Loïck Landre : « J’ai tout appris à Paris ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction la Grèce, à Kifisia, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Loïck Landre (génération 1992), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Loïck, tu fais partie des quelques Titis a avoir été double champion de France avec les U19 Nationaux du club en 2010 et 2011. Une performance inoubliable ?

« Gravée à vie ! Etant donné que nous n'avions pas remporté de titre les saisons précédentes, il était important de valider notre cursus de Formation en U19 Nationaux. N'ayant pu gagner la coupe Gambardella, nous avons tout mis en oeuvre pour performer en championnat. En 2010, nous avons éliminé le FC Nantes en demi-finale, après un match très serré. J'ai égalisé en toute fin de match pour nous permettre d'arracher la qualification aux tirs au but. En finale bis repetita, nous avons battu l'AS Monaco aux penaltys. C'est un très bon souvenir, d'autant plus que j'étais surclassé avec les joueurs nés en 91. Nous formions une superbe bande de potes. Gagner ensemble, il n'y a rien de mieux ! En 2011, nous avons battu Lorient en demi-finale puis Grenoble en finale. Alors que j'évoluais avec l'équipe réserve en CFA, je suis venu en renfort pour les Playoffs. La victoire acquise l'année précédente nous a permis d'aborder cette phase finale beaucoup plus sereinement. Avec ce doublé, nous avons fait basculer le Centre de Formation dans une autre dimension. C'était important de briller sur le terrain, car les nouveaux investisseurs arrivaient au club. Il fallait leur montrer que l'on pouvait compter sur nous, les Titis du PSG ! »

Glaner ces deux trophées était ce l'assurance de devenir footballeur professionnel par la suite ?

« Il est certain que ça a mis un coup d'accélérateur pour se projeter vers le football des adultes, mais en aucun cas ça nous promettait une carrière au plus haut niveau. Au contraire, il fallait redoubler d'efforts pour confirmer notre potentiel. Rien n'était encore acquis ! Surtout pour moi qui n'était pas forcément perçu comme l'un des joueurs les plus prometteurs. Etant de nature plutôt réservée, je me suis malgré tout accroché pour rattraper ceux qui étaient en avance sur moi. Ma détermination a fini par payer car j'ai eu l'opportunité d'intégrer les entraînements du groupe professionnel. En parallèle, j'ai défendu le maillot de l'Équipe de France chez les jeunes. Ce n'était sincèrement pas gagné, mais à bonnes doses de volonté... »

Le 10 mai 2011, tu as réalisé tes débuts avec l'équipe pro face à Nancy (2-2), qui plus est au Parc des Princes ! Un rêve éveillé ?

« Avant cette rencontre, j'avais été appelé à plusieurs reprises dans le groupe sans avoir eu la possibilité d'entrer en jeu. Des joueurs offensifs issus du Centre de Formation comme Jean-Christophe Bahekeck et Neeskens Kebano avaient eu régulièrement cette chance. Contre Nancy, le coach Antoine Kombouaré m'a offert mes premières minutes en match officiel pour renforcer le secteur défensif suite à l'expulsion de Christophe Jallet. J'ai ressenti une immense pression lorsque je suis entré sur la pelouse, surtout que nous étions en infériorité numérique et qu'il y avait un enjeu avec une éventuelle qualification en coupe d'Europe. Je me suis retrouvé au poste de latéral droit alors que je n'avais jamais joué à ce poste ! Mais une fois sur le terrain, je me suis donné à 100%. Malgré le partage des points, j'étais plutôt satisfait de ma prestation. L'ambiance dans les tribunes avait été extraordinaire. On peut vraiment parler de douzième homme au Parc ! »

Alors, ça fait quoi d'avoir pour coéquipiers Nenê, Giuly, Camara ou bien Hoarau ?

« On peut rajouter Bodmer, Sakho, Tiéné, Erding, Makelele, Armand, Jallet, Coupet... La première fois où j'ai mis les pieds dans le vestiaire, je me suis fait tout petit ! J'étais tellement impressionné par tous ces joueurs que je voyais habituellement à la télévision ou sur ma console de jeux. Et puis rapidement, je me suis aperçu que c'était des humains comme tout le monde. Ils discutent, rigolent, charrient, dans une bonne ambiance ! Par contre, une fois sur le terrain tout est fait à la perfection. Je me souviens que le coach Antoine Kombouaré me disait d'y aller moins fort par peur que je blesse des joueurs. J'ai dû apprendre à canaliser mon énergie. J'avais tellement envie de donner le meilleur de moi-même pour espérer être appelé le week-end. »

Un mois après tes débuts en pro, tu as signé ton premier contrat professionnel au Paris Saint-Germain. Te souviens-tu de ce moment si particulier ?

« Quel honneur pour le petit gars d'Auber' ! Une seule chose comptait à mes yeux, à savoir défendre les couleurs de mon club de coeur au plus haut niveau. J'ai vécu ce beau moment avec mes proches. Le bonheur absolu ! Quand on signe pro dans un tel club, il y a forcément une grande vague médiatique. J'ai su rester moi-même, avec l'intime conviction qu'il fallait encore en faire plus pour confirmer ce nouveau statut. »

Dans quels domaines, ta formation reçue à Paris fut-elle bénéfique pour la suite de ta carrière ?

« J'ai tout appris à Paris ! Avec Jean-Luc Vasseur en U16, j'ai progressé sur le plan du jeu, de la technique. Il m'a fait travailler mes relances. En U19, David Bechkoura m'a permis d'avoir encore plus confiance en moi pour remporter mes duels, d'acquérir cet esprit de guerrier que doit posséder un défenseur. Tout ça m'a servi tout au long de ma carrière professionnelle. Grâce à eux, j'ai aussi appris à accepter la concurrence sans la subir. Il y avait beaucoup de joueurs plus talentueux que moi à Paris, mais j'ai toujours eu un mental à toute épreuve. Cette grinta qui fait ma force encore aujourd'hui, je la dois à mes années en Rouge et Bleu ! Je n'oublie pas non plus des personnes comme Cédric Cattenoy, Pierre Reynaud et Laurent Chollet qui ont toujours fait preuve de bienveillance à mon égard. »

Tu as été amené à affronter Paris à plusieurs reprises en Ligue 1. As-tu facilement mis tes sentiments de côté ?

« Que cela soit avec Lens ou bien Nîmes, ça s'est toujours conclu par de larges défaites face au PSG. Je n'ai jamais été empreint d'un trop plein émotion avant d'affronter mon club formateur, au contraire j'étais hyper motivé pour donner mon maximum et montrer une belle image. Revenir au Parc des Princes dans la peau d'un adversaire est forcément particulier à vivre pour le Titi que je suis, mais une fois sur la pelouse je suis là pour jouer et gagner. »

La trentaine passée... Songes-tu parfois à ta reconversion ?

« La fin de ma carrière se rapproche, mais cela ne me fait pas du tout peur. Le football occupe une grande place dans ma vie, mais il faudra savoir passer à autre chose. Dans la vie, toutes les bonnes choses ont une fin ! J'ai toujours vécu simplement, sans trop en faire. Je n'ai pas encore d'idées précises quant à mon avenir, mais je sais que tout ira bien. Pour l'heure, je profite de chaque instant qui m'est offert sur le terrain pour vivre ma passion le plus longtemps possible. »

PROFIL

Date de naissance : 5 mai 1992
Lieu de naissance : Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
Poste : défenseur

Clubs successifs : FCM Aubervilliers (1998 à 2005), Paris Saint-Germain (2005 à 2013), Clermont Foot (2012/prêt), GFC Ajaccio (2012 à 2013/prêt), RC Lens (2013 à 2017), Genoa CFC (2017 à 2018), AC Pise (2017/prêt), Nîmes Olympique (2018 à 2021), Manisa FK (2021 à 2022), Al-Shamal SC (2022 à 2023), Kifisias FC (depuis septembre 2023)

Palmarès avec le Paris Saint-Germain : Champion de France U19 (2010 & 2011)

Equipe de France : U19 (6 sélections) U20 (9 sélections, 1 but) Espoirs (5 sélections, 2 buts)