Faiza Mokdar et Luka Mkheidze majestueux

Grâce à sa championne de France 2023 et son champion d’Europe en titre, intraitables ce vendredi pour décrocher leur première victoire au Grand Chelem de Paris, le PSG Judo a débuté cette cinquantième édition sur les chapeaux de roue.

Après une année quasiment blanche, Faiza Mokdar (-57kg) l’avait annoncé : pour sa cinquième participation au rendez-vous parisien, il n’y avait d’autre issue possible qu’un podium en fin de journée. La route semblait pourtant escarpée, avec d’entrée de jeu la Turque Hasret Bozkurt, contre qui elle restait sur un revers lors de la Champions League en décembre dernier. De quoi la mettre de suite dans le bain, pour une victoire nette obtenue en deux temps, grâce à ses mouvements d’épaule puis au sol. Elle appliquait la même recette face à la championne d’Europe 2022 Timna Nelson Levy, neuvième mondiale, qu’elle impactait à mi-combat avant de tenir son avantage jusqu’au gong, avant de se montrer opportuniste contre l’Allemande Pauline Starke pour s’inviter en quarts face à la Brésilienne Rafaela Silva, championne olympique 2016 et sacrée championne du monde pour la deuxième fois de sa carrière en 2022.

Faiza Mokdar (février 2024) 1

Victorieuse de leurs deux premiers affrontements, la Française allait lui mener la vie dure pendant plus de six minutes, jusqu’à la faire craquer au sol pour un nouveau succès de prestige contre l’une des cadors de la catégorie depuis plus d’une décennie. Mais que dire de la suite ? En demie, elle retrouvait la Canadienne Jessica Klimkait, championne du monde et médaillée olympique en 2021, qui avait au préalable disposé de la tenante du titre Priscilla Gneto (photo ci-dessous), Parisienne depuis l’été dernier.

Priscilla Gneto (février 2024)

Un duel d’hyperactives qui se prolongeait là encore au-delà du temps réglementaire, jusqu’au balayage parfait de timing de Mokdar qui faisait décoller la numéro 2 mondiale en même temps que tout le public, ivre de bonheur. Ne restait plus que la leader planétaire, l’autre Canadienne Christa Deguchi, dossard rouge de championne du monde régnante sur le dos, pour la priver de la journée parfaite. Confiante, cette dernière avançait sur la Rouge et Bleu, qui en profitait pour la charger sur le dos et l’expédier les deux épaules au sol. Toute en retenue, Faiza Mokdar esquissait tout de même un sourire qu’elle n’allait plus perdre, malgré les stigmates de ses six combats du jour bien visibles sur son visage. « Voilà pourquoi je m’entraîne tous les jours, glissait-elle simplement lors de son passage en zone mixte, avant de raconter de l’intérieur ce parcours digne d’un championnat du monde. Je me suis vraiment concentrée sur mon judo, sans faire trop attention aux filles que j’avais à affronter. Sur la finale, comme sur chaque tour finalement, il fallait que je sois toujours la première sur l’attaque, en étant la plus agressive possible. Je savais que j’étais capable de sortir une journée comme celle-ci, mais cela fait bien sûr plaisir d’y arriver. Mais ce n’est encore que le début… » Avec un tel tableau de chasse, il y a fort à parier que Mokdar bénéficiera de nouvelles sorties sur le circuit, voire même d’une première sélection en grands championnats seniors.

Luka Mkheidze (février 2024) 1

Quelques minutes avant ce triomphe total, c’est Luka Mkheidze qui a régalé le public, pour s’offrir lui aussi son premier Grand Chelem de Paris, sa troisième victoire à ce niveau de compétition. Saignant en matinée pour déraciner l’Argentin Ignacio Freggiaro, il serrait le jeu contre le rugueux Ouzbek Doston Ruziev, écarté d’un petit mouvement rotatif après neuf minutes de lutte. De quoi le rassurer sur ses capacités physiques pour son retour à la compétition depuis son titre continental obtenu début novembre à Montpellier. En quarts, c’est sur kata-guruma (roue autour des épaules) qu’il piégeait l’Ukrainien Artem Lesiuk, pour s’offrir un nouvel affrontement contre le champion du monde en titre Francisco Garrigos. Un duel au sommet que le Parisien prenait par le bon bout en marquant waza-ari peu avant la mi-combat sur un mouvement d’épaule astucieux. Un avantage qu’il conservait sans trembler, et qui lui offrait sa première finale à domicile.

Luka Mkheidze (février 2024)

Une autre vieille connaissance se dressait alors face à lui, en la personne du Sud-Coréen Lee Harim, quatrième mondial et médaillé mondial 2023, contre qui il avait obtenu sa médaille de bronze ici-même en 2022. Pas de valeur technique cette fois pour le super-léger français, qui se voyait désigner vainqueur par l’arbitre après une saisie illicite sous la ceinture de son adversaire. Avec mille points de plus en poche, le médaillé olympique de Tokyo fera son retour dans le top 8 de la catégorie dès la semaine prochaine. « C’était l’un de mes objectifs de début d’année, afin de prétendre à un statut de tête de série très important aux Jeux, se satisfaisait-il à la descente de son podium, après une Marseillaise entonnée avec un large sourire. De plus, comme à Montpellier lors des championnats d’Europe, j’ai réussi à ne pas stresser du fait d’évoluer à domicile, ce qui est de bon augure là encore pour cet été. Pour ce qui est de mon judo produit, tout n’a pas été parfait, mais j’ai su passer mes tours en marquant quand il le fallait, ou en m’en remettant aux pénalités comme en finale. Qu’importe la manière, c’est la victoire et le nom du vainqueur que l’on retient, et ce titre ici me conforte dans mon processus de préparation pour les Jeux. »

Walide Khyar (février 2024)

Également en lice ce vendredi, Walide Khyar (-66kg, photo ci-dessus) aura fait parler sa hanche en début de journée pour se défaire du jeune Portugais Miguel Gago, médaillé européen juniors à la rentrée dernière, puis de l’Espagnol Alberto Gaitero Martin qui l’avait battu à Belgrade il y a deux mois lors de la Champions League. Comme prévu, il retrouvait alors le Japonais Joshiro Maruyama, finaliste des quatre derniers championnats du monde (victoire en 2019 et 2021), avec qui il allait fermement batailler pendant près de cinq minutes, lui imposant un engagement physique sur chaque séquence. Tout proche de recevoir une troisième pénalité qui l’aurait disqualifié, le Nippon s’en sortait sur son uchi-mata qui éliminait le médaillé mondial français. Rageant pour Khyar, tout proche de s’ouvrir le tableau pour espérer une troisième podium à la maison.

Ce samedi, quatre nouvelles chances de médaille pour le PSG Judo avec Marie-Ève Gahié et Margaux Pinot en -70kg, Arnaud Aregba et Alpha Djalo en -81kg.

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