Djamel Bouras : « Je leur dis que rien n’est impossible »
Le président du PSG Judo connaît bien le Qatar où il vit une partie de l’année. Comment le pays voit-il les championnats du monde de judo qui débutent dans quelques jours ? Qu’attend-il lui-même des sept combattants du club qui y sont sélectionnés ? Qu’est-ce qui fait la différence sur un grand championnat comme celui-ci ? Les réponses de Djamel Bouras, un champion olympique qui est aussi deux fois médaillé mondial (le bronze en 1995 et l’argent en 1997).
Vous connaissez bien les Qatariens, qui ont vibré pour la dernière Coupe du Monde de football et, avant cela, pour les mondiaux de handball en 2015. Que représentent ces championnats du monde de judo, les premiers organisés dans le pays ?
Ce sera une première, c’est vrai, même si le Qatar a déjà pu avoir un aperçu de ce qui se fait de mieux au niveau mondial avec le Masters organisé en 2021. Évidemment, le judo n’y est pas culturel comme nous le connaissons en France, mais il existe une vraie passion du sport pour les Qatariens et tous les expatriés qui vivent dans le pays. Les décideurs sont des fans de sport, on aime regarder le sport, on aime aussi surtout le pratiquer… Le projet du Qatar est de faire partie des grandes nations du sport mondial, de transmettre le goût du sport et les valeurs qui vont avec sa jeunesse notamment. C’est un vrai sujet là-bas. Cela passe par l’organisation de grands événements internationaux, et je crois que le judo va vivre de beaux championnats du monde.
Le PSG Judo sera le club français le plus représenté avec six athlètes français et l’Algérien Messaoud Redouane Dris. Qu’attendez-vous d’eux ?
C’est une fierté, une belle satisfaction qui montre que nous avons un groupe conquérant. On connaît le potentiel de Marie-Ève (Gahié, -70kg), Amandine (Buchard, -52kg, photo ci-dessous) et Romane (Dicko, +78kg, photo ci-dessus), toutes déjà médaillées mondiales voire championnes du monde, mais je suis heureux de voir qu’avec Teddy (Riner, +100kg) qui veut aller chercher un onzième titre mondial, Alpha (Djalo, -81kg) et Alexis (Mathieu, -90kg) sont aussi dans de très belles dynamiques. Le jeune -73kg Messaoud Redouane Dris, champion d’Afrique et vainqueur des Jeux Méditerranéens en 2022, disputera ses deuxièmes championnats du monde. Ils ont le niveau, ils doivent y croire et s’engager à fond.
Ce sera le mot d’ordre ?
Oui. J’interviens peu dans la phase de préparation, cela leur appartient, je les laisse tranquilles. Mais je leur dirai un mot à tous avant le début de ces championnats du monde sur ce registre-là : adoptez la bonne attitude, faites le maximum pour ne rien regretter. Dans le sport, au judo, on gagne, on perd, mais, le pire, c’est d’avoir le sentiment de n’avoir pas donné le meilleur de soi-même. À l’inverse, quand on est dans cet état d’esprit conquérant, positif, appliqué… rien n’est impossible. On parle là du très haut niveau, où les choses se jouent à rien, où un combat, la porte d’une demi-finale, une médaille, basculent en moins d’une seconde. Il faut y croire. Ils ont les moyens de faire de belles choses, ils sont prêts. Moi, je crois en eux tous et j’espère les voir avec de belles médailles. Pour honorer les couleurs du club et celles de leur équipe nationale qu’ils doivent représenter avec fierté.
L’enchaînement avec les championnats de France par équipes (27 et 28 mai) sera délicat. On imagine pourtant que c’est important pour le club…
Deux semaines après un événement mondial, ce n’est effectivement pas l’idéal en termes de calendrier. Mais il faudra se présenter à Laval avec l’ambition de décrocher le titre, chez les garçons comme chez les filles. Ce sont nos objectifs collectifs, le passage aussi vers la Champions League* que nous voulons aller décrocher cette année.
*Les règles de qualification pour l’édition 2023 n’ont, pour l’heure, pas été communiquées par l’Union Européenne de Judo.