Anthony Fournier : « Grâce à Paris, j’ai su me faire un prénom ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le siège de la Ligue de Paris, où il officie désormais, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Anthony Fournier (génération 1989), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Anthony, tu occupes le poste de Conseiller Technique Départemental du Plan Fédéral de Performance à la Ligue de Paris. En quoi consiste tes missions ?

« Je suis effectivement salarié à la Ligue de Paris, où je suis chargé de l’organisation des détections de jeunes joueurs et des formations des éducateurs. Je passe beaucoup de temps à observer des matches, afin de repérer des jeunes talents pour intégrer la sélection du 75. Je suis d’ailleurs sélectionneur de l’équipe U15 de la Ligue de Paris. J’ai été amené à observer les Titis du Centre de Préformation du PSG. J’aime découvrir les instances du football. Il y a beaucoup de rencontres intéressantes qui me poussent à tenir une posture différente que lorsque j’évoluais en club. En parallèle, je dirige l’équipe féminine du PUC qui évolue en R1. »

Ton père, Laurent, est une Légende du Paris Saint-Germain. Simple à vivre le fait d’être "le fils de" ?

« Plus jeune, j’avoue avoir subi une sorte de syndrome de l’imposteur. On ne me le disait pas directement, mais je sentais très bien qu’il fallait faire mes preuves sur le terrain pour mériter ma place. Il n’y a pas de solution miracle pour ce type de situation. Grâce à Paris, j’ai su me faire un prénom ! J’ai travaillé dur et sérieusement pour convaincre mes coéquipiers que je n’étais pas là par piston. Tout ça m’a servi de déclic pour gagner en maturité et surtout leur confiance. J’ai passé d’excellents moments au club. Ma carrière est ce qu’elle est, je n’ai pas de regret. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même partout où j’ai joué. »

Quels sont tes meilleurs souvenirs vécus à Paris ?

« C’est un tout ! En trois ans, j’ai rencontré de très bons éducateurs qui m’ont beaucoup fait progresser, mais aussi joué avec de super joueurs comme Mamadou Sakho, Younousse Sankharé, Granddi Ngoyi, David Ngog, Clément Chantôme, Youssouf Mulumbu, Brice Dja Djédjé, Maxime Partouche… Il y avait quand même une sacrée génération ! Je n’oublierai jamais notre tournoi en Malaisie. C’était du très haut niveau ! Nous avions affronté le FC Barcelone, ce qui n’était pas fréquent à cette époque. Nous étions logés dans un magnifique hôtel et notre bus était escorté par la police à chaque fois que nous allions au stade ! De vrais petits pros ! J’ai également adoré les entraînements avec l’équipe réserve sous la coupe de Vincent Guérin. Il y avait des pros qui redescendaient régulièrement. J’ai côtoyé Marcelo Gallardo, Bernard Mendy ou bien Edouard Cissé. C’était top d’être leur coéquipier d’un jour ! »

Tu es un fidèle du rassemblement annuel des anciens Titis du centre de Formation. Que viens tu chercher lors de cette journée ?

« C’est un moment très fort en émotion. Je prends toujours un immense plaisir à me rendre au Camp des Loges pour participer à ces retrouvailles. Enfiler à nouveau la tunique rouge et bleu me rappelle de superbes souvenirs. Cet évènement organisé par l’Association des Titis du PSG permet de revoir beaucoup de coéquipiers de l’époque, mais également d’échanger avec des Titis plus anciens et même des plus jeunes. C’est une journée très enrichissante sur tous les plans. C’est très important de conserver des liens entre nous tous, car on peut être amené à se rendre mutuellement service par la suite. On a l’impression de tous faire partie d’une même famille ! »

Et que ressens tu lorsque tu te rends au Parc des Princes ?

« Mon rapport au jeu ayant évolué, je suis davantage dans l’observation et l’analyse d’un match. Ce qui ne m’empêche pas de m’emballer lors des grandes affiches ! Ce stade reste unique et possède une riche histoire. Quand on pénètre à l’intérieur, on sait d’avance que l’ambiance sera belle grâce aux supporters. Certains diront que c’était mieux avant, mais il faut savoir vivre avec son temps. L’équipe possède de grands joueurs, il faut être à fond derrière elle ! »

Ta passion pour le football est elle la même qu’à ton adolescence ?

« Je reste un grand amoureux du football. C’est l’histoire de ma famille. Ma passion est identique, même si elle a évolué. N’étant plus joueur, j’ai une vision plus globale de ce sport. Lorsque j’étais au Centre de Formation, j’avais une vision des choses plus axée sur moi-même, car je voulais jouer le plus haut possible. Dorénavant, j’ai d’autres ambitions comme celles de devenir entraîneur ou d’intégrer un staff professionnel si l’opportunité se présente. »

Plusieurs de tes anciens coéquipiers jouent au plus niveau, quel est celui dont le parcours te rend le plus fier ?

« Mamadou Sakho ! Il faisait partie des joueurs qui avaient déjà un truc en plus que beaucoup d’autres. Il a beaucoup travaillé pour atteindre le plus haut niveau. Avoir été formé en compagnie d’un tel joueur est une vraie fierté. Ce n’est pas parce que je n’ai pas réussi que j’éprouve de la jalousie. Bien au contraire, je clame haut et fort que j’ai été son coéquipier car je suis très content pour lui ! Il a connu des hauts et des bas, mais il s’est toujours relevé. C’est le Mamad’ que l’on a tous connu au Centre ! Un exemple de combativité à toute épreuve. »

Est-ce selon toi indispensable de poursuivre un cursus de Formation pour devenir un joueur professionnel ?

« C’est indispensable si l’aspect scolaire n’est pas mis de côté. On ne sait jamais de quoi est fait demain. Quoi qu’il arrive, réussite ou pas, une carrière de football n’est pas éternelle. Les apprentis footballeurs doivent vraiment prendre conscience que l’école est importante. Sur le plan sportif, il est indéniable que la très grande majorité des meilleurs joueurs proviennent des centres de formation. Celui de Paris réunit ces deux conditions avec un vrai projet, à la fois sportif et éducatif pour les jeunes. J’en suis sorti plus grand sur tous les plans. Titi pour toujours ! »

PROFIL :

Date de naissance : 30 avril 1989
Lieu de naissance : Lyon (Rhône)
Poste : Milieu de terrain

Clubs successifs : US Feucherolles (1995 à 1998) – SC Bastia (1998 à 1999) - US Feucherolles (1999 à 2004) – FC Versailles 78 (2004 à 2005) - Paris Saint-Germain (2005 à 2008) – Ararat Issy (2008 à 2010) – US Roye-Noyon (2010) – Racing CF 92 (2011) – Pacy Ménilles RC (2011 à 2012) – RFC Seraing (2013 à 2014) – KV Woluwe-Zaventem (2014) – RU Saint-Gilles (2015) – US Granville (2015 à 2017) – AS Beauvais (2017 à 2018) – US Lusitanos Saint-Maur (2018 à 2019)