Kaïs Najeh : « À Paris, j’ai vécu une aventure unique et mémorable ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Qatar, à Al Rayyan, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Kaïs Najeh (génération 2003), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Kaïs, peux-tu nous faire part de ton actualité, quelques mois après ton départ du Paris Saint-Germain ?

« J’ai signé un contrat professionnel au Al-Rayyan SC jusqu’en 2026, club de première division au Qatar. J’ai été très bien accueilli par toutes les personnes travaillant au club. Les installations sont magnifiques, tout est mis en place pour que le joueur ne pense qu’au terrain. C’est un championnat qui évolue dans le bon sens chaque année. J’ai la chance d’avoir quelques coéquipiers français, c’est d’ailleurs le seul club qatari qui en possède. Il y a notamment Steven Nzonzi (champion du monde en 2018, passé par le PSG de 1999 à 2002) et Sekou Yansané (passé par le PSG de 2021 à 2022) qui vient d’arriver en prêt. Malheureusement, je me suis blessé au ménisque pour lequel j’ai dû subir une opération. Si tout va bien, mon retour sur les terrains est prévu dans deux mois. »

Débuter ta carrière professionnelle à l’étranger n’est pas un choix des plus évidents. L’éloignement des tiens n’est-il pas compliqué à vivre ?

« Mon père est resté à mes côtés lors des premières semaines, ce qui a facilité mon adaptation. Mes proches viennent me rendre visite lors des vacances scolaires françaises. J’assume ce choix qui est une sorte de coup de boost pour gagner en autonomie. C’est à moi de me prendre en main pour atteindre mes objectifs. Je prends également des cours d’anglais afin de m’intégrer encore plus rapidement, car les locaux parlent l’arabe littéraire qui n’est pas le même que celui pratiqué en France. C’est important de montrer que je suis déterminé à mettre tout en œuvre pour réussir au sein du club. »

La dernière Coupe du Monde s’est déroulée au Qatar, as-tu participé à cette fête ? D’ailleurs, es-tu fier du parcours de la sélection du Maroc ?

« Ne vous moquez pas de moi, mais je n’ai pas pu assister à un seul match ! Etant blessé, j’avais des béquilles et une attelle, ce qui n’était vraiment pas pratique pour me rendre au stade. Forcément, j’étais très frustré, ce qui ne m’a pas empêché de regarder tous les matches à la télévision dont ceux de la sélection du Maroc, pays de mes origines. L’épopée des Lions de l’Atlas m’a choqué et surtout ému tellement c’était historique ! J’avais beau être tout seul chez moi, mais j’ai crié comme si j’étais sur place ! Une immense fierté ! »

La saison dernière, tu as évolué sous la direction de Zoumana Camara. Une année enrichissante ?

« Tout d’abord, il impose le respect par sa très belle carrière de joueur. Ca pose les bases qui forcent le respect ! Pour ses débuts en tant qu’entraîneur principal, il réalise de bonnes choses. On peut le dire, Papus est un bon coach ! Bien que je n’étais pas dans ses premiers choix, j’ai pris mon mal en patience et j’ai travaillé sérieusement pour gagner ma place. Finalement, j’ai disputé pas mal de rencontres. Il m’a accordé sa confiance et m’a donné ma chance. Ca ne sert à rien d’être rancunier, au contraire il ne faut jamais rien lâcher. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est qu’il y a grandement contribué. Je lui souhaite une franche réussite pour la suite de sa carrière d’entraîneur. Quant au fait de porter le maillot des U19 Nationaux du Paris Saint-Germain, c’est quelque chose ! Il s’agit de l’équipe juste en-dessous de l’équipe première, voilà pourquoi on nous disait de toujours nous tenir prêt au cas où. Tout peut aller très vite en football, on peut d’ailleurs le voir avec certains de mes potes qui ont de plus en plus de temps de jeu avec les pros. »

Tu as d’ailleurs eu l’occasion de t’entraîner avec les joueurs professionnels et de prendre part à un match amical en leur compagnie... De beaux souvenirs !

« Etant de nature plutôt timide, je peux vous assurer que je ne faisais pas le fier lors de mes premiers pas parmi toutes ses stars ! Heureusement, nous étions toujours plusieurs jeunes à nous y rendre. Presnel Kimpembe joue son rôle de grand frère à la perfection, il sait mettre à l’aise tous les Titis qui débarquent. Globalement, cela s’est toujours bien passé pour moi. Sauf quand je me retrouvais à défendre sur Kylian Mbappé et Lionel Messi... Ca allait trop vite ! Rapidement, j’ai su mettre mes émotions de côté, car il est important d’être bien concentré pour saisir sa chance. Il ne faut pas être spectateur lorsqu’on est appelé chez les pros, au contraire il faut montrer nos qualités. C’est ce qui m’a permis d’être retenu pour affronter Quevilly Rouen en match amical. Je suis entré lors de la deuxième période à la place de Sergio Ramos. Quand j’y repense, c’est une "dinguerie" ! Un rêve éveillé ! »

Pour en revenir à ta formation, quelles furent les grandes étapes de ton évolution ?

« Il y en a tellement ! À chaque jour, son apprentissage. À chaque saison, ses découvertes. Chaque entraîneur m’a transmis de bons conseils, chaque coéquipier m’a aidé à progresser. Lorsque j’ai intégré l’Association Paris Saint-Germain, j’étais un petit garçon qui jouait au football rien que pour le plaisir de jouer. Au fil des années, j’ai pris conscience de mes réelles qualités et des possibilités qui pouvaient s’offrir à moi. J’ai eu la chance de rejoindre le Centre de Préformation, ce fut la première grande étape car j’avais conscience d’être un privilégié parmi les jeunes de mon âge. J’ai pu participer à de grands tournois et voyager à travers le monde. J’ai poursuivi mon cursus au Centre de Formation, tout en signant mon premier contrat professionnel au sein du club de mon cœur. Une émotion indescriptible ! J’ai joué l’UEFA Youth League et la phase finale U19, avec toute la médiatisation qu’il y a autour. La sensation d’être des petits pros avant l’heure. À Paris, j’ai vécu une aventure unique et mémorable ! »

Tu as porté le maillot rouge et bleu durant 13 années ! A qui souhaites-tu adresser tes remerciements ?

« Mes premières pensées sont destinées à mes parents et toute ma famille. Sur le moment, je ne me rendais pas forcément compte de tous les sacrifices qu’ils pouvaient faire pour que je puisse évoluer au Paris Saint-Germain en toute sérénité. Ils sont venus m’encourager à tous les matches, tous les tournois, à domicile comme à l’extérieur. Pourtant, ils n’avaient pas forcément beaucoup de moyens, mais ils ont toujours fait le nécessaire pour mon bonheur. Quand je rentre sur le terrain, ils me donnent de la force ! Je donne le meilleur de moi-même d’abord pour eux. Ensuite, je souhaite remercier mes différents conseillers sportifs qui ont su m’accompagner de manière constructive jusqu’à aujourd’hui. Leur profession est souvent décriée, mais elle est pourtant indispensable. Leurs avis sont souvent plus objectifs que ceux de notre propre entourage qui ne maîtrise pas toujours tous les paramètres d’une carrière de joueur de football. Enfin, j’adresse mes sincères salutations à tous les entraîneurs et tous les différents staffs du club qui œuvrent quotidiennement dans l’ombre avec bienveillance auprès des Titis. Grâce à vous, je me suis toujours senti comme chez moi ! »

PROFIL :

Date de naissance : 23 janvier 2003
Lieu de naissance : Poissy (Yvelines)
Poste : défenseur

Clubs successifs : Paris Saint-Germain (2009 à 2022), Al-Rayyan SC (depuis septembre 2022)

Équipe du Maroc : U15 (1 sélection), U16 (1 sélection) et U17 (3 sélections)

 

Retrouvez toutes les interviews des anciens Titis dans la rubrique formation