Isaac Karamoko : « Porter le maillot de Paris reste unique »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction les Alpes-Maritimes, à Grasse, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Isaac Karamoko (génération 2002), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Isaac, d’où t’es venue ta passion pour le football ?

« J’ai commencé le football en club à Stains à l’âge de 9 ans, en étant surclassé dès mes débuts. J’étais dans une démarche de football loisir. Auparavant, je jouais avec les jeunes de mon quartier, dont mon cousin. C’est lui qui m’a d’ailleurs poussé à le rejoindre au sein du club. L’année suivante, j’ai signé au Blanc-Mesnil car le niveau y était supérieur. C’est réellement là-bas que tout a débuté pour moi. J’ai pu évoluer en Régional des U11 aux U13 et ainsi prendre conscience de mon potentiel. Je me suis très vite pris d’affection pour le poste d’attaquant. Mes bonnes performances lors de certains tournois ont très vite attiré l’œil de recruteurs de clubs professionnels, comme l’Inter Milan, le RC Lens, Le Havre AC et le PSG. »

Quand le Paris Saint-Germain s’est intéressé au Francilien que tu es, les autres clubs existaient-ils encore dans ton esprit ?

« Le PSG, c’est le PSG. C’est le club de ma ville, j’avais donc forcément très envie d’y jouer. Le club m’a proposé un bon projet, établi sur six ans. Même s’il n’y avait aucune garantie d’y signer mon premier contrat professionnel, je savais que le PSG formait de bons footballeurs. Quoi qu’il arrive, la formation dispensée était bonne à prendre. »

Comment as-tu vécu ta séparation avec tes proches lors de ton intégration au sein du Centre de Préformation du PSG ?

« J’ai intégré le Centre de Préformation avec un an d’avance, à l’âge de 12 ans avec la génération 2001. Les premières semaines n’étaient pas évidentes à vivre, car je n’avais pas l’habitude d’être loin de chez moi. Sans rien cacher, il m’est arrivé de verser quelques larmes. Mes échanges téléphoniques avec mes parents et surtout mes frères m’ont permis d’être rassuré au fil du temps. Chaque week-end, j’avais la possibilité de les retrouver. »

Vient le passage au Centre de Formation, avec son lot de stress ?

« Mon année U14 s’était très bien passée, j’ai en revanche eu des problèmes au genou (maladie d’Osgood-Schlatter) en U15. Je suis donc arrivé en U16 en n’étant pas au top sur le plan physique. Il m’a manqué une saison pleine pour bien aborder ce passage. Cette blessure a d’ailleurs traîné en U16. Au Centre de Formation, il faut être plus sérieux, plus mature dans sa tête, irréprochable dans l’attitude. Il faut directement se mettre au diapason, sinon on peut vite prendre du retard par rapport aux autres. Tout retard peut être préjudiciable pour la suite. »

Où as-tu puisé ta détermination pour revenir après cette longue blessure ?

« Je suis croyant. Je me disais que c’était les épreuves de la vie et qu’il fallait passer par là pour grandir. Grâce à toutes ces galères, ça m’a rendu plus prêt mentalement. Bien évidemment, tout mon travail quotidien a également facilité mon retour sur les terrains. L’un ne va pas sans l’autre. »

As-tu réussi à contenir tes émotions face à la concurrence ?

« Avec ma génération, nous n’avons jamais eu de problèmes de comportement liés à la concurrence. Certains avaient de l’avance mais malgré cela, nous étions très soudés. On a toujours su entretenir des relations amicales. Forcément, à un moment donné, c’est chacun pour soi, mais c’est toujours resté dans le respect le plus total. »

Quels sont tes meilleurs souvenirs vécus au Centre de Formation ?

« Malheureusement, je n’ai pas pu disputer l'Al Kass International Cup à Doha avec mon équipe. Ca reste malgré tout un bon souvenir, car c’est comme si je faisais partie du groupe. Les voir remporter le trophée m’a rendu très heureux. Chaque match est un bon souvenir, car porter le maillot du PSG reste unique ! Encore plus en Youth League, l'équivalent de la Champions League chez les grands. La réputation de cette compétition n’est désormais plus à faire. Le rythme des matches et la qualité de jeu sont relevés. On sent tout de suite que c’est un niveau au-dessus du championnat. L’atmosphère, les journalistes, les supporters, rendent ces matches particuliers et surtout inoubliables. »

Dans quels domaines as-tu réalisé le plus de progrès depuis ton départ du PSG ?

« Dans l’attitude et dans le mental. Je suis plus professionnel dans l’approche de la compétition. J’ai pris grandement conscience de l’importance du repos et du sommeil. Intégrer le groupe pro de Sassuolo (Serie A italienne) m’a permis d’être plus sérieux, de comprendre qu’il n’y a pas de place pour la rigolade. J'étais face à moi-même, possédant les clés de ma propre réussite. Si je veux aller où je souhaite aller, c’est à moi de me donner les moyens d’y parvenir. »

Tu évolues désormais au RC Pays de Grasse, en National 2. Comment se passe ton début de saison ?

« Après avoir rebondi avec la réserve de l'OGC Nice la saison dernière, j'ai rejoint le RC Pays de Grasse. Le staff m'a repéré lors d'un match amical et savait que j'étais en fin de contrat. Le projet du club m'a plu, surtout que c'est une équipe habituée à jouer le haut du tableau de N2. Je suis très épanoui au sein de cet effectif, j'ai retrouvé le plaisir de jouer, et je me montre de plus en plus efficace. Que cela soit collectivement ou individuellement, tout va pour le mieux. Je n'ai pas abandonné l'idée d'évoluer au plus haut niveau ! Impossible n'est pas Titi ! »

PROFIL :

Date de naissance : 26 mai 2002
Lieu de naissance : Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Poste : attaquant

Clubs successifs : ES Stains (2011 à 2012), Blanc-Mesnil SF (2012 à 2014), Paris Saint-Germain (2014 à 2020), US Sassuolo Calcio (2020 à 2022), Apollon Larisas (2022/prêt), OGC Nice (2023), RC Pays de Grasse (depuis juillet 2023)