Le PSG Judo dans l'histoire

C’était l’objectif affiché par le club et ses entraîneurs Nicolas Mossion et Julien Boussuge. Déjà champions de France 2018 juniors par équipes avec les masculins, les Rouge et Bleu visaient, avec la première participation d’une équipe féminine, un doublé jamais réalisé dans cette catégorie d’âge.

Et malgré une concurrence bien décidée à contrecarrer cette ambition, impossible de dévier l’équipe masculine, composée de Ahmed-Yacoub Belkahla, Antony Duporge, Yhonice Goueffon, Israil Dakayev, Bilel Yousfi, Hugo Metifiot et Christopher Mvuama, de son chemin. Aucune défaite au compteur avec des victoires 3-0 (ne nécessitant pas de disputer les quatrième et cinquième combats de chaque tour), y compris en finale, contre le Stade Bordelais, duel attendu entre les deux meilleures équipes de la journée.

Mis sur orbite par un Israil Dakayev très tranchant en -66kg, qui s’imposait rapidement grâce à un ippon-seoi-nage (projection par l’épaule) supersonique, Bilel Yousfi (-73kg) apportait le deuxième point après un combat d’une très grosse intensité où il marquait un waza-ari (marque intermédiaire) sur un contre, avant de tenir le choc malgré une arcade ouverte qui allait lui valoir quelques points de suture en fin de journée. Ne manquait plus qu’un point pour conserver le titre, et ce fut finalement le « capitaine » de l’équipe, Hugo Metifiot (-81kg), qui se chargeait d’aller le cueillir, battant le vice champion de France seniors 2018 sur un yoko-guruma (roue latérale).

« Avec les copains, nous savions que cela allait être plus dur que l’année dernière, soulignait le jeune Parisien. Les choses sérieuses ont vraiment commencé en quart de finale contre le JC Chilly-Mazarin Morangis et, en finale, nous avons retrouvé le Stade Bordelais contre qui cela avait été très chaud en 2018. Nous avons su élever notre niveau à chaque tour, mais de là à penser qu’on ne perdrait pas un combat de la journée… Pour beaucoup, c’était notre dernière compétition en juniors, et nous sommes parvenus à clore ce cycle de la meilleure des manières. »

De quoi également mettre du baume au cœur de Nicolas Mossion, responsable du haut niveau. « Cette victoire va servir à rebooster ceux qui sont actuellement dans le dur, en pleine transition juniors/seniors qui s’avère toujours un peu difficile. C’était une occasion de se relancer et ils l’ont saisie, en mettant tous l’engagement nécessaire pour justifier leur statut et l’emporter à nouveau. C’est une préparation idéale pour les championnats de France deuxième division seniors par équipes qui auront lieu la semaine prochaine et qui verra le podium qualifié pour la première division, en mars, à Brest. »

Les féminines évitent tous les pièges
L’équipe féminine, emmenée par Faiza Mokdar (dont c’était la première compétition depuis plusieurs mois suite à une blessure au coude), a quant à elle connu un parcours beaucoup plus difficile avec un quart de tableau très dense. Battant respectivement le DAN 79, l’US Orléans Loiret, le FLAM 91 et l’AJA Paris XX pour accéder à la finale, le groupe féminin (Lalou Lebrun, Laura Espadinha, Faiza Mokdar, Martha Fawaz, Ophélie Vellozzi, Juliette Diollot et Habi Magassa) a su, à chaque fois, trouver les ressources mentales pour avancer. Ainsi, en demi-finale face à l’AJA Paris XX, alors que les deux clubs étaient à égalité parfaite à l’issue des cinq combats, c’est Faiza Mokdar qui faisait basculer le derby parisien sur un juji-gatame (clé de bras).

En finale, face aux trois combattantes de l’Étoile Sportive de Blanc-Mesnil Judo, il suffisait donc d’une victoire, en plus des deux points glanés sans combattre par Ophélie Vellozzi et Juliette Diollot, pour offrir à ce jeune groupe le titre tant attendu. En -63kg, Martha Fawaz obtenait le match nul dans un combat très tendu, avant qu’Habi Magassa ne cède face à Romane Dicko, championne d’Europe seniors 2017. Tout se jouait donc en -52kg, avec Faiza Mokdar qui délivrait son équipe grâce à un superbe uchi-mata (fauchage par l’intérieur de la cuisse) pour ippon.

« À chaque tour, c’est l’une d’entre nous qui a su se transcender, saluait la double championne d’Europe juniors 2018 et 2019. Contre FLAM 91, Juliette gagne le combat qui fait sans doute basculer la rencontre. Contre l’AJA Paris XX, lors du combat décisif, je regardais les copines m’encourager et je me devais de gagner pour elles. Nous étions vraiment animées par cet esprit d’équipe et c’est ce qui a contribué à nous faire gagner ce titre. » 

Un état d’esprit que louait Julien Boussuge, au coaching de l’équipe toute la journée. « Elles n’ont vraiment pas eu un tirage facile, mais il y a eu beaucoup de solidarité. Depuis les championnats d’Île-de-France, elles pensaient vraiment à ce titre, elles n’ont rien lâché et ça a payé. » « C’est une aventure collective qui naît pour ce groupe qui sera encore là pour plusieurs saisons en juniors, poursuit Nicolas Mossion. Avec Julien, nous sommes sur la même longueur d’onde, nous pensons le judo de la même manière et nous essayons de constituer un staff cohérent. Ce superbe résultat est pour nous une très jolie récompense du travail effectué. »

À la descente des podiums, Djamel Bouras, président de la section judo au milieu de ses troupes pour assister à ce doublé inédit, se montrait lui aussi ravi de voir le club de la capitale tout en haut de l’affiche. « Ces deux titres valident à la fois les compétences de nos entraîneurs et la pertinence de leur recrutement. Ces compétitions servent de repères, de moment-clés, permettant de construire une véritable appartenance au groupe et au club, et nous permettent avec le staff de comprendre les mentalités des uns et des autres. Ce ne sont pas encore les Jeux olympiques ou les championnats du monde, qui constituent véritablement le cœur de notre projet à l’horizon 2024 et 2028, mais ces championnats sont autant d’indices qui nous prouvent que nous avançons. »