La relève doit s’élever à domicile
Tous les trois nés dans les années 2000, Faiza Mokdar, Lyse Versmisse et Arnaud Aregba incarnent le futur du judo français. Rien ne doit pourtant les empêcher de rêver au présent, comme lors de ce Grand Chelem de Paris où ils auront tout à prouver en vue de la prochaine olympiade.
À force de voir leurs aînés être régulièrement appelés à défendre les couleurs tricolores sur les grands championnats, ces trois-là ne savent que trop bien le chemin à parcourir pour rapidement les imiter. L’étape nationale validée à Caen – deux titres pour Faiza Mokdar (-57kg) et Lyse Versmisse (-78kg), le bronze pour Arnaud Aregba (-81kg) – en novembre dernier, les voilà remis sur les rails en ce début d’année avec cette sélection pour ce cinquantième Grand Chelem de Paris. Un rendez-vous auquel est déjà accoutumée Faiza Mokdar, qui y prendra part pour la cinquième fois de sa jeune carrière. « C’est vraiment l’année où je dois faire une médaille, après avoir terminé deux fois au pied du podium (cinquième en 2021 et 2022, NDLR). À moi de ne plus commettre les mêmes erreurs, en me montrant patiente si j’atteins à nouveau le bloc final. Je vais pouvoir m’appuyer sur mon judo, que je commence à bien retrouver après mes longs mois de convalescence en 2023. Une période durant laquelle ma façon de voir les choses a évolué, avec de nouvelles méthodes d’entraînement, comme la préparation physique que j’effectue entièrement au club désormais. Je me sens en forme, j’ai enfin pu refaire beaucoup de judo, comme lors du stage de décembre au Japon placé sous le signe de la quantité de combats, et tout ce travail doit, je l’espère, générer le bon déclic vendredi. »
Le lendemain, ce sera au tour d’Arnaud Aregba (-81kg, photo ci-dessus) d’entrer dans l’arène parisienne avec la ferme intention d’y briller pour enclencher une bonne dynamique en 2024. « L’année dernière, j’ai pu voir que je progressais, mais sans pour autant que ça se concrétise par les résultats que je visais. Il y a certes ce premier podium aux championnats de France seniors, mais je pouvais faire encore mieux ce jour-là. À moi de reproduire tout ce que j’ai bien fait par le passé pour aller de l’avant. J’ai déjà vécu deux fois cette ambiance incroyable de Paris, et je pense être désormais capable de me nourrir de toute cette énergie positive. Il me faut cette médaille, qui légitimerait mon statut de numéro 2 de la catégorie derrière Alpha et me permettrait d’accrocher mes premières grandes sélections en seniors. »
L’an passé, c’est installée en tribunes avec un bras dans le plâtre que Lyse Versmisse (-78kg, photo ci-dessus) avait vécu le plus beau tournoi du monde. Cette fois, elle sera bien parmi les cinquante-six Français à pied d’œuvre, l’une des treize novices de cette édition anniversaire. « Depuis ma victoire aux championnats de France, j’ai eu le temps de digérer cette sélection, mais je sais tout de même que le fait d’être entourée de tous ces grands champions va être une expérience incroyable. Me retrouver sur le tapis au milieu de tous ces passionnés, c’est juste un rêve ! Pour que je le vive pleinement, je ne dois pas me poser de question, mais simplement me donner à fond pour qu’il n’y ait aucun regret à avoir en fin de journée. C’était mon état d’esprit à Caen, où je reprenais tout juste la compétition, et on a vu ce que cela pouvait donner ! » Frissons garantis dimanche !