Le PSG Judo vire en tête aux championnats de France seniors

Douze engagés ce samedi lors des championnats de France seniors à Toulon, et déjà cinq médailles dont le titre en -57kg pour Faiza Mokdar. En finale, la championne de France 2018 affrontait même Martha Fawaz, l’autre Parisienne de la catégorie.

« Le bilan est intéressant… mais il manque quelque chose. » Alors que les médaillés du jour posent devant les photographes dans le magnifique écrin du Palais des Sports de Toulon, Nicolas Mossion, responsable du haut niveau du club, prend le temps d’analyser, sans langue de bois, cette première journée des championnats de France. Un samedi où les judokas parisiens glanent cinq médailles : une d’or et quatre d’argent. Sacrée en 2018, l’année de son incroyable triplé (championne de France cadettes, juniors, seniors) en -52kg, Faiza Mokdar s’offre un second titre national seniors cet après-midi dans sa nouvelle catégorie des -57kg. « Cela reste toujours une compétition avec une belle adversité, et réussir à s’imposer me permet de bien préparer pour la suite de la saison, réagit celle qui reprend donc sa couronne nationale quatre ans plus tard. J’ai pris de l’expérience depuis la première fois, à moi de profiter des prochaines sorties en Grands Prix et Grands Chelems pour me mettre en valeur et prétendre aux grandes sélections seniors. »

Faiza Mokdar (novembre 2022)

Une médaille d’or obtenue face à… Martha Fawaz, à l’issue d’une finale 100% parisienne que la quadruple médaille européenne juniors (trois titres, une médaille d’argent) s’adjuge sur un sode-tsuri-komi-goshi (projection de la hanche en tirant et soulevant, NDLR) au golden score.
« Je suis très satisfait de Faiza et Martha, continue Nicolas Mossion. Elles ont été les patronnes, se retrouvant en finale après des combats gagnés avec la manière. » Tout sourire également du côté de la nouvelle vice championne de France, qui revenait tout juste de blessure. « Avec le peu d’entraînement à mon actif, c’est une journée satisfaisante, qui valide ma progression depuis ma médaille de bronze de l’an passé. En finale, j’ai essayé de faire comme si Faiza était une adversaire classique, mais je n’ai pas trouvé de solution. C’est la loi du judo, et cette défaite va m’apprendre pour la suite. »
Mélanie Vieu (novembre 2022)
Deux médailles en -57kg complétées par celles, en argent, de Mélanie Vieu (photo ci-dessus) en -48kg, Manoah Dumont en -66kg et Luca Otmane en -73kg. La première ne s’incline qu’aux pénalités face à Blandine Pont, après avoir battu Meriam Samraoui, Pauline Cuq, récente médaillée européenne juniors et Laura Espadinha, ancienne du PSG Judo, en demi-finale. « Je me suis donnée à 300%, mais ça n’a pas suffi pour l’emporter aujourd’hui, concède Mélanie Vieu. Même si j’en veux beaucoup plus pour devenir la numéro 1 française, il faut aussi savoir se satisfaire de cette régularité, et prendre ce troisième podium consécutif comme un tremplin vers l’international. Le Grand Chelem de Tokyo de début décembre peut maintenant devenir un véritable objectif. »

Manoah Dumont (novembre 2022)

Premier médaillé masculin parisien du jour, Manoah Dumont (photo ci-dessus) fait office de très belle surprise du jour puisque, encore juniors, il se fraie un chemin jusqu’en finale sans complexe, battant notamment Reda Seddouki, champion de France 2019, en quart de finale. « Même si c’est toujours frustrant de céder en finale, si on m’avait dit ce matin que j’allais être vice champion de France aujourd’hui, j’aurais signé tout de suite. Cette médaille va dans le bon sens, j’ai corrigé des choses par rapport au tournoi de préparation de Cormelles, et cela prouve surtout que je ne suis pas là par chance. Le secret de cette journée a été de toujours rester dans le combat, de développer mon judo pour forcer la décision à chaque tour, malgré trois golden score durant mon parcours. Ce qui explique peut-être pourquoi je n’ai pas su tenir sur la durée en finale, alors que l’enjeu résidait dans le fait d’agresser mon adversaire pour ne pas entrer dans son jeu. »

Luca Otmane (novembre 2022)

Luca Otmane (photo ci-dessus), qui n’aura connu aucune difficulté majeure pour se frayer un chemin vers sa cinquième finale nationale consécutive, sera seulement battu par Benjamin Axus, titulaire des derniers championnats du monde. « Moi qui déteste perdre, ce n’est pas normal de laisser passer cette finale. L’histoire se répète malheureusement ces derniers temps, c’est frustrant car je sais que je suis au niveau pour faire beaucoup mieux à l’international, là où il faut vraiment que je sois à la hauteur à l’avenir. »

Avant de laisser son responsable du haut niveau conclure : « cette journée a mis en valeur plusieurs profils : les judokas solides, comme Mélanie ou Luca, attendus à ce niveau. Et puis les bonnes surprises, comme Manoah. Il n’a rien lâché, même en finale. » Cinq médailles qui permettent au PSG Judo d’être en tête, ce soir, sans oublier les deux places de cinquième d’Antony Duporge en -60kg et de Benjamin Gomes en -66kg, ni la septième place d’Arnaud Aregba, récent champion d’Europe des -23 ans.

Demain, quatre combattants Rouge et Bleu seront en lice : Lili Nguyen (-63kg), Juliette Diollot (-70kg), Eniel Caroly (-90kg) et Rémi Benitah (+100kg).