Franck Dja Djédjé : « Je n’oublierai jamais mes débuts au Parc des Princes ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction les Alpes-Maritimes, à Saint-Laurent-du-Var, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Franck Dja Djédjé, qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Franck, tu as disputé cinq matches officiels avec le Paris Saint-Germain. Te souviens-tu de ta première apparition en Ligue 1 ?

« C’est impossible d’oublier ma première convocation avec les pros. C’était pour affronter le RC Lens, au Parc des Princes (le 2 novembre 2003). Je n’oublierai jamais ce coup de fil du chargé de communication du club. Il m’appelle dans ma chambre du Centre de Formation pour me dire que Vahid Halhilodzic compte sur moi pour suppléer Fabrice Fiorèse qui n’était pas certain d’être opérationnel. J’ai d’abord cru à une blague d’un coéquipier ! C’est une fois à l’hôtel à Versailles pour la mise au vert que j’ai réalisé ce qui m’arrivait. C’était énorme, je me retrouvais aux côtés de Pauleta, Daniel Ljuboja, Gabriel Heinze, Frédéric Déhu, Jérôme Alonzo... Le soir venu, le coach m’a demandé d’aller m’échauffer alors que le match était quasiment fini. Et c’est avec un maillot floqué du numéro 33 que je suis entré en jeu, à la place d’un autre Titi du PSG Lorik Cana. Je n’ai jamais eu les jambes aussi tremblantes ! Le plus beau dans tout ça, c’est que je n’avais dit à aucun de mes proches que j’étais dans le groupe. Ils l’ont découvert en direct à la télévision, sauf mon père qui travaillait en tant que stadier lors de cette rencontre. Imaginez sa joie lorsqu’il m’a vu entrer sur la pelouse ! »

Quels sont les joueurs dont tu t’es le plus inspiré pour la suite de ta carrière ?

« En tant qu’avant-centre, je suis obligé de citer Pedro Miguel Pauleta ! Un phénomène devant le but, il n’y a pas d’autre mot. Il m’a donné beaucoup de conseils, notamment celui de toujours bien cadrer mon tir plutôt que de rechercher à marquer en force. Il trouvait les angles libres du but adverse avec une facilité déconcertante. J’étais comme une éponge, j’absorbais tout ce qu’il me disait. Il m’a réellement fait franchir un cap. Le défenseur argentin Juan Pablo Sorin m’a apporté sur le plan tactique. Lors des matches amicaux, j’ai évolué à plusieurs reprises dans son couloir gauche. Un sacré joueur qui n’a pas perdu un seul match avec le club ! J’avais donc tout intérêt à être attentif. Et puis il y a mes "Tontons" : Bonaventure Kalou, Modeste M’Bami et Bernard Mendy. Ils étaient bienveillants avec moi, afin de faciliter mon intégration. Quand on débarque du Centre de Formation, c’est important d’aller vers les joueurs les plus expérimentés pour montrer qu’on est déterminé. Forcément, il y a toujours une période de découverte, mais il faut très vite partager la vie de groupe afin de gagner la confiance de tous. »

Déterminé, tu l’as été pour rejoindre le Paris Saint-Germain. Que représentait le maillot Rouge et Bleu à tes yeux ?

« Pour tout jeune Francilien, ce maillot est mythique ! Lors d’un match amical disputé au Camp des Loges, j’ai convaincu le staff du club de me faire signer une licence et ainsi rejoindre le Centre de Préformation. Pourtant, cela ne faisait que quelques mois que je découvrais le football en club. J’ai saisi cette opportunité, sans me poser la moindre question. Mon adaptation s’est faite sans difficulté car j’étais plutôt du genre débrouillard. En effet, tout n’avait pas été facile depuis mon plus jeune âge, j’ai dû me forger un caractère à toute épreuve. Porter le maillot du Paris Saint-Germain en compétition procure une immense fierté. Il faut le vivre pour le comprendre ! Voilà pourquoi je conseille à tous les meilleurs talents de la région parisienne d’y venir en courant ! C’est une expérience enrichissante à tous les niveaux. »

Quelles sont tes meilleurs moments vécus au Centre de Formation ?

« C’est très difficile de répondre à cette question tellement il y en a ! Plus que des victoires, c’est la bonne ambiance générale qui régnait dans l’équipe qui me revient à l’esprit. Pour preuve, nous sommes encore tous en contact plus de vingt ans après. Nous avons toujours su préserver un esprit de solidarité, même lorsque la concurrence s’est intensifiée au fil des années. Étant surclassé, il me fallait être plus fort que des joueurs plus âgés que moi. J’ai travaillé dur pour réaliser l’un de mes rêves, à savoir signer mon premier contrat professionnel au Paris Saint-Germain. Rien que d’y penser, c’est très émouvant. Ce fut une étape très importante qui a changé ma vie. C’était une belle récompense pour tous les sacrifices qu’engendrent un apprentissage du haut niveau. Paris m’a fait confiance, je lui en serai toujours reconnaissant. »

Le club dans lequel tu es resté le plus longtemps en professionnel reste Grenoble. Tu es aussi le premier joueur à avoir marqué au Stade des Alpes, lors de son inauguration. Assurément un beau moment ?

« C’était un match d'ouverture contre Clermont, en Ligue 2, avec le nouveau stade, et un maillot spécial pour ce match. Pour nous, gagner cette rencontre était très important, et pas forcément le fait de marquer le premier but, mais c’est tombé sur moi ! J'étais donc heureux de marquer. J'ai aussi été le premier joueur d'Arles-Avignon à marquer en première division. Le club était monté en Ligue 1 pour la première fois de son histoire, et j'ai été le premier à y marquer pour eux. Dès le premier match, d'ailleurs. Tant que mes buts font gagner mon équipe, c’est ce qui compte le plus pour moi. »

Quelle est ton actualité sur la Côte d’Azur ?

« Je boucle la boucle avec une dernière pige à l’US Cap-d’Ail. En parallèle, j’encadre les U17 du club de football de Saint-Laurent-du-Var où je réside, tout en passant mes diplômes d’entraîneur. Étant très passionné, j’essaye de transmettre du mieux possible mon vécu aux nouvelles générations. Ayant beaucoup voyagé, j’ai pu découvrir différentes méthodes de management ainsi que des styles de jeu très variés. C’est important d’en faire profiter un maximum de jeunes, afin de leur permettre de réaliser les bons choix s’ils venaient à suivre un parcours tel que le mien. Avec un peu plus d’expérience, j’aspire à rejoindre une structure professionnelle pour former les talents de demain. Quand on a goûté au haut niveau, on a toujours l’envie d’y retourner ! »

PROFIL :

Date de naissance : 2 juin 1986
Lieu de naissance : Abidjan (Côte d’Ivoire)
Poste : attaquant
Clubs successifs : FC Solitaires Paris Est (juillet 1999 à décembre 1999), Paris Saint-Germain (janvier 2000 à 2006), Stade Brestois 29 (2004-2005, prêt), Grenoble Foot 38 (2006-2009), RC Strasbourg Alsace (2009, prêt), Vannes OC (2009-2010, prêt), AC Arles-Avignon (2010-2011), OGC Nice (2011-2012), Tchornomorets Odessa (2012-2014), Sarpsborg 08 (2014), FK Dinamo Minsk (2014), Hibernian Edimbourg FC (2015), Al-Shahania FC (2015-2016), FK Ertis Pavlodar (2017), FK Kaysar Kyzylorda (2017-2018), AS Cannes (2019-2022), US Cap-d’Ail (depuis juillet 2022)
Palmarès avec le Paris Saint-Germain : vainqueur de la Coupe de France (2006)
Équipe de France : U17 (13 sélections, 11 buts), U18 (6 sélections, 4 buts), U19 (17 sélections, 9 buts), U21 (1 sélection, 1 but)
Palmarès avec les Bleuets : vainqueur de l’Euro U19 (2005)
Équipe de Côte d’Ivoire : Olympique (4 sélections)