Djamel Bouras : « Objectif Champions League »

Avec un recrutement XXL tout en gardant les « fondamentaux judo », autour de l’humilité et de la sincérité dans l’engagement, le PSG Judo poursuit son ascension avec la Champions League comme objectif clairement affiché cette saison par son président, qui annonce aussi pouvoir compter un nouveau partenaire de grande envergure.

Le club a réalisé un joli « mercato », notamment avec les signatures de Luka Mkheidze, Walide Khyar, Margaux Pinot, Priscilla Gneto et Audrey Tcheuméo, tous médaillés mondiaux ou olympiques. Quels sont les objectifs du club ?
Ils demeurent inchangés : être le meilleur club de France, faire grandir les athlètes et aller chercher la Champions League pour devenir le meilleur club du monde. Entraîneurs comme athlètes connaissent la date du 9 décembre qui sera le jour de la Champions League. Les combattants qui nous ont rejoints, auxquels il faut ajouter Aleksa Mitrovic, médaillé mondial juniors et européen chez les moins de vingt-trois ans, possèdent effectivement déjà de très beaux palmarès – ils seront d’ailleurs huit à représenter le PSG Judo aux championnats d’Europe, à Montpellier début novembre – mais je vois surtout en chacun des judokas de caractère, qui ont faim de titres et qui sont prêts à tout donner pour le PSG Judo. De tous, j’attends un engagement total.

Ce début de saison a aussi vu l’arrivée de Damiano Martinuzzi comme responsable du haut niveau. Qu’est-ce qui a motivé son recrutement ?
Il s’inscrit dans la logique globale de montée en puissance du club. Julien Boussuge a quitté le staff, Nicolas Mossion est là depuis l’origine du projet et Florent Urani nous a rejoints il y a quelques mois, et il me semblait intéressant d’y ajouter un profil avec beaucoup d’expérience internationale. Damiano, que j’ai pu observer sur le circuit international, a eu d’excellents résultats avec les athlètes qu’il a accompagnés, à l’image du Belge Matthias Casse, médaillé olympique et finaliste des trois derniers championnats du monde en-81kg, dont un titre en 2021. Ce n’est pas rien. Je crois voir aussi chez Damiano quelque chose qui me parle : une philosophie de l’exigence, du caractère, et la capacité à donner confiance aux athlètes. Son registre est complémentaire avec nos deux autres entraîneurs. C’est lui qui devient responsable du haut niveau, mais j’attends qu’ils travaillent tous les trois en équipe et avec passion pour que nous allions très loin tous ensemble.

Djamel Bouras (septembre 2023)

Vous avez souvent insisté, malgré l’envergure qu’a pris le PSG Judo, sur l’esprit de famille. Est-il facile à conserver ?
Il faut y être attentif et c’est notre responsabilité. Je suis cette équipe, ce groupe, avec beaucoup d’attention. Nous sommes de plus en plus nombreux, et il y a même de la concurrence dans certaines catégories. Mais c’est important. J’ai le souvenir que c’est au club, au PSG Judo de l’époque, lors des par équipes, que les déblocages sont intervenus pour moi. Sans cela, je ne serais sans doute jamais devenu champion olympique. J’étais junior, je combattais en seniors face à Fabien Canu, perdant seulement aux pénalités alors que lui était double champion du monde… J’ai compris que je pouvais y croire. C’est l’ambiance d’équipe qui a créé les conditions, et je me suis dit que je pouvais le faire en individuel. Progresser ensemble, c’est ce qui nous motive dans ce projet, et donc l’esprit de famille et de solidarité, mais cela n’empêche ni l’ambition, ni l’exigence.

Quitte à instaurer de la concurrence…
Oui, n’ayons pas peur ni de ce mot, ni de ce que cela peut apporter au club sur le plan collectif, et à chacun d’entre eux sur le plan individuel pour les pousser à devenir meilleur, à aller chercher les grandes médailles qu’ils convoitent. Quand Priscilla Gneto, médaillée olympique, signe au PSG Judo, elle amène de la concurrence à Faiza Mokdar en -57kg, mais cela doit aussi permettre à ces deux excellentes combattantes d’aller chercher plus loin. Je me souviens, là-aussi, sans faire du passé une référence absolue mais en l’analysant, que nous étions cinq en -78kg à mon époque. Globalement, nous avons tous fini médaillés européens, mondiaux ou olympiques ou remporté de grands tournois prestigieux comme le Tournoi de Paris (devenu Grand Chelem de Paris en 2009, NDLR).
Djamel Bouras (septembre 2023) 1On imagine que vous rêvez d’une grande année pour le PSG, avec les JOP en ligne de mire, à Paris…
Plus que des envies ou des paroles, je pense que nous travaillons depuis plusieurs années dans la bonne direction. Cela avance, nous mettons les choses en place pour avoir les moyens de nos ambitions. Rien n’est donné, rien n’est facile, il faut convaincre pour obtenir plus de moyens, s’organiser pour que les combattants soient dans les meilleures conditions pour performer, mais ce club possède une image forte, séduit comme le montre ce recrutement et quand j’écoute les témoignages des athlètes fiers de porter ces couleurs. D’ailleurs, nous allons prochainement signer avec un partenaire majeur. Nous sommes allés le chercher en tant que PSG Judo et les valeurs que nous défendons, sur et en dehors du tatami, résonnent bien au-delà de notre monde du judo si j’en juge par mes discussions avec les dirigeants de cette grande entreprise. Nous devons en être fiers.