Doha ne sourit pas à Djalo et Mathieu

Arrivés au Qatar en pleine possession de leurs moyens, les deux Parisiens ont vu leur route s’arrêter en éliminatoires sur ces championnats du monde 2023. La frustration doit vite faire place à la remobilisation à l’entame de la dernière ligne droite vers les Jeux olympiques de Paris.

Deux jours après la médaille de bronze de l’intransigeante Amandine Buchard (-52kg), Alpha Djalo avait l’occasion de confirmer sa formidable dynamique du moment par un joli parcours sur ses cinquièmes championnats du monde. Son premier tour contre le Kirghiz Asad Masabirov, réglé sur l’un de ses mouvements d’épaule supersoniques, laissait même entrevoir de bonnes prédispositions du côté du Parisien. En huitièmes, il allait devoir se coltiner le Sud-Coréen Joonwhan Lee, vainqueur du Grand Prix du Portugal en début d’année et classé à Paris, où Djalo s’était invité sur le podium comme à Tokyo et au Masters deux mois plus tôt. Un neuvième mondial qui allait trouver l’interstice pour se glisser sous le Français après seulement trente secondes de duel, le condamnant à l’exploit pour renverser le score. Malgré une grosse débauche d’énergie, Djalo se heurtait à la tactique éprouvée de l’Asiatique, qui ne concédait qu’une pénalité et éliminait le Parisien avant d'aller chercher le bronze quelques heures plus tard. « Il ne faut pas prendre de marque au judo, c’est aussi simple que ça. J’ai tenté pas mal de choses, mais ça n’est pas passé. À moi de revoir le combat, de l’analyser pour aller au-delà de cette déception. Ça ne remet pas tout en cause, mais cela démontre qu’il y a encore du travail à effectuer pour dominer ce genre d’adversaires. »

Alpha Djalo (mai 2023) 1

Même constat ce jeudi avec Alexis Mathieu en -90kg, piégé en fin de combat par le Néerlandais Jesper Smink, septième des championnats d’Europe 2021, dès son entrée en lice et aussitôt poussé vers la sortie. « J’ai la sensation d’avoir dominé tout le combat, avec certes un manque de finition sur quelques mouvements, et je me fais surprendre à quinze secondes de la fin. Ce n’était pas un adversaire facile à prendre, mais je l’avais déjà battu donc c’est un peu dur à avaler. Je savais que si j’étais patient et rigoureux, cela pouvait passer. Il va falloir trouver de meilleures stratégies pour me créer davantage d’opportunités à l’avenir. »

Alexis Mathieu (mai 2023)

Des tribunes, Florent Urani complétait le constat de ses deux protégés, qu’il va falloir vite remettre en selle à une grosse année de l’échéance olympique. « En concertation avec le staff national, nous allons échafauder le plan de bataille des prochains mois, pour que les garçons restent au plus haut dans les classements car, comme on peut l’observer depuis le début de la semaine ici, le statut de tête de série reste un sérieux atout sur un grand événement. Le Masters d’août prochain, qui pourrait faire office de juge de paix pour la sélection olympique doit leur permettre de repartir de l’avant au plus vite. »

D’ici quelques minutes, c’est au tour de la championne du monde 2019 Marie-Ève Gahié (-70kg) de faire ses premiers pas dans l’ABHA Arena.