De bonnes prises de repères à Prague

C’est avec trois athlètes que le nouvel entraîneur du PSG Judo Damiano Martinuzzi avait mis le cap ce week-end sur l’open européen de République Tchèque, rendez-vous prisé des Français à quelques semaines des championnats d’Europe et de France. Une bonne répétition pour Margaux Pinot, victorieuse en -70kg, et Martha Fawaz, finaliste en -57kg.

Si l’objectif n’était pas de briller coûte que coûte à la UNYP Arena de Prague au regard des échéances qui se présentent désormais rapidement au calendrier, cette sortie sur cet open européen – plus petit niveau de compétition du circuit international, derrière les Grands Prix, les Grands Chelems et le Masters – n’a pas manqué d’intérêt pour les engagés parisiens. Car le randori (combat d’entraînement, NDLR) ne saura jamais remplacer la compétition comme le relève Damiano Martinuzzi. « Tous les judokas ont besoin de s’éprouver dans ce contexte de confrontation réelle pour savoir dans quel chemin s’engager. Cela permet de valider des choix pris à l’entraînement, de conforter certains avis pour bien comprendre où résident les manques. »

Martha Fawaz (septembre 2023)

Du côté de Benjamin Gomes (-66kg), piégé au corps-à-corps dès son entrée en lice alors qu’il n’avait pas été mis en danger jusque-là, c’est par exemple l’excès d’engagement qui va occuper ses prochaines semaines de travail. « Pour lui comme pour d’autres, il faut bien avoir en tête qu’il faut faire judo pour gagner, et non pour faire le show. Pour cela, il faut notamment bien calibrer ses attaques afin d’éviter de prendre trop de risques et faire en sorte que le rapport de force soit le plus favorable à soi. On ne doit pas s’engager lorsque c’est du 50-50. Cette façon de coacher que j’amène est écoutée par tous, c’est intéressant et ça fait du bien de voir tous les athlètes ouverts à cette approche. » Parvenue jusqu’en finale, où elle laisse filer l’or sur une clé de bras, Martha Fawaz (-57kg) repart elle aussi de République Tchèque avec de nouvelles convictions. « Elle a montré tout au long de la journée qu’elle pouvait tenir un plan du début à la fin de ses combats. Un atout qui, ajouté à son physique au-dessus du lot, en fait une combattante avec un gros potentiel si elle persévère. »

Margaux Pinot (octobre 2023) 1La palme revient finalement à Margaux Pinot (-70kg), la plus expérimentée de la bande, en quête de sensations avant de participer à ses sixièmes championnats d’Europe seniors début novembre à Montpellier, où elle briguera un … sixième podium. Sérieuse et appliquée autour de ses mouvements d’épaule, elle s’en sortait au golden score en demi-finale malgré deux pénalités de retard, puis en finale contre la Néerlandaise Sanne Vermeer, médaillée mondiale 2021 avant de combattre avec le PSG Judo lors des championnats d’Europe des clubs – Europa League à Prague, remportés par les deux équipes du Club. « À ce niveau, tout se joue sur des détails, et je suis satisfait du travail proposé par Margaux sur cette épreuve, face à des filles qui verrouillent les duels et ne lui permettent pas vraiment de s’exprimer avec ses armes et sa mobilité. Elle a bien joué le jeu pour passer les tours, ne paniquant pas lorsqu’elle était sous la menace d’une élimination par accumulation de sanctions. J’ai vu ce qu’elle était capable de mettre en application, et le travail va se poursuivre jusqu’aux championnats d’Europe. »

Entre le camp d’entraînement olympique de Samorin (Slovaquie) qui a débuté ce lundi, les championnats du monde juniors qui s’ouvrent demain avec Kelvin Ray (-60kg) en action, la coupe européenne de Malaga prévue dans dix jours et le Grand Chelem d’Abou Dhabi qui clôturera octobre, les prochaines semaines s’annoncent studieuses pour les athlètes du PSG Judo.