Bryan Goncalves : « Une immense fierté »

Interviews

Parisien de 2013 à 2016, Bryan Goncalves nous raconte son parcours et les souvenirs de sa formation au Paris Saint-Germain.

Bryan, lorsqu’on évoque tes trois années passées au Paris-Saint-Germain, quels sont les souvenirs qui te reviennent à l’esprit ?

« C’est tout d’abord une immense fierté ! Quand on est un pur Yvelinois comme moi, forcément on rêve un jour de porter le maillot de cet immense club. J’ai dans un premier temps intégré les U19 (DSR) puis les séniors (DH) au sein de l’Association Paris-Saint-Germain, puis j’ai intégré en cours de saison le groupe des U19 Nationaux car le coach Laurent Bonadéi avait besoin d’un défenseur pour préparer un match de l’UEFA Youth League face au Real Madrid. Par la suite, il m’a titularisé pour jouer contre Amiens en championnat U19, un match lors duquel j’ai réalisé une bonne prestation. Je n’ai plus quitté le groupe et le staff m’a permis d’intégrer le Centre de Formation les deux années suivantes. J’ai participé au beau parcours de l’équipe en coupe Gambardella en 2015 qui s’est achevé en demi-finale, puis j’ai disputé de très belles confrontations en UEFA Youth League et j’ai également côtoyé des coéquipiers à l’excellent état d’esprit et au niveau technique très relevé. Je me rappelle également de toutes nos rigolades dans le vestiaire. Il régnait une très bonne ambiance entre nous. J’ai également eu la chance de m’entraîner avec l’équipe professionnelle, un rêve éveillé ! »

Tu as été un témoin privilégié de l’éclosion d’un certain Presnel Kimpembe, d’autant plus qu’il évoluait au même poste que le tien. Une véritable source d’inspiration pour toi ?

« Je suis tellement fier de son parcours. Rien ne lui a été donné, il s’est battu pour réussir. A mes yeux, il est le meilleur défenseur axial gauche du monde. Je suis très fier de dire que j’ai évolué au côté d’un champion du monde ! J’apprécie le footballeur, mais surtout l’homme qu’il est. Bien évidemment, il n’était pas le seul joueur très talentueux. Je pense notamment à Roli Pereira de Sa (ndlr : qui évolue au FC Nantes), qui était pour moi le joueur le plus impressionnant techniquement. Sans oublier Christopher Nkunku (ndlr : qui joue au RB Leipzig) qui était promis à une belle carrière. Mais pour en revenir à Presnel, il a été effectivement une véritable valeur d’exemple pour moi qui n’avais pas connu le cursus normal d’un Centre de Formation. Lorsqu’il a été promu dans le groupe professionnel, j’ai pris sa succession et je me suis appliqué à suivre ses conseils. C’est toujours un réel plaisir de le voir défier les plus grands attaquants de la planète ! »

 

 

Malgré tes réels progrès, le PSG n’a pas souhaité te conserver. Cette période fut elle difficile à vivre ?

« Quand j’étais à Paris, je pensais que la suite logique, c’était que je signe professionnel. Sauf que dans la vie, j’ai fait de mauvais choix. Au Paris-Saint-Germain, je reconnais en avoir fait beaucoup. Je me suis retrouvé en bas, au lieu d’être en haut. Je n’avais plus goût au football. Je n’osais même plus toucher un ballon ! J’ai pensé arrêter ce sport, mais le football, c’est l’histoire de ma vie ! Depuis tout petit, j’ai toujours tapé dans un ballon. J’ai toujours consacré mon temps à m’entraîner pour devenir le meilleur footballeur possible. N’ayant reçu aucune proposition concrète, il m’a fallu retrouver un club. J’en avais marre de rester à rien faire. J’ai signé à Conflans, là où j’avais appris à jouer au football. J’ai retrouvé des petits moments de bonheur. Une fois que je me suis remis dans le bain, j’étais convaincu que j’avais les qualités nécessaires pour aller voir plus haut. J’ai rebondi au Toulouse Rodéo, club avec lequel j’ai marqué un but pour mon premier match, lors d’un 32e de finale de Coupe de France. »

Tu as la particularité d’avoir porté par la suite le maillot de l’Olympique de Marseille, avec l’équipe réserve (ndlr : en N3, ex-CFA2). Ce passage sous le maillot olympien fut il bénéfique ?

« Bien qu’étant Parisien, je n’ai pas réfléchi une seule seconde lorsque j’ai reçu la proposition de rejoindre ce club. J’étais convaincu que ça me servirait de tremplin pour espérer atteindre le haut niveau. Malgré mon passé en rouge et bleu, les gens m’ont très bien accueilli. J’y ai découvert une autre culture du football. Là-bas, ils ne vivent que pour le football. Il faut reconnaître que la ferveur populaire y est incroyable. »

 

 

Après cette expérience sudiste, tu es de nouveau retombé dans l’anonymat du football amateur. Le choc fut il rude ?

« J’ai refait les mêmes erreurs que par le passé. J’avais besoin d’une deuxième claque pour comprendre certaines choses. Si certains sont là-haut, c’est qu’ils ont donné énormément et beaucoup travaillé. Si je n’ai pas été là-haut, c’est parce que j’ai beaucoup moins travaillé que ces joueurs-là. Le vrai déclic s’est produit lors de mes vacances au Portugal en 2018. Lors d’une discussion, on m’a fait comprendre qu’à mon âge il était trop tard pour espérer jouer chez les professionnels. Ça m’a vexé ! Dès mon retour, j’ai travaillé deux fois plus pour retrouver une bonne condition physique. J’ai signé à Houilles (R2) en septembre, où mes prestations ont convaincu le staff du FC Versailles de me recruter. Dès ma première saison, nous avons remporté le titre de champion de National 3. J’ai gagné ma place de titulaire et j’ai pu réaliser une très belle saison en National 2, malgré l’arrêt prématuré des compétitions à cause de la crise sanitaire. Le Stade Lavallois m’a repéré et m’a fait signer mon premier contrat professionnel d’une durée de deux ans. »

Tu es titulaire indiscutable au sein de la défense des Tangos (17 matches et 2 buts en championnat) et tu as été élu meilleur joueur de N1 en décembre dernier par la FFF. Ta carrière est-elle lancée pour de bon ?

« Une chose est certaine, il ne faut jamais s’interdire quoi que ce soit ! Je suis la preuve vivante qu’un joueur évoluant à l’Association Paris-Saint-Germain peut espérer intégrer le Centre de Formation rouge et bleu. Mon parcours démontre aussi que tout n’est pas simple. Il faut une certaine détermination pour atteindre ses objectifs. Le travail reste la clé de la réussite pour jouer au plus haut niveau. Est-elle lancée pour de bon, seul l’avenir me le dira. A moi de mettre tous les ingrédients nécessaires pour espérer encore jouer plus haut et y perdurer ! Dans l’immédiat, je donne le meilleur de moi-même pour le Stade Lavallois qui me fait confiance. Notre groupe est fantastique, tout le monde s’entend très bien. La grande majorité de mes coéquipiers ont joué au plus haut niveau, ils me donnent beaucoup de conseils. J’essaye de les exploiter du mieux possible, pour atteindre un jour l’élite du football français. Le club de Laval et tous ses supporters méritent de retrouver la Ligue 2, nous allons tout faire pour y parvenir et moi avec ! Je ne veux plus laisser l’opportunité à certains de dire : toi, tu es fini ! »

 

 

PROFIL

Date de naissance : 19 juillet 1996
Lieu de naissance : Maisons-Laffitte (Yvelines)
Poste : Défenseur axial
Clubs successifs : Conflans FC (2002 à 2008), FC Herblay (2008 à 2013), Paris Saint-Germain (2013 à 2016), Conflans FC (2016), Toulouse Rodéo (2017), FC Saint-Leu (2017), Olympique de Marseille (2018), Houilles AC (2018 à 2019), RC Besançon (2019), FC Versailles (2019 à 2021), Stade Lavallois (depuis 2021)