Cécile Nowak-Grasso : « le PSG, classe dans l'attitude »

Tout juste auréolée de son titre olympique conquis à Barcelone, c’est une fin de carrière sereine qu’a pu vivre Cécile Nowak-Grasso au PSG, ravie d’avoir pu contribuer à l’image de marque du club tout en pouvant baliser son avenir.

Juste avant les Jeux de Barcelone en 1992, j’étais à l’AC Boulogne-Billancourt et je n’avais pas l’intention de faire faux bond à ce club dans lequel j’avais fait tout mon parcours de haut niveau (un titre mondial et quatre européens déjà au compteur, NDLR) … Mais il a alors eu un changement de politique, les amenant à privilégier les sélectionnés olympiques masculins. Avec Cathy Fleury, nous avons été très affectées par cette injustice, nous avons bien tenté d’en discuter et, finalement, nous avons annoncé notre départ. Quand nous sommes revenues toutes les deux avec le titre olympique d’Espagne, ils ont rétropédalé, mais c’était trop tard. Nous n’avons pas voulu revenir sur ce que nous avions dit.
J’ai donc accepté la proposition du PSG, je dois l’avouer sans grande motivation car c’était pour moi un contrat de fin de carrière. Mais j’ai finalement découvert une structure non seulement efficace, mais aussi assez classe dans l’attitude, qui m’offrait un salaire correct et qui faisait aussi attention à ce que je ne sois pas dans la panade à la fin de ma carrière, avec un vrai projet de reconversion. J’ai aimé que l’on comprenne mon état d’esprit d’alors. J’étais une tête d’affiche, je construisais ma vie d’après, et je n’ai pas trop joué le jeu de la vie du club. Tout le monde était au clair avec ça, on ne me mettait pas de pression, tout se passait dans un climat serein et en bonne intelligence, avec un grand respect du contrat et du « donnant – donnant » implicite. C’était bien.

Je suis donc arrivée en 1992 au sortir des Jeux, pour un contrat de deux ans dont je n’ai pas pu aller au terme… Il y a eu cette médaille de bronze aux mondiaux d’Hamilton en 1993 et, en janvier 1994, nous avons disputé les championnats de France par équipes, rendez-vous important pour le club. Je n’étais pas très en forme, mais je ne me suis pas esquivée. J’ai eu un mal fou à perdre le poids, ce qui était surprenant pour moi en -52kg où j’étais plutôt tranquille, mais c’était de ma responsabilité d’être présente. Comme je le disais, j’étais déjà en train de me projeter sur l’avenir et j’avais arrêté toute contraception. Mon médecin m’avait dit : « tu ne vas pas tomber enceinte comme ça ». Bêtement, je l’ai cru, alors que, lorsque je me suis présentée pour ces championnats, je l’étais déjà, et depuis plusieurs mois ! Pas étonnant que j’avais du mal à descendre au poids. De mémoire, je crois que nous avons terminé troisièmes, battues par Levallois où était partie mon ancienne camarade de club Cathy Fleury. Moi, j’ai fait match nul avec Marie-Claire Restoux, qui allait devenir double championne du monde et championne olympique quelques temps plus tard. Dans mon état, ce n’était pas si mal (rires).

À l’approche de la naissance de mon fils quelque mois plus tard, j’ai bien évidemment stoppé ma carrière mais, là encore, l’encadrement du PSG a été compréhensif et attentif à ma situation. Ils ont bien pris les choses malgré cette fin de contrat inattendu. Je n’en garde vraiment que de bons souvenirs.

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