés à disputer des tournois prestigieux. Il fallait se montrer à la hauteur de notre blason. »

Transition toute faite, quels sont tes meilleurs souvenirs vécus sur le terrain avec les jeunes du club ?

« Il me faudrait bien plus que le temps d’un entretien pour tous les évoquer tellement il y en a ! Après avoir parlé du titre de champion de France U17, je vais citer la Al Kass International Cup disputée au Qatar. Nous n’avions pas remporté le tournoi, mais cette compétition est exceptionnelle à vivre. C’est la première fois que nos matchs étaient télévisés, ce qui n’est pas banal lorsqu’on est adolescent. Nous avions affronté de très grands clubs. Nous avions la sensation d’être des petits pros, comme le fait de s’y rendre en avion. Autre grand moment, c’est lorsque nous avons servi de sparring-partner à l’Equipe de France en 2018, quelques semaines avant que les Bleus disputent le Mondial. Je me suis retrouvé à défendre sur Ousmane Dembélé et à prendre au marquage Paul Pogba sur les corners ! Des joueurs que je n’admirais qu’à la télévision ! C’était complètement dingue ! Eux étaient à 50% mais moi j’étais à 200%, et pourtant ça allait si vite… Imaginez notre joie lorsqu’ils ont remporté le trophée ! »

Certains de tes ex-coéquipiers comme Yacine Adli ou bien Timothy Weah jouent au plus haut niveau. Comment vis tu leur réussite ?

« Tout d’abord, je suis très heureux pour tous mes coéquipiers qui sont devenus des joueurs professionnels. Je n’ai aucune animosité, aucune jalousie envers mes anciens coéquipiers. S’ils ont réussi à atteindre le plus haut niveau c’est qu’ils le méritent. Les voir évoluer en Ligue des Champions, voire même disputer le prochain Mondial, me rend très fier ! Chacun son parcours, chacun ses choix. L’essentiel est de ne jamais regretter. Il faut avancer en essayant de prendre un maximum de plaisir sur la pelouse. Tout peut aller très vite dans une carrière. Certains chemins sont peut-être plus longs, mais l’essentiel est de toujours y croire. Moi, j’y crois ! Paris m’a appris à ne jamais rien lâcher. Il n’y a qu’une vérité, c’est celle du travail. Il y a tellement de paramètres pour devenir professionnel qu’il est très difficile de se comparer les uns aux autres. J’ai des objectifs, je vais tout mettre en œuvre pour y parvenir. »

Pour clore notre entretien, peux-tu nous faire part de ton actualité ?

« J’ai rejoint l’EA Guingamp en 2018. Après avoir joué avec les U19 Nationaux, j’ai intégré l’équipe réserve dont je suis devenu le capitaine lors de la saison dernière. En ce qui concerne l’exercice actuel, je n’ai repris la compétition que le week-end dernier après avoir purgé une suspension de 7 matchs. J’ai mal vécu cette sanction car je n’étais pas fautif à la base. Un adversaire m’a insulté et j’ai voulu le repousser. Je ne suis pas quelqu’un de méchant. Malheureusement, l’arbitre n’a retenu que mon geste. Ce fut compliqué à vivre, mais je suis toujours resté concentré lors des entraînements. Je n’ai pas fait de mauvaises vagues, ne voulant aucunement semer la zizanie dans le groupe. Au contraire, je suis allé encourager mes coéquipiers lors des matchs. Pour l’heure, j’aspire à retrouver du temps de jeu en donnant le meilleur de moi-même pour aider l’équipe à remporter des victoires ! »

PROFIL

Date de naissance : 09 mars 2000
Lieu de naissance : Meaux (Seine-et-Marne)
Poste : Défenseur
Clubs successifs : USF Trilport (2005 à 2012) - CS Meaux (2012 à 2013) - Paris Saint-Germain (2013 à 2018) – EA Guingamp (depuis 2018)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de France U17 (2017)