Du bronze pour Marie-Ève Gahié à Tel-Aviv

Sortie facilement des éliminatoires du Grand Chelem israélien, la numéro 1 mondiale des -70kg du PSG Judo doit finalement se contenter de la troisième place, piégée au sol en demi-finale avant de se reprendre pour grimper sur son premier podium de l’année.

À voir la championne du monde 2019 éparpiller ses deux premières adversaires, l’Irlandaise Megan Fletcher (sur une technique hybride entre un mouvement d’épaule et un grand fauchage) et l’Anglaise Kelly Petersen-Pollard (victime du sacrifice surpuissant, avec fauchage de la hanche, de la Française), en une minute à chaque fois, on se disait légitimement que cette journée pouvait bien être celle de Marie-Ève Gahié, qui restait sur une septième place au Masters de Doha en janvier. Surtout qu’elle retrouvait l’Allemande Miriam Butkereit, dont elle avait pris le meilleur aux championnats d’Europe de Prague en novembre puis au Qatar.

Marie-Ève Gahié (février 2020) 5
Un duel serré pendant la première moitié du combat, avant que, sur une attaque avortée de la Parisienne, l’Allemande ne parvienne à la coincer en immobilisation au sol. Gahié faisait certes l’effort pour se dégager avant le gong fatal, mais ne parvenait pas à remonter son waza-ari de retard sur la dernière minute de combat. Direction donc la place de trois, comme lors du Grand Chelem de Budapest ou des championnats d’Europe en novembre dernier. Sur sa route, la Belge Gabriella Willems ne pesait pas lourd, piégée comme Petersen-Pollard sur le harai-makikomi de la Française, qui renouait ainsi avec le podium. Une bonne nouvelle atténuée par la victoire en finale de sa rivale Margaux Pinot, déjà mieux classée que la Parisienne en Hongrie (deuxième contre cinquième) et lors des championnats d’Europe (première contre troisième).
« Dans la globalité, c’est une belle compétition de la part de Marie-Ève, qui a proposé un judo qui lui ressemble davantage que lors de ses dernières sorties, analyse Laurent Calléja, entraîneur du groupe élite au PSG Judo. Elle a su "déposer" le cerveau, tout en prenant le temps, à chaque matte, de se reconcentrer et de réfléchir à la séquence suivante. En revanche, il va falloir encore progresser dans le travail au sol et dans l’engagement qu’elle met dans ses combats, car partir très fort dès le début, lorsque ses adversaires ont encore du répondant, n’est pas forcément le plus adapté. Mais, au regard des messages que nous avons échangés depuis la fin de compétition, elle a déjà compris tout ça. C’est aussi important qu’elle soit repartie au front, sans faire de sentiment, sur le combat pour le bronze, car il ne faut plus laisser passer les podiums désormais. »

Rendez-vous ce samedi pour suivre le parcours de Romane Dicko (+78kg), invaincu depuis janvier 2020 et dix-neuf combats.