Bastien Héry : « Paris m'a préparé à toute épreuve ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l’Irlande, à Galway, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Bastien Héry (génération 92), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Bastien, il y a dix ans tu quittais le Paris Saint-Germain auréolé de deux titres de champion de France U19. Quelles images te reviennent à l’esprit ?  

« Du bonheur, du bonheur, rien que du bonheur ! C’est gravé à jamais en moi. Ce qui marque le plus, c’est surtout d’avoir vécu ces deux aventures avec ma bande de potes. Nous avons fait tellement de sacrifices lors de notre cursus de Formation. Il s’agissait d’une juste récompense pour tous nos efforts. Le second titre à une saveur encore plus particulière à mes yeux, car j’avais marqué le but de la qualification contre Lorient en demi-finale. Remporter ces deux titres nous lie à vie. Même si certains ont arrêté le football ou que d’autres n’évoluent pas chez les professionnels, nous sommes tous restés en contact. Au-delà du terrain, nous avons tous grandi ensemble. On est comme des frères ! »

Avant de vivre ces deux succès, tu avais intégré le Centre de Préformation. COMMENT S'ÉTAIT PASSÉE TON ADAPTATION ? 

« Avant de signer au Paris Saint-Germain, je considérais le football comme un passe-temps. Je ne pensais pas du tout devenir footballeur professionnel un jour. Paris m’a repéré via la cellule de recrutement dirigée par Pierre Reynaud, lorsque j’évoluais en U13 DH à Torcy. J’étais interne à la base de Verneuil-sur-Seine et je rentrais chez mes parents le week-end. Mon adaptation s’est faite toute seule. Ma mère a eu du mal à vivre notre séparation car j’étais très jeune, mais elle a vite été rassurée par l’équipe d’encadrement. Sur le terrain, c’était le top avec la génération 92 ! On gagnait presque tous nos matchs et les tournois auxquels on participait. On sentait déjà les prémices de futurs bons résultats. »

Direction le Centre de Formation. Peut-on dire que c’est le début des choses sérieuses ?

« Elles l’étaient déjà au Centre de Préformation ! Mais c'est vrai qu’au Centre de Formation, l’exigence est encore plus accrue à tous les niveaux. Les premières semaines ne sont pas forcément évidentes, car on se retrouve avec des joueurs plus âgés. Ca impressionne forcément car certains sont internationaux et sont en quelque sorte la vitrine de la Formation à Paris. Le but est de prendre le rythme et de bosser dur pour être à leur place par la suite. Autre grand changement : on quitte le collège, car ce sont les professeurs qui viennent nous faire cours directement sur place. Il faut donc être costaud mentalement car on ne vit plus qu’entre coéquipiers. Avec ma génération, ce fut une vraie force car ça nous a permis d’être très soudés les uns et les autres. De plus, nous étions axés sur les études et le football. Quelle joie lorsque j’ai obtenu mon BEP comptabilité ! Rien d’autre ne pouvait nous perturber. A part les blessures… »

Tu n’as pas été gâté sur le plan de la santé lors de tes dernières années, ce qui a précipité ton départ du club. Comment as-tu rebondi ?

« Les coachs nous répétaient sans cesse qu’il fallait se donner à fond lors des entraînements, car si jamais on ne signait pas de contrat professionnel au club, il fallait être préparé à toute épreuve pour la suite. Ils avaient raison ! Bien que blessé lors de ma dernière saison, je n’ai jamais lâché pour me maintenir à niveau. C’est ainsi que j’ai répondu favorablement à un essai proposé par le club anglais de Sheffield Wednesday FC. Je ne parlais pas un mot d’anglais ! Mais j’ai tenté ma chance, et mon profil a plu aux coachs. J’ai signé un contrat pro mais j’ai intégré l’équipe U23. J’ai abordé cette saison dans le but de me relancer physiquement. L’Angleterre, il n’y a rien de mieux pour ça ! En parallèle, j’ai appris la langue, je me suis fondu dans la culture locale et j’ai bien observé les méthodes de travail. Lors de ma seconde année, j’ai joué en League Two (ndlr : équivalent du N2 en France). »

Voilà plus d’une décennie que tu évolues outre-Manche ! Le football y est il roi comme le dit la légende ?

« Il n’y a pas photo ! C’est vrai de vrai ! Les stades sont toujours remplis, la ferveur est exceptionnelle, l’intensité des matchs est folle ! Je n’ai encore jamais joué dans un stade vide, même lors du particulier Boxing-Day. J’ai vécu des choses fantastiques à l’image d’un match de coupe d’Angleterre disputé à Anfield Road face à Liverpool. Je profite de chaque instant car le temps passe vite. Certes, je n’évolue pas en Premier League, mais je suis toujours dans le ‘Game’. Plusieurs de mes anciens coéquipiers du PSG n’ont pas eu la chance de devenir footballeur professionnel. J’ai conscience d’être privilégié car je vis de ma passion. Toutefois, on ne me fait pas de cadeaux non plus. La ligne ‘PSG’ sur mon CV pousse les clubs à m’en demander plus que les autres. »

 

A ce propos, es tu toujours supporter du Paris Saint-Germain ?

« Pour la vie ! Je ne rate pas un match, car ils sont tous diffusés à la télévision. On parle de Paris dans tous les journaux. Le maillot du club est présent dans toutes les rues. D’ailleurs, j’entraîne des petits à Galway et la plupart d’entre eux portent le maillot Rouge & Bleu. Je leur dis à chaque fois qu’il est très beau ! J’ai l’impression de toujours être au club tellement il y en a ! Que de bons souvenirs…  »

Pour clore notre entretien, peux-tu nous faire part de ton actualité ?

« J’évolue au FC Galway United, en deuxième division irlandaise. On vise la montée parmi l’élite. Mes derniers mois furent un peu compliqués, j’avais besoin de retrouver du temps de jeu. J’ai préféré jouer le haut de tableau à l’étage inférieur que de lutter pour le maintien. En ce qui concerne la sélection de Madagascar, j’ai vécu une expérience exceptionnelle. J’espère être de nouveau appelé. Représenter les couleurs du pays natal de mon papa fut très émouvant. Même dans mes plus grands rêves, je n’aurais jamais cru devenir un joueur international. Ecouter l’hymne national avant chaque rencontre est très touchant. C’est magique ! Magique comme Paris, sans qui tout ça n’aurait été possible. »

PROFIL

Date de naissance : 23 mars 1992
Lieu de naissance : Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne)
Poste : Milieu de terrain
Clubs successifs : US Torcy (1998 à 2006) - Paris Saint-Germain (2006 à 2012) – Sheffield Wednesday FC (2012 à 2013) - Rochdale FC (2013 à 2015) – Carlisle United FC (2015 à 2016) – Accrington Stanley FC (2016 à 2017) – Limerick FC (2017) – Waterford United FC (2018 à 2019) – Linfield FC (2019 à 2021) – Bohemian FC Dublin (2021) – Derry City FC (2021/prêt) – Bohemian FC Dublin (2021 à 2022) – Finn Harps FC (2022) – FC Galway United (depuis juillet 2022/prêt)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de France U19 (2010 et 2011)

Equipe de France : U18 (2 sélections)

Equipe de Madagascar : A (7 sélections)