Faiza Mokdar : « Finir 2020 sur un titre mondial »

Auteure d’une saison 2018 exceptionnelle (championne de France dans trois catégories d’âge, une performance unique dans l’histoire du judo tricolore), Faiza Mokdar, devenue championne de France juniors pour la seconde fois fin février, revient sur ces deux premières saisons au PSG Judo. Naturelle et modeste, la pépite Rouge et Bleu espère pouvoir finir cette année 2020 avec deux nouveaux titres, au niveau national mais surtout mondial.

Pourquoi avoir choisi le PSG Judo à l’été 2018 ?
Il y avait plusieurs raisons : d’abord, je voulais continuer à travailler avec Nicolas (Mossion, responsable du haut niveau, NDLR). On se connaît depuis longtemps. C’est lui qui s’occupait de moi lorsque j’étais au pôle espoirs de Brétigny-sur-Orge et il y a une vraie alchimie de travail entre nous. C’est une personne que j’apprécie beaucoup parce qu’il est toujours présent quand on en a besoin, et est très à l’écoute. Et puis il m’apporte énormément sur tout ce qui concerne la technique.
Ensuite, le projet consistait à mettre en place deux équipes – une féminine et une masculine – de haut niveau avec des juniors. Cette perspective me plaisait beaucoup, d’autant plus que, parmi les judokas qui ont rejoint le club en même temps que moi, beaucoup sont des copains, voire des amis, que je connais depuis le pôle espoirs : Habi Magassa, Eniel Caroly, Christopher Mvuama, …

Aujourd’hui, comment juges-tu ces deux premières saisons au club ?
Je pense que, pour l’instant, c’est une belle réussite. Quand j’ai rejoint le club, pour être tout à fait honnête, je ne savais pas comment allaient aboutir tous les projets dont Nicolas et Julien (Boussuge, entraîneur au club, NDLR) avaient parlé à l’été 2018 : avoir un dojo, faire des stages, réussir à créer un groupe. Tout s’est très vite mis en place, comme avec ce super stage de cohésion et de préparation avant les championnats de France seniors 2018. Un évènement qui reste à l’heure actuelle LA compétition que je retiens depuis que je suis au PSG judo. Je me souviens encore : ça me faisait tout drôle de me voir avec le logo du club sur mon judogi (sourire). C’était ma première compétition pour le PSG, j’étais encore une cadette… et je gagne ! Après cela, il y a eu d’autres titres, en particulier chez les juniors (elle est aujourd’hui double championne d’Europe, NDLR). On est un club avec beaucoup de potentiel, et cela donne encore plus envie pour la suite.

Pour la première fois de ta jeune carrière, tu t’es retrouvée éloignée des tapis sur blessure en fin d’année dernière. Comment as-tu vécu cette période ?
Effectivement, peu de temps après mon second titre européen juniors en Finlande, je me blesse bêtement à l’entraînement. Je ne m’y attendais pas du tout ! Était-ce dû à la fatigue ? Difficile de savoir. Ce repos forcé m’a empêché de participer aux championnats du monde juniors, mais il m’a permis de comprendre que je devais être plus à écoute de mon corps et des signaux qu’il m’envoie. J’ai repris début décembre avec les championnats de France juniors par équipes. On gagne le titre. La joie était différente que pour un titre individuel, mais j’ai adoré vivre ce moment ! Avec les copines, on s’est complété toute la journée et, sur le podium j’étais vraiment fière de mes partenaires. Une journée parfaite pour le club puisque les garçons ont aussi terminé en or !

Tu participes ensuite à ton second Grand Chelem de Paris, puis aux championnats de France juniors…
Avant Paris, je suis allée en stage au Brésil avec l’équipe de France juniors. Comme je participais à ce Grand Chelem, j’ai eu le droit à des séances allégées la seconde semaine de stage. Je pense donc que j’étais bien préparée. Je me sentais bien psychologiquement. Mais le matin de la compétition, j’ai senti que, physiquement, quelque chose n’allait pas, que je couvais quelque chose. Dès le premier combat je me suis sentie vidée, sans force. En fait, j’avais une gastro… Un mois et demi après, je participais à mes seconds championnats de France juniors. La consigne était simple : m’appliquer ! Je ne doutais pas, je me suis montrée patiente, et ça a marché !

Tu étais donc repartie de plus belle lorsque le confinement a été décrété…
Les deux premières semaines, le judo ne m’a pas manqué. Puis l’envie de retrouver le tatami, de refaire randori (combat d’entraînement, NDLR) est revenue ! Comme tout le monde, j’ai dû me contenter des préparations physiques envoyées par le club et l’INSEP. J’en faisais une en fin de matinée, l’autre vers 17-18h, du lundi au vendredi. À côté, j’avais mes cours en visio pour mon CQP d’animateur de loisir sportif (option Activités Gymniques d'Entretien et d'Expression, NDLR). Le bon côté a été de pouvoir passer du temps avec ma famille et, sur le plan sportif, d’améliorer mes performances en corde à sauter (sourire) !

Et depuis ?
Les mardis et jeudis, on se retrouve avec les judokas du club et Nicolas pour une préparation physique en extérieur, non loin de l’INSEP. Mais c’est assez perturbant de ne pas savoir clairement où l’on va ! Nous n’avons malheureusement pas le choix car je pense qu’une reprise progressive, faite avec sérieux, l’emporte sur tout le reste. Nous avons reçu les dates des stages nationaux prévus cet été (du 15 au 24 juillet à Montpellier, puis du 17 au 26 août à Soustons, NDLR), à voir dans quelles conditions nous pourrons y participer.
Côté objectif, le report des Jeux olympiques est une bonne chose pour moi car cela me laisse du temps pour jouer ma carte à fond. Mais je me concentre surtout sur deux objectifs : les championnats de France seniors fin novembre et les championnats du monde juniors. Ces derniers devaient avoir lieu fin août en Turquie, mais ils ont été reportés à une date encore inconnue. Finir 2020 sur un titre mondial, ça serait quand même pas mal (sourire) !