Dan-Axel Zagadou : « Paris m'a appris à ne jamais m'avouer vaincu ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l'Allemagne, à Stuttgart, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Dan-Axel Zagadou (génération 1999), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Dan-Axel, quels sont tes meilleurs moments vécus avec les jeunes du PSG ?

« Mes années passées au Centre de Formation sont les meilleures de ma vie ! Il m'arrive très régulièrement de revoir des vidéos de cette époque, car j'en ai conservé des tonnes dans mon téléphone. Quand on s'appelle avec mes anciens coéquipiers, on les regarde ensemble. Les années passant, on prend tous conscience qu'on a vécu des trucs de folie. Comme cette victoire lors de la Al Kass International Cup au Qatar en 2015. Elle a marqué tous les joueurs de ma génération car il s'agissait de notre premier grand trophée remporté avec Paris. Nous avions pris l'avion et dormi dans un hôtel luxueux. On avait l'impression d'être des petits pros ! Nous avions battu l'Atletico de Madrid, Arsenal et São Paulo, ce qui changeait de notre championnat. Cette performance fut un véritable déclic concernant notre potentiel car on a vu que nous pouvions rivaliser avec ce qui se faisait de mieux dans notre catégorie d'âge. Quand je repense à nos différentes célébrations, je ressens une grande émotion. L'année suivante, nous avons remporté le titre de champion de France U17 et atteint la finale de l'UEFA Youth League. Avec Antoine Bernède, nous étions surclassés avec les joueurs nés en 98 ce qui nous a permis d'accélérer notre progression. J'ai vraiment adoré cette période car nous formions une bande de potes très soudés, sur et en dehors du terrain. »

Et l'école ? Avait-elle une place importante dans ton esprit ?

« Lorsque j'ai intégré le Centre de Préformation, en provenance de l'US Créteil-Lusitanos, le deal était très clair avec mes parents : d'abord l'école, puis le foot. Je n'ai eu aucun souci d'adaptation. J'ai vite pris le bon rythme pour être bon sur le terrain et avoir des résultats plutôt corrects en cours. Dès qu'il pouvait y avoir une baisse de niveau, mon père était là pour me rappeler à l'ordre. Le fait de pouvoir rentrer chaque week-end auprès des miens me permettait d'avoir un vrai équilibre. Je n'étais pas encore obnubilé par la signature d'un contrat professionnel. Pendant longtemps, le football a été un loisir pour moi. Mon état d'esprit a vraiment changé quand j'ai été sélectionné pour la première fois en Équipe de France U16. Ce fut une vraie fierté car je jouais pour mon pays. C'était fort de vivre ça si jeune ! »

A cette époque, ta grande taille ne passait pas inaperçue (196 cm aujourd'hui). Comment as-tu vécu ta croissance ?

« Elle n'a jamais été un problème pour moi, bien au contraire. J'ai toujours su en tirer profit. Je n'ai également jamais prêté attention aux remarques ou aux moqueries. Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été très grand. Ca n'a pas été une croissance progressive. Au Centre de Préformation, j'utilisais d'autres qualités pour faire la différence comme la vitesse. Comme j'étais surclassé chaque année, j'étais confronté à des adversaires de plus en plus costauds physiquement. C'est vraiment au Centre de Formation où j'ai dû apprendre à me servir de mon corps pour être plus performant dans les duels défensifs. Ma grande taille a toujours été un avantage, surtout en Allemagne ! »

Que retiens-tu de ta formation suivie au Paris Saint-Germain ?

« Paris m'a appris à ne jamais rien lâcher, à ne jamais m'avouer vaincu. Les coachs m'ont fait comprendre que si d'autres pouvaient le faire, alors moi aussi j'en étais capable ! J'ai appris à ne jamais baisser la tête, à n'avoir peur de personne. J'ai un caractère à toute épreuve et ça, je le dois à Paris. Il m'a fallu être très fort mentalement tout au long de mon cursus, car même si nous étions tous des potes, on voulait tous atteindre le même rêve. Il fallait donc avoir les épaules solides pour faire face à la concurrence qui s'intensifiait d'année en année. Rien que pour tout ça, je resterai à vie un supporter du club car il a fait de moi un homme fort et avec de vraies valeurs. »

Tes excellentes performances t'ont amené à rejoindre le BVB Dortmund en 2017. L'occasion de croiser la route de ton club formateur en 8e de finale de la Ligue des Champions lors de la saison 2019-2020 ! Quels souvenirs conserves-tu de cette double confrontation ?

« Lorsque le tirage au sort a désigné Paris, j'ai reçu un nombre incalculable de messages dont une multitude de demandes de places pour venir me voir jouer au Parc des Princes ! Je n'avais aucun esprit de revanche envers Paris. La seule question était de savoir comment pourrait-on battre une telle équipe ? Mbappé, Neymar Jr, Marquinhos, Verratti pour ne citer qu'eux... Nous étions convaincus que si nous arrivions à les éliminer, nous aurions de très bonnes chances d'aller au bout de cette compétition. Même si je ne connaissais pas grand monde dans l'effectif, à part mon grand frère Presnel Kimpembe et quelques membres du staff, ce match restait très particulier pour moi. Je l'ai pris comme un autre en mettant mes sentiments de côté. A l'aller, nous avons remporté la victoire (2-1), mais le retour fut bien plus compliqué pour nous (défaite 0-2). Le contexte était hors norme puisque la rencontre s'est déroulée à huis clos, la crise sanitaire débarquant en Europe. Nous n'avions rien montré de bon ce jour-là, Paris avait totalement mérité sa victoire. »

Depuis plus d'un an tu évolues au VfB Stuttgart, toujours en Bundesliga. Comment se passe ton actualité ?

« Bien qu'ayant joué beaucoup de matches avec Dortmund en cinq années (92 apparitions, 4 buts), j'ai également été souvent blessé. L'opportunité de rejoindre Stuttgart s'est présentée, je n'ai pas hésité une seule seconde pour accepter ce défi. Il n'est jamais évident de pouvoir rebondir après des blessures. Les propositions se font plus rares. Ce club a été très irrégulier ces dernières années, végétant entre la 1re et la 2e division. La saison dernière, nous nous sommes maintenus lors des barrages face à Hambourg ! Cette année, nous réalisons un très bon début de saison avec une 2e place après sept journées disputées. Il règne une très bonne cohésion entre tous les joueurs. La moyenne d'âge est relativement jeune. Le staff fait preuve d'une grande compréhension et d'une véritable proximité. Tout se passe pour le mieux ! Les supporters sont également extraordinaires, avec l'une des meilleures ambiances du pays. Nous allons tout faire pour les rendre le plus heureux possible ! »

Avec quelques années de recul, quelles différences existent entre le Dan-Axel du PSG et celui âgé de 24 ans ?

« Celui d'aujourd'hui est beaucoup plus impliqué en dehors du terrain. J'ai gagné en maturité, c'est indéniable. Je n'hésite pas à prendre plus de temps pour les soins. J'accorde plus d'importance à ma nutrition et mon repos. J'adopte un vrai comportement d'athlète de haut niveau. Je ne me concentre que sur le football. J'évite de me disperser en répondant aux diverses sollicitations. Sur le plan de la personnalité, je n'ai pas changé ! Je suis toujours ce mec tranquille qui aime beaucoup rigoler. Je ne cherche pas à me mettre en avant, j'opte pour le naturel ! »

PROFIL

Date de naissance : 5 mai 1999
Lieu de naissance : Créteil (Val-de-Marne)
Poste : Défenseur

Clubs successifs : US Créteil-Lusitanos (2006 à 2011), Paris Saint-Germain (2011 à 2017), BVB Dortmund (2017 à 2022), VFB Stuttgart (depuis septembre 2022)

Palmarès avec le Paris Saint-Germain : Vainqueur de la Al Kass International Cup (2015) Champion de France U17 (2016) Finaliste de l'UEFA Youth League (2016)

Equipe de France : U16 (13 sélections, 2 buts) U17 (10 sélections) U18 (9 sélections) U19 (6 sélections, 1 but) U20 (7 sélections, 2 buts) Espoirs (6 sélections, 2 buts)

Palmarès avec la France : Vainqueur du Tournoi du Val-de-Marne U16 (2014) Tournoi de Limoges U18 (2016)