Journée faste pour Gahié et Djalo
En se parant respectivement d’argent et de bronze au Masters de Jérusalem, Marie-Ève Gahié et Alpha Djalo concluent de fort belle manière leur année. Avec un joli pécule de points et de confiance pour attaquer 2023 dans les meilleures dispositions.
De quoi passer l’hiver au chaud ! Avec 1260 points de plus dans son escarcelle, Marie-Ève Gahié (-70kg) vient de s’offrir son plus gros gain de l’année, devant sa victoire au Grand Chelem d’Antalya (mille points) ou lors de son premier sacre continental (sept-cents points) d’avril dernier, pour retrouver une place dans le top 5 de sa catégorie. Au-delà de l’aspect comptable, la Parisienne vient surtout d’envoyer un message à la concurrence réunie en Israël après cette journée pleine d’engagement et de mobilité qui l’aura vue impacter toutes ses adversaires. « Cela fait plaisir de voir que le travail mis en place depuis cet été, notamment sur uchi-mata (fauchage par l’intérieur de la cuisse, NDLR) ou dans la gestion des gauchères, porte ses fruits, apprécie Florent Urani, entraîneur haut niveau du PSG Judo. Cela démontre que Marie-Ève est à l’écoute et pousse dans la bonne direction quand les opportunités se présentent. » Comme lors de son quart contre la Japonaise Saki Niizoe, pourtant victorieuse de leurs six derniers affrontements, qu’elle dominait en à peine plus de trente secondes. « Il s’agira très certainement de l’une des rivales à suivre lors des prochains grands événements, et cela va faire du bien à Marie-Ève d’avoir su la battre au préalable. » Reste tout de même l’amertume de son revers en finale contre la médaillée olympique autrichienne Michaela Polleres, alors que la Française avait marqué la première avec un sasae-tsuri-komi-ashi (blocage du pied en soulevant, NDLR) quasi parfait. « Dommage qu’elle soit restée un peu trop statique par la suite car elle avait fait le plus dur, mais cela reste une excellente journée qui conforte son statut de numéro un française des -70kg. »
Un statut qui sied également à Alpha Djalo en -81kg, auteur d’un tournoi de haute facture dans la lignée de son Grand Chelem de Tokyo conclu il y a quinze jours avec du bronze autour du cou. Après avoir piégé le Kirghiz Asad Masabirov sur son enchaînement de fauchages intérieurs au premier tour, il mettait sous l’éteignoir l’Ouzbèk Sharofiddin Boltaboev, cinquième mondial au coup d’envoi de ce Masters, impuissant et logiquement sanctionné à trois reprises pour non combativité. En quarts, le Brésilien Guilherme Schimidt, en or aux Grands Chelems d’Antalya et de Budapest cette année, subissait lui aussi la vista du Parisien, et se retrouvait même disqualifié après une action dangereuse sur le coude du champion de France 2021. Seul le champion du monde géorgien Tato Grigalashvili allait trouver la faille dans la tactique du tricolore, le privant de finale avant de s’imposer pour confirmer sa mainmise actuelle sur la catégorie. Reversé dans le combat pour le bronze, le Français se remobilisait face au Belge Sami Chouchi, médaillé de bronze continental en 2022 et neuvième mondial. Au golden score, il combinait mouvement d’épaule et grand fauchage intérieur pour déstabiliser son opposant, dont le contre ne suffisait pour empêcher l’impact de ses deux épaules sur le tapis. « Depuis la préparation des championnats du monde, Alpha a véritablement franchi un cap dans l’exigence à laquelle il s’astreint, entrant dans un cercle vertueux qui a engendré cette bonne dynamique du moment, analyse Florent Urani. Ses stratégies sont de plus en plus claires, et sa confiance croissante lui permet de chercher la marque sur de nombreuses techniques, en étant complet du début à la fin de chaque combat. Depuis quelques mois, il a prouvé qu’il pouvait battre les meilleurs, et nous allons appuyer là-dessus pour perdurer sur ce chemin. » Et aller encore plus haut dans le top 12 mondial auquel il appartient désormais.
Ce jeudi, place aux deux derniers Parisiens engagés sur ce Masters : la championne du monde 2022 Romane Dicko (+78kg) et Alexis Mathieu (-90kg).