Julien Chendri : « Tellement fier de porter le maillot mythique de Paris ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de Julien Chendri (génération 1986), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Julien, quels souvenirs conserves-tu de ton arrivée au Paris Saint-Germain ?

« Alors que j'évoluais à l'US Créteil, j'ai intégré le CREPS de Châtenay-Malabry qui faisait office d'ancêtre du Centre de Préformation du Paris Saint-Germain. En l'an 2000, j'ai signé ma première licence avec Paris tout en rejoignant la base de Verneuil-sur-Seine. C'est une époque où j'avais été très sollicité, au point d'aller visiter les infrastructures de Sochaux, Rennes et Lens. La proximité du domicile de mes parents a joué dans mon choix car pouvoir rentrer tous les week-ends auprès des miens était plus important que tout le reste. Et puis Paris, c'était Paris ! Anelka, Robert, Okocha, Benarbia, Pochettino... C'était déjà un très gros club qui faisait rêver tous les jeunes de la région parisienne. J'étais tellement fier de porter ce maillot mythique ! »

Quels sont tes meilleurs moments vécus sur le terrain lors de ton cursus de formation ?

« Chaque début de saison, nous participions à un stage de préparation à Saint-Valéry-en Caux en Normandie. Ce rassemblement était très fédérateur et nous a permis de réaliser de très belles saisons. À l'image de notre superbe parcours en U16 Nationaux, lors duquel nous avions atteint la demi-finale du Championnat de France. Bastia, futur champion, nous avait malheureusement éliminés. Nous possédions un effectif de qualité avec les Gamiette, Dja Djédjé, Tokplé, Hazem, Guillerme ou Arnaud, pour ne citer qu'eux. Même si nous espérions tous devenir footballeurs professionnels, il n'y avait aucune animosité entre nous. Et puis j'ai gravi tous les échelons jusqu'à jouer en équipe réserve au niveau CFA sous la coupe de Laurent Fournier. J'ai toujours eu du temps de jeu et su faire face à la concurrence qui s'intensifiait d'année en année. »

As-tu eu la possibilité d'évoluer avec le groupe professionnel ?

« Lorsque Laurent Fournier a pris les commandes du groupe pro, il n'a pas hésité à intégrer des jeunes du Centre de Formation lors des entraînements. J'ai ainsi pu me confronter à des joueurs au talent exceptionnel. Pauleta, Armand, Rothen, Dhorasoo, Kalou, le regretté M'Bami... Ça allait à une vitesse ! Jusqu'au jour où le coach m'a convoqué pour un match amical organisé au Camp des Loges contre la sélection A du Cameroun (1-0, le 12/11/2005). J'ai remplacé Carlos Bueno à dix minutes de la fin. Je me suis retrouvé à défendre face à Jean II Makoun et Salomon Olembé. Même si ce match n'était pas officiel, il restera gravé à vie en moi. Nous étions beaucoup de Titis à avoir disputé cette rencontre, ce qui avait rendu le moment encore plus riche en émotions. Il nous arrive d'en parler encore lorsque nous sommes amenés à nous croiser. Cette expérience a tissé de vrais liens d'amitié entre nous tous. »

Tous les enfants aiment marquer des buts ou dribbler des adversaires mais toi, au contraire, tu as opté pour le poste de milieu de terrain défensif...

« Un poste effectivement peu mis en avant, mais pourtant très utile ! Une sorte de travailleur de l'ombre. J'adorais abattre du terrain devant la défense pour récupérer le ballon et le transmettre proprement à mes coéquipiers les plus offensifs. Mes coaches prenaient souvent l'image d'une machine à laver pour valoriser mon rôle dans l'équipe. On formait un super duo avec Thomas Gamiette (désormais au FC Fleury 91, en N2). Sans aucune prétention, dès que l'un de nous deux était absent, le niveau de l'équipe s'en ressentait. Nous avions un rôle capital à la récupération dans le dispositif mis en place par nos entraîneurs. »

Lors de l'été 2006, tu as fait tes adieux au club... Pas trop dur à vivre ?

« Ça n'a pas été si compliqué à encaisser car d'un point de vue sportif, j'ai très vite rebondi au Paris FC, en N1, et je suis par la suite devenu pro en D2 belge. Je n'ai donc pas eu le temps de me lamenter sur mon sort. Avec du recul, j'ai sûrement manqué d'implication lors de mes deux années passées en CFA. Je me suis peut-être trop reposé sur mes qualités car j'étais titulaire, considérant que j'étais dans une sorte de confort. Et puis qu'on le veuille ou non, le facteur chance joue énormément. Il faut être là au bon moment quand une opportunité se présente. Je n'en veux aucunement au club car il m'a éduqué dès l'âge de 13 ans. Il m'a transmis des valeurs de solidarité, d'ouverture sur le monde et sur les personnes qui m'entourent. Je lui en serai toujours très reconnaissant. »

Tu as mis un terme à ta carrière sportive en 2019. Le football te manque-t-il ?

« J'ai stoppé ma carrière suite à une rupture du tendon d'Achille. Il m'aurait été trop difficile de revenir à un niveau intéressant suite à cette longue blessure car j'avais un âge trop avancé. Après mon passage en Belgique en 2010, j'ai anticipé ma reconversion dans le monde du BTP. J'ai toujours été quelqu'un de manuel car mon grand-père été menuisier-ébéniste. Je travaillais en parallèle lorsque je jouais à Sainte-Geneviève, tout en apprenant le métier. J'ai ensuite créé ma société de rénovation, en réalisant de beaux chantiers comme pour des boutiques de luxe. Je suis aujourd'hui totalement épanoui, même si la vie de groupe et l'ambiance des matches me manquent parfois ! J'ai vécu au PSG les meilleures années de ma vie. C'était l'époque de l'insouciance, celle des bons délires avec les copains. L'aspect collectif de ma formation me permet aujourd'hui de diriger des équipes. Le fait d'avoir eu mon baccalauréat scientifique m'aide lorsqu'il faut faire face à une problématique. Même si je n'ai pas atteint le plus haut niveau en football, Paris a fait de moi un homme prêt à conquérir le monde du travail. Dorénavant, j'accompagne mon fils au football. Je lui transmets ma passion tout en le voyant progresser. Nous passons tous les deux de très bons moments lorsque nous encourageons le PSG devant notre télévision. Rouge et Bleu de père en fils ! »

PROFIL :

Date de naissance : 10 août 1986
Lieu de naissance : Villecresnes (Val-de-Marne)
Poste : milieu de terrain

Clubs successifs : Combs-la-Ville CA (1992 à 1996), US Créteil-Lusitanos (1996 à 2000), Paris Saint-Germain (2000 à 2006), Paris FC (2006 à 2007), US Sénart-Moissy (2007 à 2008), KV Ostende (2008 à 2010), Sainte-Geneviève Sport (2010 à 2013), US Sénart-Moissy (2013 à 2017), ES Viry-Châtillon (2017 à 2018), Le Mée SF (2018 à 2019)