Grand Chelem de Paris 2023 : J-2 avec Romane Dicko

Alors que le Grand Chelem de Paris (4-5 février) approche à grands pas, les onze athlètes du PSG Judo sélectionnés avec l’équipe de France font le point sur leur saison, analysent leur dynamique du moment et se projettent sur cette fin d’olympiade. Sur la lancée de sa première étoile mondiale obtenue en octobre, la Parisienne de vingt-trois ans ne veut plus rien céder à la concurrence.

Le 12 octobre dernier, tu signais la plus grande performance de ta jeune carrière en conquérant ton premier titre de championne du monde. Es-tu redescendue de ton nuage depuis ?
J’ai fait en sorte de bien apprécier cette victoire mais, depuis la reprise de l’entraînement après les vacances, je me dis déjà que c’est du passé. J’ai eu le droit à une piqûre de rappel avec la pose de mon cadre sur le mur des champions de l’INSEP mi-janvier, qui m’a fait prendre conscience que je faisais désormais partie du cercle des judokas français qui ont marqué l’histoire, mais il y a encore beaucoup à aller chercher. Vu le niveau national dans ma catégorie, pas le temps de se reposer sur mes lauriers de toute façon !

Comment envisages-tu ces prochains mois avec le dossard rouge dans ton dos ?
Maintenant que je l’ai, à moi de tout faire pour le conserver le plus longtemps possible ! Du moins jusqu’à ce que j’obtienne le doré de championne olympique à Paris (sourire). Il est là le vrai objectif à venir pour moi, mais si je peux récidiver aux mondiaux de Doha en mai, ce sera avec plaisir ! Là-bas, je me présenterai avec la ferme intention d’aller chercher un autre titre, et non celle de défendre celui obtenu en 2022, qui ne me suffira pas pour être sélectionnée pour les Jeux. Après, forcément, avec ce genre de signe distinctif, tu sens qu’il y a plus de regards qui se tournent vers toi, c’est une bonne expérience, et je suis heureuse d’avoir bien étrenné mon dossard lors du Masters en décembre.

Romane Dicko (décembre 2022) 3

Mettre tout le monde d’accord, est-ce ton nouveau leitmotiv ?
Oui, c’est vraiment l’idée sur chacune de mes sorties à venir d’ici la fin de la qualification olympique. J’ai envie d’affronter tout le monde, à commencer par les membres du top 10 pour continuer de prendre des informations sur chacune d’elles. Plus particulièrement, j’espère croiser avant 2024 la route de la championne olympique japonaise Akira Sone. Peut-être en mars lors du stage prévu au Japon avec l’équipe de France féminine, qui promet d’être riche en enseignements avec ce qui se fait de mieux au monde – après nous bien sûr (rires) ! – en lourdes, mais je le souhaite également en compétition.

Romane Dicko (octobre 2022) 7

Ce ne sera pas à Paris, où elle est absente.  Un tournoi sur lequel tu restes sur une finale perdue il y a un an…
C’est d’ailleurs la première chose que je veux corriger cette année ! J’ai hâte de retrouver le public français, de sentir la chaleur de leur soutien tour après tour. C’était déjà incroyable lorsque je n’avais pas mon palmarès d’aujourd’hui, qu’est-ce que ça va être dimanche ? C’est parfait pour relancer la machine, et tâcher d’obtenir au plus vite ma sélection pour les championnats du monde. Être fixée à l’avance me semble le meilleur moyen d’appréhender au mieux l’événement et de répondre présent le jour J. Je n’oublie pas non plus les championnats d’Europe à Montpellier en novembre, où j’aurai un quatrième titre à décrocher, ou encore la Champions League à remporter avec le club.

Penses-tu avoir trouvé le bon équilibre depuis ton arrivée au PSG Judo ?
Tout est réuni pour que ça fonctionne : le travail effectué avec Nicolas (Mossion) et Florent (Urani) est vraiment qualitatif, et il y a une vraie âme qui se dégage de notre groupe. Gars comme filles, on s’aime tous, on se prévoit souvent des moments ensemble hors du tapis, et ça se voit à chaque compétition où nous sommes plusieurs à être engagés. Ça n’a pas encore suffi pour aller chercher la Champions League, mais nous sommes suffisamment soudés pour y parvenir, chez les masculins comme chez les féminines, dès cette année.