Bernard Lama : «Anfield ? Une expérience particulière»

Avant la 1re journée de la phase de groupes de l’UEFA Champions League et la rencontre face à Liverpool, ce mardi 18 septembre à 21h à Anfield, l’ancien gardien de but du Paris Saint-Germain revient sur la qualification pour la finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe, obtenue 21 plus tôt en Angleterre…

Bernard, avant d’évoquer le match retour, parlez-nous de la manche aller…
« Gagner 3-0 une demi-finale aller de coupe d’Europe était plus que parfait. C’était le score qu’il nous fallait pour passer ce tour et atteindre la finale. Mais après le match, on n’avait aucun à priori particulier. Nous savions que cela se jouait sur deux matches. On connaissait la réputation de Liverpool et de l’ambiance qu’il pouvait y avoir dans ce stade. Nous étions donc concentrés sur la qualification. Il y avait deux matches à jouer, et si l’on avait gagné 3-0, eux pouvaient aussi le faire. La satisfaction que l’on a ressentie ne dépassait donc pas celle d’avoir obtenue une belle victoire. »

Une anecdote ?
« Quand on est arrivé au stade, les joueurs de Liverpool étaient sur la pelouse, assis, en short et claquettes… à l’anglaise ! Il y a là-bas une façon particulière d’aborder les matches… qui n’était pas la nôtre ! On l’avait mal pris. Nous avions pris cela pour de l’arrogance, et pour un manque de respect vis-à-vis de nous. En fait, cela n’avait rien à voir avec nous. Je le sais car j’ai ensuite joué en Angleterre. Il y a une là-bas totale décontraction avant les matches. Une heure avant une rencontre, on se tape dans la main et on y va. Mais il est vrai que, à l’époque, cela nous avait choqué. Après, je ne pense pas que nous avions besoin d’être motivés. On était quand même en demi-finale de Coupe des Vainqueurs de Coupe. La motivation était donc naturelle. Après, le fait de les avoir vu ainsi nous avait chauffé un peu ! On est donc entré sur le terrain prêt mentalement. »

Que ressentiez-vous avant ce match ?
« Il n’y avait aucune appréhension. À Liverpool et en Angleterre en général, le public est très proche du terrain. On est vraiment dans une boîte… pas moyen de s’échapper ! À moins de courir plus vite que l’adversaire. En Angleterre, les gens arrivent au stade au dernier moment. Tu peux donc t’échauffer dans un stade à moitié vide. Quand tu reviens sur le terrain pour le match, il est plein, avec une atmosphère particulière. Après, Liverpool, on sait que c’est spécial, particulier. Le public chante énormément, encourage beaucoup son équipe. Lors de ce match, c’était vraiment le cas. À 2-0, j’ai joué pour la première et unique fois un match sans le son. Je n’entendais pas l’arbitre, pas mes coéquipiers… uniquement le public ! Il a beaucoup poussé mais on a tenu le choc. Mais c’était vraiment impressionnant. Je me fiais aux gestes des partenaires et adversaires. C’est une expérience particulière, qui nous a été profitable puisqu’au final, on s’est qualifié. »

Que pensez-vous de l’équipe actuelle de Liverpool ?
« On parle du dernier finaliste de la Champions League. Cette équipe est revenue au premier plan en Premier League et est désormais une des meilleures. Il y a beaucoup de talent, avec notamment Mané, Firmino et Salah, trois joueurs qui sont capables de faire la différence. Ce groupe évolue ensemble depuis deux ou trois ans. Il se connaît, c’est donc un adversaire redoutable. Après, en Champions League, il n’y a pas d’adversaire facile. En avoir conscience dès le départ te met en condition. Le Paris Saint-Germain sera donc concentré. Je pense que ce match arrive peut-être un peu tôt pour lui car l’équipe doit s’adapter à une nouvelle méthode d’entraînement et un nouveau système. Mais elle trouvera vite son rythme de croisière. Après, il y a de nombreux internationaux. Ils devront être capables de faire le dos rond quand ils subiront, et profiter des opportunités quand ils parviendront à sortir. Mais c’est un très bon match à jouer. Liverpool est une équipe qui joue, qui ne va pas calculer. On sait qu’ils vont nous rentrer dedans, il faudra être prêt mentalement, tactiquement aussi, car ce sont des matches de très haut niveau. »


Bernard Lama raconte son histoire avec Paris :