Du judo made in Normandie pour les masculins

Sa victoire lors du Grand Prix du Canada à peine savourée que Teddy Riner rentrait en France pour participer au premier stage national d’été, regroupant la crème du judo masculin tricolore... et étranger. En effet, la semaine dernière, des délégations brésiliennes et géorgiennes étaient de la partie, avec médaillés mondiaux et olympiques dans leurs rangs. Outre le double champion olympique français des +100kg, sept autres athlètes parisiens, pour la plupart médaillés ou champions de France juniors en titre, sont également présents sur les tatamis de la cité balnéaire normande. À Eniel Caroly, Tanou Keita, Yhonice Goueffon et Christopher Mvuama, de l’aventure rouge et bleue depuis la rentrée 2018, s’ajoutent Ahmed-Yacoub Belkahla, vice-champion de France juniors 2019 en -60kg, Antony Duporge, médaillé de bronze dans la même catégorie, et Sina Sadroleslami, cinquième des championnats de France 1^re division seniors 2018, trois des recrues estivales de la structure de la capitale.
Deux semaines de stage au cours desquelles la dureté monte crescendo : « la semaine dernière, le mot d’ordre était qualité et intensité, explique Eniel Caroly, champion de France début mars en -90kg et récent vainqueur de la coupe européenne juniors de Hongrie. On faisait maximum huit randoris (combats d’entraînement) par séance, avec deux séances par jour. Personnellement, j’ai pu faire plusieurs combats avec le Géorgien Avtandil Tchrikishvili (champion du monde seniors en 2015 et cinquième des JO de Rio en -81kg) ou le Brésilien Rafael Macedo (troisième du récent Grand Prix de Montréal et vice champion panaméricain 2019 en -90kg), deux combattants de top niveau mondial. »

De la qualité à la quantité
Cette semaine, le curseur s’est depuis déplacé sur la quantité. Alors que les titulaires pour les championnats du monde seniors, qui auront lieu fin août à Tokyo, ont quitté Houlgate (hormis Axel Clerget, -90kg médaillé de bronze mondial l’année dernière), les judokas parisiens sont désormais en mode « commando », comme le raconte Sina Sadroleslami. « Lundi, Yhonice, Tanou et moi étions debout à six heures du matin pour faire les "marches d’Houlgate" (un escalier de cent marches, NDLR). On les a montées entre dix et quinze fois. À 9h30, premier entraînement de la journée avec dix randoris au sol de cinq minutes, sans beaucoup de récupération entre chaque combat. L’après-midi, on a enchaîné seize randoris de six minutes. Autant dire qu’on maximise les moments de récupération après une journée comme ça. »
Une grosse charge de travail avant deux semaines de repos et la coupe européenne juniors de Pologne (3-4 août), dernier tournoi de sélection avant les championnats d’Europe (12-15 septembre à Vantaa, en Finlande) pour Yhonice Goueffon, Hugo Metifiot, Eniel Caroly, Tanou Keita et Christopher Mvuama.