Dominique Rocheteau : « Il ne faut rien banaliser »

L'ancien attaquant du Paris Saint-Germain (255 matches et 100 buts toutes compétitions confondues entre 1980 et 1987), invité par le club ce samedi 3 juin au Parc des Princes et qui participera à l'émission Kick Off à 19h30, évoque ses souvenirs en Rouge et Bleu et la rencontre de la 38e et dernière journée de Ligue 1 contre le Clermont Foot 63. Une interview à découvrir en intégralité dans le programme des abonnés.

Dominique, en 1986, vous devenez champion de France avec le Paris Saint-Germain, pour la toute première fois dans l’histoire du club. Avec le recul, comment expliquez-vous ce sacre ? Qu’est-ce qui a permis à Paris de l’emporter cette année-là ?

« Pour expliquer ce premier titre, il faut remonter un peu le temps. J’aimerais parler de Francis Borelli, un président magnifique qui aimait beaucoup ses joueurs, et de Georges Peyroche, un très bon entraîneur que j’ai beaucoup apprécié. Le travail qu’il a accompli en amont a été primordial. Il avait installé un état d’esprit, une équipe, mêlant joueurs du cru et joueurs venus de l’extérieur. Avant 1986, on n’était pas assez régulier. On était capable du meilleur mais on manquait de régularité. C’est probablement pour ça qu’on disait qu’on était une équipe de coupe. Mais on sentait un changement : le public de spectateurs devenait aussi un public de supporters. Et l’arrivée de Gérard Houllier a été importante bien sûr. Il régnait une ambiance que j’ai beaucoup aimée à Paris. Sans évidemment oublier les grands joueurs comme Susic... En 1986, Gérard Houllier arrive avec son ambition, sa motivation, avec beaucoup de choses. Pour moi, c’était un grand entraîneur. Lui aussi il l’a prouvé plus tard à Liverpool. Je crois que cette année-là, on a enchaîné 26 matches sans défaite. On a gagné notre premier match à Reims et c’était parti ! On avait vraiment dominé ce championnat même si, sur la fin, ça a été un peu plus compliqué. On était peut-être au bout du rouleau, je ne sais plus, mais on a terminé la saison avec seulement trois points d’avance sur Nantes. Mais il y avait beaucoup de confiance dans le groupe. Et on avait pratiqué un beau jeu toute la saison. »

Le Paris Saint-Germain vient de gagner son onzième titre de champion de France, dépassant l'AS Saint-Étienne et ses dix trophées, et devenant ainsi le club le plus titré de l’histoire. Comment analysez vous cette performance ?

« Les records sont faits pour être battus, mais il ne faut rien banaliser. Ce n’est jamais évident de remporter un tel titre. Cette année, des équipes comme Lens se sont accrochées quasiment jusqu’au bout. Et donc, si Paris est champion, c’est qu’il le mérite. On a tendance à oublier sa première partie de saison qui a été franchement magnifique. La Coupe du Monde a changé la donne. Pour en avoir disputé trois, je peux confirmer que l’après-mondial n’est jamais simple pour un joueur. Je ne veux présager de rien mais je pense qu’il y en aura encore plein d’autres. C’est un beau titre, comme tous les autres. Et je suis aussi content pour Christophe Galtier. J’ai travaillé neuf ans avec lui à Saint-Étienne. Je sais qui il est. C’est son deuxième titre de champion de France et ça ne doit rien au hasard. »

Vos places pour le match